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Laos signifie le Peuple de DIEU, la Nation prise dans son ensemble. Seul le Peuple est souverain
22 avril 2018

WWIII : MACRON rencontre TRUMP du 23 au 25 Avril, pour faire le Point de la bataille de SYRIE, mais il encourage TRUMP à ...

Laos signifie le Peuple de DIEU, la Nation prise dans son ensemble. C'est du mot grec LAOS que vient le mot Laïque. Seul le Peuple est souverain. Il est temps de réunir ceux qui veulent redonner le Pouvoir au Peuple de Dieu et au Libre Arbitre des Hommes. (ce Blog non professionnel, ne fait pas appel à la publicité ni à des subventions pour exister , il est gratuit et tenu par des bénévoles).

WWIII : MACRON rencontre TRUMP du 23 au 25 Avril, pour faire le Point de la bataille de SYRIE, mais il encourage TRUMP à aller plus loin, et TRUMP a trouvé en MACRON un va-t'en Guerre inconscient qui fait tout pour prouver sa fidélité à Israël et à l'Occident.

Publié le 22 avril 2018 par José Pedro, collectif des rédacteurs dans LAOSOPHIE sur Overblog

WWIII : MACRON rencontre TRUMP du 23 au 25 Avril, pour faire le Point de la bataille de SYRIE, mais il encourage TRUMP à aller plus loin, et TRUMP a trouvé en MACRON un va-t'en Guerre inconscient qui fait tout pour prouver sa fidélité à Israël et à l'Occident. Bachar Al Assad est toujours un objectif pour la France, avec en ligne de mire, faire plonger Vladimir Poutine, dans sa volonté de considérer un Ordre Mondial Bi-Polaire. Macron se veut l'initiateur de la nouvelle Pax America, avec sa main mise sur le Monde. 

Le limogeage de Tillerson par Trump indique une orientation renforcée vers la guerre planétaire (voir plus bas).

L'annonce de son remplacement par le directeur de la CIA Mike Pompeo ont à voir avec une orientation, qui s’accélère, de l’administration américaine vers une politique de guerre planétaire comme solution à la crise profonde du capitalisme américain.

Limogé par un tweet matinal de Trump, Tillerson n’avait pas, selon ses assistants, été averti à l’avance qu’il allait être démis de ses fonctions. Le tweet est arrivé quelques heures après que Tillerson est revenu d’un voyage d’une semaine en Afrique, essentiellement une tournée d’excuses pour la qualification du continent comme «pays de merde» par Trump.

Trump a aussi annoncé que Pompeo serait remplacé par Gina Haspel à la tête de la CIA, une personne directement impliquée dans les crimes de torture et de disparitions forcées.

Si la méthode de Trump pour limoger Tillerson fut abrupte, des rumeurs selon lesquelles le secrétaire d’État perdrait son siège au gouvernement circulaient depuis des mois à Washington, sur fond d’interventions répétées du président pour miner son supposé porte-parole dans le monde.

Dans une réprimande extraordinaire à son secrétaire d’Etat en octobre dernier, Trump avait tweeté depuis son club de golf du New Jersey que Tillerson « perdait son temps à négocier avec ‘le petit homme-fusée’ » surnom qu’il avait donné au dirigeant nord-coréen Kim Jong-un, ajoutant, « nous ferons ce qui doit être fait! », suggérant une action militaire. Le tweet était arrivé juste au moment où Tillerson avait des discussions avec les responsables chinois sur la crise dans la péninsule coréenne.

Au cours de la même semaine, on a appris que Tillerson avait qualifié Trump de «crétin» lors d’une réunion du Pentagone au sujet de la déclaration du président à ses conseillers qu’il voulait un décuplement des armes nucléaires américaines.

Quelles que soient les frictions entre le président américain et Tillerson, ancien PDG multimillionnaire d’Exxon Mobil, Trump a indiqué mardi un différent particulier sur la politique étrangère.

« En fait, je m’entendais bien avec Rex, mais il avait vraiment un état d’esprit différent, une pensée différente », a déclaré Trump aux journalistes au moment de quitter la Maison Blanche pour un voyage en Californie. « Si vous regardez l’accord sur l’Iran, je pense que c’est terrible. Je suppose qu’il pensait que ça allait.. . Donc nous ne pensions pas vraiment de la même façon. Avec Mike, Mike Pompeo, nous avons un processus de réflexion très semblable. Je pense que ça va très bien aller. »

Avec une fortune personnelle de plus de 300 millions de dollars et une carrière qui l’a amené au sommet de l’un des plus grands conglomérats pétroliers du monde, Tillerson est un défenseur dévoué des intérêts capitalistes américains. Il avait cependant d’importantes différences tactiques avec Trump et d’autres membres de l’administration, y compris sur la question de savoir si certains de ces intérêts pouvaient être obtenus par le biais de négociations diplomatiques plutôt que par une agression militaire.

Tillerson aurait été parmi ceux à la Maison Blanche qui le mois dernier ont dissuadé Trump de renverser l’accord nucléaire de 2015 négocié entre l’Iran et les P5 + 1 (Etats-Unis, Russie, Chine, Grande-Bretagne, France et Allemagne) en ne signant pas la renonciation pendant quatre mois aux sanctions américaines imposées à propos du programme nucléaire. Trump se serait plaint en disant qu’il regrettait la décision et a promis de réimposer les sanctions en mai, la prochaine date limite de renonciation, à moins qu’il y ait un accord pour renégocier l’accord, y compris des termes que Téhéran ne peut pas accepter et n’acceptera pas.

Dans ce qui apparaît être une réponse au remaniement ministériel, le ministre iranien des Affaires étrangères Mohammad Javad Zarif a tweeté mardi: « M. Trump a pris l’habitude d’être imprévisible et donc peu fiable pour quiconque avec qui il dialogue. Personne ne voudra conclure un accord avec la Maison Blanche si la signature des Etats-Unis n’est valable que pour 4 à 8 ans. »

Tillerson s’était également prononcé à plusieurs reprises pour des négociations avec la Corée du Nord, alors même que Trump la menaçait de «feu et de fureur» et disait vouloir «détruire totalement» ce pays et ses 25 millions d’habitants.

Finalement, Tillerson a été pris au dépourvu par Trump qui a déclaré soudainement la semaine dernière sa volonté de participer à des négociations directes avec la Corée de Kim Jong-un sur sa dénucléarisation et qui se tiendront en mai. Trump a fait son annonce juste un jour après que Tillerson avait dit aux journalistes en Éthiopie qu’il n’était pas clair « si les conditions sont bonnes pour commencer même à penser à des négociations. »

Le remplaçant proposé pour Tillerson, Mike Pompeo, a à maintes reprises affirmé sa détermination à mettre fin au traité nucléaire iranien et à poursuivre une stratégie de changement de régime à Téhéran. Après l’élection de Trump, il avait tweeté: « J’ai hâte de revenir sur cet accord désastreux avec le plus grand commanditaire du terrorisme au monde. »

En tant que directeur de la CIA, Pompeo qui s’est servi souvent d’une rhétorique anti-musulmane, a qualifié l’Iran de «théocratie despotique» et «d’empire pernicieux qui étend son pouvoir et son influence à travers le Moyen-Orient».

Ancien officier de chars de l’armée américaine et député « Tea Party » du Kansas, dont la carrière politique a été financée par les frères Koch, Pompeo s’est vanté en octobre dernier que sous sa direction, la CIA deviendrait une «agence beaucoup plus brutale». Il a déployé des commandos d’assassins de la CIA en Afghanistan pour éliminer les opposants au régime de Kaboul soutenu par les États-Unis.

Pompeo a aussi clairement exprimé son soutien au changement de régime en Corée du Nord, déclarant en juillet dernier qu’il « espérait que nous trouverions un moyen de séparer ce régime de ce système … Les Nord-coréens, j’en suis sûr, sont des gens adorables et aimeraient le voir partir. »

S’exprimant lors d’un talk-show dimanche, Pompeo a souligné que dans toute négociation entre Trump et Kim, « il n’y aura pas de concessions ».

Des sources à Washington ont indiqué que Trump voulait installer Pompeo comme secrétaire d’État avant que les négociations commencent.

La nomination de Pompeo suggère fortement que l’acceptation des pourparlers avec Kim est une ruse de la part de l’administration Trump, visant à ouvrir la voie à une action militaire américaine.

Interrogé dimanche lors d’une apparition sur ABC s’il était possible que les pourparlers n’aient pas lieu, le porte-parole de la Maison Blanche Raj Shah a répondu: « il y a une possibilité. Si c’est le cas, c’est la faute des Nord-Coréens, ils n’ont pas été à la hauteur des promesses qu’ils ont faites. »

Le remplacement de Tillerson par Pompeo a provoqué des réponses inquiètes des anciens alliés européens de Washington.

« Le limogeage de Rex Tillerson n’améliore en rien les choses », a déclaré le vice-ministre allemand des Affaires étrangères Michael Roth dans un tweet mardi.

Thomas Oppermann, le vice-président du parlement allemand, a lui, averti que le limogeage de Tillerson, qu’il a qualifié d ‘ « interlocuteur fiable et intelligent », entraînerait un « nouveau recul des relations germano-américaines ». Les brusques changements au sommet de l’administration américaine, a-t-il ajouté, était une manifestation des méthodes «capricieuses et erratiques» de Trump.

Les opposants politiques ostensibles de Trump au sein du Parti démocrate ont réagi au remaniement ministériel du seul point de vue de la campagne anti-Russie, dont ils ont fait le centre de leur opposition à l’administration.

Chuck Schumer, le porte-parole démocrate du Sénat, a déclaré que Tillerson « était beaucoup trop mou avec la Russie », et qu’il espérait que Pompeo « serait beaucoup plus dur et nous espérons qu’il peut persuader le président d’être plus dur ».

La porte-parole démocrate de la Chambre des représentants, Nancy Pelosi, a quant à elle attribué le licenciement de Tillerson au fait qu’il avait impliqué la Russie dans l’empoisonnement d’un ex-espion domicilié en Grande-Bretagne. « Les actions du président Trump montrent que chaque responsable de son administration est à la merci de ses caprices personnels et de son culte de Poutine », a-t-elle tweeté.

Lorsque Tillerson a été nommé secrétaire d’État, les démocrates s’y sont opposés non par crainte qu’un PDG du pétrole n’assume la haute direction de la politique étrangère du gouvernement américain, mais plutôt du fait des accords qu’il avait conclu avec la Russie.

Désormais, loin de s’opposer à la poursuite du virage vers la guerre de l’administration Trump, ils demandent seulement qu’il se concentre plus directement sur une Russie dotée d’armes nucléaires.

Dans une déclaration mardi, Schumer a également précisé qu’il n’appelait pas les démocrates à s’opposer à la remplaçante de Pompeo comme directeur de la CIA, Haspel ; à la CIA depuis 30 ans elle est directement impliquée dans la torture de détenus sous l’administration Bush, ainsi que dans la destruction de preuves vidéo documentant ces crimes de guerre.

"Le terme latin de Pax Americana (français : Paix américaine) est le produit de l'hégémonie américaine dans le monde. Elle résulte des incursions militaires des États-Unis pour renverser les régimes politiques hostiles aux intérêts américains et à ceux de pays alliés. Elle dénote aussi la relative période de paix entre les pays occidentaux, de la fin de la Seconde Guerre mondiale en 1945, à nos jours coïncidant avec les dominations économique et militaire des États-Unis d'Amérique, en étroite collaboration avec les Nations unies. Cette notion place les États-Unis dans le rôle moderne que purent avoir l'Empire romain en son époque (Pax Romana), et l'Empire britannique' au (Pax Britannica), une position de gendarme du monde.
C'est ainsi que depuis la fin du dernier conflit mondial, aucun conflit armé n'émergea parmi les pays occidentaux et aucune arme nucléaire ne fut utilisée à des fins belliqueuses. Cependant, cette situation de Pax Americana ne garantit pas forcément l'absence totale de tout conflit à l'échelle mondiale (voir la liste des interventions militaires des États-unis dans le monde). C'est ainsi que de nombreuses fois, les États-Unis et ses alliés eurent à s'engager dans divers conflits, comme dans la guerre de Corée (1950-1953), dans la guerre du Viêtnam (1968-1975) ou plus récemment la guerre du Golfe (1990-1991) et la guerre en Irak (2003). Le terme Pax Americana est à la fois utilisé par les partisans et détracteurs de la politique étrangère des États-Unis et peut avoir différentes connotations, alternativement positives ou négatives selon le contexte dans lequel il est employé."

Après les frappes sur la Syrie, les appels à une guerre plus vaste des États-Unis se font plus insistants.

À la suite des frappes de missiles américains, britanniques et français du week-end dernier contre la Syrie, une campagne de plus en plus insistante est menée dans l’establishment politique, l’armée et les renseignements américains pour une guerre plus vaste qui menacerait un conflit nucléaire avec la Russie.

Mardi, les législateurs démocrates et républicains ont attaqué l’administration Trump pour la nature «limitée» de l’attaque et ont exigé que la Maison-Blanche s’engage à une opération militaire bien plus vaste pour renverser le gouvernement Assad et affronter l’Iran et la Russie.

Après un briefing privé au Sénat par le secrétaire à la Défense James Mattis et le général Joseph Dunford, le sénateur républicain Lindsey Graham a déclaré aux journalistes que l’administration n’avait aucune stratégie et semblait prête à «donner la Syrie à Assad, à la Russie et à l’Iran». Il a dit: «Je pense qu’après cette frappe, Assad croit qu’on tweet beaucoup, mais qu’on ne fait pas grand-chose».

Graham a appelé à l’établissement d’une zone d’exclusion aérienne permanente sur certaines parties de la Syrie. Cela obligerait les États-Unis à abattre les avions russes et de déployer davantage de troupes américaines sur le terrain pour orchestrer leurs forces mandataires kurdes et celles liées à Al-Qaïda. Il a déclaré que la Russie et l’Iran ne devraient pas être autorisés à continuer à «dominer le champ de bataille sans contestation».

Le sénateur démocrate Chris Coons a critiqué la menace récente de Trump de retirer les troupes américaines, déclarant aux journalistes: «Il est important pour nous de rester engagés en Syrie.» Il a ajouté: «Si nous nous retirons complètement, notre influence dans toute résolution diplomatique ou reconstruction, ou même tout espoir d’une Syrie post-Assad va disparaître.»

L’insouciance de l’élite dirigeante américaine a été exprimée dans une tribune éditoriale publiée mercredi dans le New York Times par Susan Rice, qui a servi comme ambassadrice à l’ONU puis conseillère à la sécurité nationale sous la direction d’Obama.

Dans la tribune, Rice s’oppose catégoriquement à tout retrait des troupes américaines. Elle appelle l’administration Trump à maintenir indéfiniment son occupation d’environ un tiers du territoire syrien le long des frontières nord et est du pays avec la Turquie et l’Irak, une région qui comprend les ressources pétrolières du pays. Cela concorde avec les appels de plus en plus fréquents et directs dans les médias américains pour un morcellement permanent du pays.

Rice écrit que Washington et ses alliés doivent «aider à sécuriser, reconstruire et établir une gouvernance locale efficace dans les zones libérées». Ce sont des mots de code pour établir le contrôle néocolonial sur le territoire et l’utiliser comme base pour les opérations contre le régime Assad et les forces russes et iraniennes.

Faisant fi du prétexte frauduleux des armes chimiques utilisé pour justifier les bombardements américains et alliés, Mme Rice souligne les objectifs d’une telle intervention: «Cela permettra aux États-Unis de contrecarrer les ambitions iraniennes de contrôler le territoire irakien, syrien et libanais; conserver leur influence dans les principales régions productrices de pétrole et priver M. Assad d’une partie substantielle du territoire syrien, en attendant une solution diplomatique.»

Cette stratégie est en accord avec un éditorial du Wall Street Journal du 16 avril qui appelle Trump à établir des «zones de sécurité» dans le nord de la Syrie, à la fois dans le territoire occupé par les États-Unis à l’est de l’Euphrate et dans la région qui borde la Jordanie. Ceci, écrit le Journal: «ne menacerait pas le contrôle d’Assad sur le reste de la Syrie», mais «enverrait un signal que les États-Unis n’abandonnent pas la région à l’Iran et la Russie». L’éditorial appelle à une «paix basée sur la division du pays en enclaves ethniques».

Ce qui est discuté est le démembrement et la restructuration de façon permanente de la Syrie et de l’ensemble du Moyen-Orient, en partie pour fournir à l’impérialisme américain une base avancée pour ses préparatifs de guerre contre l’Iran et la Russie.

Ryan Crocker, ancien ambassadeur des États-Unis en Syrie, et Michael O’Hanlon, membre important de la Brookings Institution qui est alignée sur le Parti démocrate, ont commenté le 15 avril dans le Journal pour conseiller que de futures frappes aériennes devaient «faire monter les enchères, en ciblant les commandements et les centres de contrôle militaires, la direction politique, et peut-être même M. Assad lui-même… Il ne faudrait pas rejeter d’emblée des cibles en Iran, dépendamment de la provocation.»

Mardi, le Times a publié un reportage basé sur des déclarations de responsables militaires et administratifs anonymes selon lesquels le secrétaire à la Défense, Mattis, avait demandé à Trump de demander l’approbation du Congrès pour la frappe, mais cela a été rejeté par le président. L’article stipule que «lors de plusieurs réunions à la Maison-Blanche la semaine dernière, il [Mattis] a souligné l’importance de lier les opérations militaires au soutien public – une opinion que M. Mattis défend depuis longtemps».

Dans un éditorial récent, le Times a également souligné la nécessité pour le Congrès d’adopter une législation autorisant d’autres opérations militaires en Syrie et ailleurs.

Mattis aurait également conseillé la sélection des cibles syriennes de manière à minimiser les risques de représailles russes. Ce qui sous-tend ces considérations, à la fois militaires et politiques, est la nécessité de se préparer à une guerre prolongée et sanglante qui impliquerait probablement un grand nombre de troupes américaines et conduirait à un conflit militaire avec la Russie ou l’Iran. Cela nécessitera une répression contre l’opposition antiguerre aux États-Unis, pour laquelle la feuille de vigne juridique d’une sanction par le Congrès est jugée nécessaire.

Dans son éditorial indépendant du Times, Rice demande aux États-Unis de «continuer d’éviter les conflits directs avec la Russie», tout en ne laissant pas «le champ libre à la Russie et à l’Iran». Washington doit «repousser fermement et intelligemment» la Russie, écrit-elle, «en ce qui a trait aux armes chimiques ou autres offenses».

En d’autres termes, la CIA doit continuer à fabriquer une série interminable de provocations et de prétextes afin de justifier la campagne de Washington visant à se débarrasser de la Russie comme obstacle à l’établissement de l’hégémonie des États-Unis au Moyen-Orient et dans toute l’Eurasie.

L’un de ces prétextes a été fourni par la publication lundi d’un rapport conjoint du gouvernement américain et du Royaume-Uni accusant la Russie de vagues actes de «guerre cybernétique» contre l’Occident. Bien que le document ne fournisse aucun accusation ou élément de preuve précis contre la Russie, il a été largement répété dans tous les médias dans le but de créer un climat d’hystérie aux États-Unis et de légitimer une confrontation avec Moscou.

Les réseaux de télévision américains ont commencé mercredi à attirer l’attention sur des reportages sur la mort du journaliste d’investigation russe Maksim Borodin, dont les enquêtes ont porté sur l’entrepreneur militaire privé russe Wagner. Borodin est tombé d’un balcon du cinquième étage à Ekaterinbourg dimanche. De manière typique, avant toute enquête et sans aucune preuve, les médias rapportent largement que la mort de Borordin est la dernière d’une longue série d’assassinats prétendument ordonnés par le président russe Vladimir Poutine.

L’intensité de la campagne anti-Russie croît proportionnellement aux révélations des prétextes officiels au bombardement de la Syrie comme des mensonges. Cinq jours après l’attaque, aucune preuve n’a été fournie pour étayer l’affirmation selon laquelle le régime d’Assad aurait mené une attaque au gaz dans la ville de Douma, dans l’est de la Ghouta, alors que les preuves continuent de s’accumuler que la fameuse attaque n’était en fait qu’un coup monté par les agences des renseignements occidentaux pour fournir un prétexte à des frappes.

Les agences de renseignement ont été aidées par des médias corrompus et serviles. Une étude publiée mercredi par «Fairness in Accuracy and Reporting», un organisme de surveillance des médias, révèle que parmi les 100 plus grands journaux américains par diffusion, pas un comité de rédaction ne s’est opposé au bombardement de la Syrie.

Sky News coupe l’entrevue avec le général britannique Shaw parce qu’il a osé remettre en question le prétexte de l’attaque au gaz en Syrie.

Sky News coupe l’entrevue avec le général britannique Shaw parce qu’il a osé remettre en question le prétexte de l’attaque au gaz en Syrie.

Le rôle des médias occidentaux en tant que diffuseur des mensonges du gouvernement a été démontré dans une interview de Sky News, en Grande-Bretagne, avec l’ancien major général britannique Jonathan Shaw, le 13 avril, à la veille du bombardement. Lorsque Shaw a détourné une question afin de mettre en doute la motivation qu’aurait pu avoir le gouvernement d’Assad à mener une attaque chimique, étant donné que ses forces étaient sur le point de vaincre les «rebelles» soutenus par les États-Unis à Douma et qu’une attaque au gaz risquait fort de déclencher une intervention occidentale, l’animatrice Samantha Washington l’a coupé brusquement en milieu de phrase et a mis un terme à l’interview.

Will Morrow

Article paru d’abord en anglais, WSWS, le 19 avril 2018

La source originale de cet article est wsws.org

Copyright © Will Morrow, wsws.org, 2018

Le limogeage de Tillerson par Trump indique une orientation renforcée vers la guerre planétaire.

 

Le limogeage du secrétaire d’Etat Rex Tillerson par le président américain mardi et l’annonce de son remplacement par le directeur de la CIA Mike Pompeo ont à voir avec une orientation, qui s’accélère, de l’administration américaine vers une politique de guerre planétaire comme solution à la crise profonde du capitalisme américain.

Limogé par un tweet matinal de Trump, Tillerson n’avait pas, selon ses assistants, été averti à l’avance qu’il allait être démis de ses fonctions. Le tweet est arrivé quelques heures après que Tillerson est revenu d’un voyage d’une semaine en Afrique, essentiellement une tournée d’excuses pour la qualification du continent comme «pays de merde» par Trump.

Trump a aussi annoncé que Pompeo serait remplacé par Gina Haspel, une personne directement impliquée dans les crimes de torture et de disparitions forcées.

Si la méthode de Trump pour limoger Tillerson fut abrupte, des rumeurs selon lesquelles le secrétaire d’État perdrait son siège au gouvernement circulaient depuis des mois à Washington, sur fond d’interventions répétées du président pour miner son supposé porte-parole dans le monde.

Dans une réprimande extraordinaire à son secrétaire d’Etat en octobre dernier, Trump avait tweeté depuis son club de golf du New Jersey que Tillerson « perdait son temps à négocier avec ‘le petit homme-fusée’ » surnom qu’il avait donné au dirigeant nord-coréen Kim Jong-un, ajoutant, « nous ferons ce qui doit être fait! », suggérant une action militaire. Le tweet était arrivé juste au moment où Tillerson avait des discussions avec les responsables chinois sur la crise dans la péninsule coréenne.

Au cours de la même semaine, on a appris que Tillerson avait qualifié Trump de «crétin» lors d’une réunion du Pentagone au sujet de la déclaration du président à ses conseillers qu’il voulait un décuplement des armes nucléaires américaines.

Quelles que soient les frictions entre le président américain et Tillerson, ancien PDG multi-millionnaire d’ExxonMobil, Trump a indiqué mardi un différent particulier sur la politique étrangère.

« En fait, je m’entendais bien avec Rex, mais il avait vraiment un état d’esprit différent, une pensée différente », a déclaré Trump aux journalistes au moment de quitter la Maison Blanche pour un voyage en Californie. « Si vous regardez l’accord sur l’Iran, je pense que c’est terrible. Je suppose qu’il pensait que ça allait.. . Donc nous ne pensions pas vraiment de la même façon. Avec Mike, Mike Pompeo, nous avons un processus de réflexion très semblable. Je pense que ça va très bien aller. »

Avec une fortune personnelle de plus de 300 millions de dollars et une carrière qui l’a amené au sommet de l’un des plus grands conglomérats pétroliers du monde, Tillerson est un défenseur dévoué des intérêts capitalistes américains. Il avait cependant d’importantes différences tactiques avec Trump et d’autres membres de l’administration, y compris sur la question de savoir si certains de ces intérêts pouvaient être obtenus par le biais de négociations diplomatiques plutôt que par une agression militaire.

Tillerson aurait été parmi ceux à la Maison Blanche qui le mois dernier ont dissuadé Trump de renverser l’accord nucléaire de 2015 négocié entre l’Iran et les P5 + 1 (Etats-Unis, Russie, Chine, Grande-Bretagne, France et Allemagne) en ne signant pas la renonciation pendant quatre mois aux sanctions américaines imposées à propos du programme nucléaire. Trump se serait plaint en disant qu’il regrettait la décision et a promis de réimposer les sanctions en mai, la prochaine date limite de renonciation, à moins qu’il y ait un accord pour renégocier l’accord, y compris des termes que Téhéran ne peut pas accepter et n’acceptera pas.

Dans ce qui apparaît être une réponse au remaniement ministériel, le ministre iranien des Affaires étrangères Mohammad Javad Zarif a tweeté mardi: « M. Trump a pris l’habitude d’être imprévisible et donc peu fiable pour quiconque avec qui il dialogue. Personne ne voudra conclure un accord avec la Maison Blanche si la signature des Etats-Unis n’est valable que pour 4 à 8 ans. »

Tillerson s’était également prononcé à plusieurs reprises pour des négociations avec la Corée du Nord, alors même que Trump la menaçait de «feu et de fureur» et disait vouloir «détruire totalement» ce pays et ses 25 millions d’habitants.

Finalement, Tillerson a été pris au dépourvu par Trump qui a déclaré soudainement la semaine dernière sa volonté de participer à des négociations directes avec la Corée de Kim Jong-un sur sa dénucléarisation et qui se tiendront en mai. Trump a fait son annonce juste un jour après que Tillerson avait dit aux journalistes en Éthiopie qu’il n’était pas clair « si les conditions sont bonnes pour commencer même à penser à des négociations. »

Le remplaçant proposé pour Tillerson, Mike Pompeo, a à maintes reprises affirmé sa détermination à mettre fin au traité nucléaire iranien et à poursuivre une stratégie de changement de régime à Téhéran. Après l’élection de Trump, il avait tweeté: « J’ai hâte de revenir sur cet accord désastreux avec le plus grand commanditaire du terrorisme au monde. »

En tant que directeur de la CIA, Pompeo qui s’est servi souvent d’une rhétorique anti-musulmane, a qualifié l’Iran de «théocratie despotique» et «d’empire pernicieux qui étend son pouvoir et son influence à travers le Moyen-Orient».

Ancien officier de chars de l’armée américaine et député « Tea Party » du Kansas, dont la carrière politique a été financée par les frères Koch, Pompeo s’est vanté en octobre dernier que sous sa direction, la CIA deviendrait une «agence beaucoup plus brutale». Il a déployé des commandos d’assassins de la CIA en Afghanistan pour éliminer les opposants au régime de Kaboul soutenu par les États-Unis.

Pompeo a aussi clairement exprimé son soutien au changement de régime en Corée du Nord, déclarant en juillet dernier qu’il « espérait que nous trouverions un moyen de séparer ce régime de ce système … Les Nord-coréens, j’en suis sûr, sont des gens adorables et aimeraient le voir partir. »

S’exprimant lors d’un talk-show dimanche, Pompeo a souligné que dans toute négociation entre Trump et Kim, « il n’y aura pas de concessions ».

Des sources à Washington ont indiqué que Trump voulait installer Pompeo comme secrétaire d’État avant que les négociations commencent.

La nomination de Pompeo suggère fortement que l’acceptation des pourparlers avec Kim est une ruse de la part de l’administration Trump, visant à ouvrir la voie à une action militaire américaine.

Interrogé dimanche lors d’une apparition sur ABC s’il était possible que les pourparlers n’aient pas lieu, le porte-parole de la Maison Blanche Raj Shah a répondu: « il y a une possibilité. Si c’est le cas, c’est la faute des Nord-Coréens, ils n’ont pas été à la hauteur des promesses qu’ils ont faites. »

Le remplacement de Tillerson par Pompeo a provoqué des réponses inquiètes des anciens alliés européens de Washington.

« Le limogeage de Rex Tillerson n’améliore en rien les choses », a déclaré le vice-ministre allemand des Affaires étrangères Michael Roth dans un tweet mardi.

Thomas Oppermann, le vice-président du parlement allemand, a lui, averti que le limogeage de Tillerson, qu’il a qualifié d ‘ « interlocuteur fiable et intelligent », entraînerait un « nouveau recul des relations germano-américaines ». Les brusques changements au sommet de l’administration américaine, a-t-il ajouté, était une manifestation des méthodes «capricieuses et erratiques» de Trump.

Les opposants politiques ostensibles de Trump au sein du Parti démocrate ont réagi au remaniement ministériel du seul point de vue de la campagne anti-Russie, dont ils ont fait le centre de leur opposition à l’administration.

Chuck Schumer, le porte-parole démocrate du Sénat, a déclaré que Tillerson « était beaucoup trop mou avec la Russie », et qu’il espérait que Pompeo « serait beaucoup plus dur et nous espérons qu’il peut persuader le président d’être plus dur ».

La porte-parole démocrate de la Chambre des représentants, Nancy Pelosi, a quant à elle attribué le licenciement de Tillerson au fait qu’il avait impliqué la Russie dans l’empoisonnement d’un ex-espion domicilié en Grande-Bretagne. « Les actions du président Trump montrent que chaque responsable de son administration est à la merci de ses caprices personnels et de son culte de Poutine », a-t-elle tweeté.

Lorsque Tillerson a été nommé secrétaire d’État, les démocrates s’y sont opposés non par crainte qu’un PDG du pétrole n’assume la haute direction de la politique étrangère du gouvernement américain, mais plutôt du fait des accords qu’il avait conclu avec la Russie.

Désormais, loin de s’opposer à la poursuite du virage vers la guerre de l’administration Trump, ils demandent seulement qu’il se concentre plus directement sur une Russie dotée d’armes nucléaires.

Dans une déclaration mardi, Schumer a également précisé qu’il n’appelait pas les démocrates à s’opposer à la remplaçante de Pompeo comme directeur de la CIA, Haspel ; à la CIA depuis 30 ans elle est directement impliquée dans la torture de détenus sous l’administration Bush, ainsi que dans la destruction de preuves vidéo documentant ces crimes de guerre.

Bill Van Auken

Article paru en anglais, WSWS, le 14 mars 2018

Le naufrage de l’ordre libéral mondial

Il y a quelques semaines, le président du think tank Council on Foreign Relations, Richard Haass, a publié un article intitulé « Ordre mondial libéral, RIP ». Il y établit que la menace actuelle contre l’ordre mondial libéral ne provient pas d’Etats-voyous, de régimes totalitaires, de fanatiques religieux ou de gouvernements obscurantistes (des termes spéciaux employés par les libéraux en référence à des pays qui ne s’alignent pas sur le modèle de développement capitaliste), mais de son architecte principal – les États-Unis d’Amérique.

Haass écrit : « Le libéralisme recule. Les démocraties ressentent les effets de la montée des mouvements populaires. Les partis des extrêmes politiques gagnent du terrain en Europe. Le vote britannique en faveur de la sortie de l’Union atteste de la perte d’influence de l’élite. Même les USA subissent des attaques sans précédent de la part de leur propre président contre les médias du pays, les cours de justice et les institutions de maintien de l’ordre. Les systèmes autoritaires, y compris la Chine, la Russie et la Turquie ont acquis de l’influence. Des pays comme la Hongrie et la Pologne semblent indifférents au sort de leurs jeunes démocraties…

« Nous assistons à l’émergence d’ordres régionaux. Les tentatives de construction de cadres mondiaux sont en train d’échouer. »

Haass avait déjà publié des affirmations alarmistes, mais cette fois, il emploie cette rhétorique pour souligner la nature mondiale du phénomène. Bien qu’entre les lignes, on puisse aisément lire, d’abord un certain degré d’arrogance – l’idée que seuls les libéraux et les mondialistes savent vraiment comment administrer la politique étrangère – et ensuite, un certain complotisme.

« Les autres grandes puissances d’aujourd’hui, y compris l’UE, la Russie, la Chine, l’Inde et le Japon pourraient être critiquées pour ce qu’elles font, pour ce qu’elles ne font pas ou pour les deux. »

Cette liste pourrait probablement s’étendre à un certain nombre de pays d’Amérique latine, plus à l’Égypte qui signe des contrats de ventes d’armes avec la Corée du Nord en violation des sanctions de l’ONU, et au nouvel axe chiite Iran-Irak-Syrie-Liban.

Mais Haass est navré parce que c’est Washington elle-même qui change les règles du jeu et semble totalement indifférente à ce que vont faire ses alliés, partenaires et clients dans divers coins du monde.

« La décision de l’Amérique d’abandonner le rôle qu’elle joue depuis sept décennies marque ainsi un tournant. L’ordre mondial libéral ne peut pas survivre de lui-même, parce que les autres manquent soit d’intérêt, soit de moyens de le maintenir en vie. Le résultat en sera un monde qui sera moins libre, moins prospère et moins paisible, pour les Américains comme pour les autres. »

Un confrère de Haass au CFR, Stewart Patrick est d’accord avec lui sur le fait que les USA sont en train d’enterrer l’ordre mondial libéral. Ils ne le font toutefois pas seuls, mais avec la Chine. Si les USA avaient auparavant entretenu l’espoir que le processus de mondialisation allait graduellement transformer la Chine (et possiblement la détruire, comme dans le cas de l’Union Soviétique plus tôt), alors les Américains doivent avoir été très surpris de ce qui s’est en fait produit. Le pays s’est modernisé sans s’occidentaliser, une idée qui avait été également préconisée par le leader de la révolution islamique iranienne, l’Ayatollah Khomeini.

Aujourd’hui, la Chine étend son influence en Eurasie dans le respect de son modèle, et elle est généralement bien accueillie par ses pays partenaires.

Mais cela a été un processus douloureux pour les USA, parce qu’elle grignotait progressivement et irrévocablement son hégémonie.

« Son ambition à long terme est de démanteler le système des alliances des USA an Asie, pour le remplacer par un ordre régional de sécurité plus bienveillant (dans la vision de Pékin), dans lequel elle aurait une place d’honneur, et idéalement une sphère d’influence proportionnelle à sa puissance. L’initiative Belt and Road (nouvelle Route de la soie) fait parie intégrante de cet effort, en offrant non seulement des investissements (hautement bienvenus) dans des infrastructures pour les pays voisins, mais aussi la promesse d’une plus grande influence politique dans le Sud-Est, le Sud et l’Asie Centrale. Sur un ton plus agressif, la Chine continue de réclamer scandaleusement pour elle-même la presque intégralité de la Mer de Chine méridionale, où elle continue à bâtir ses îles artificielles, et aussi à mener des actions de provocation contre le Japon dans la Mer de Chine orientale, » écrit Patrick.

Quant aux USA, « Les États-Unis, pour leur part, sont un titan las, qui ne veut plus assumer la charge du leadership mondial, que ce soit économiquement ou géopolitiquement. Trump traite les alliances comme un racket mafieux de protection et l’économie mondiale comme une arène de compétition à somme nulle. Le résultat en est un effilochage de l’ordre libéral international sans champion prêt à investir dans le système lui-même. »

On peut tomber d’accord avec les analyses des deux auteurs sur le changement de comportement d’un secteur de l’élite américaine, mais il est lié à beaucoup plus que Donald Trump (qui est si imprévisible qu’il s’est entouré de créatures du marécage même qu’il disait vouloir drainer) ou la classe populaire nord-américaine. Il faut regarder bien au delà.

Dans son livre Nation of Devils:  Democratic Leadership and the Problem of Obedience, Stein Ringen, un politicien norvégien fort d’une longue carrière dans des institutions internationales, note, « Aujourd’hui, l’exceptionnalisme démocratique américain est défini par un système qui est dysfonctionnel à tous les niveaux nécessaires à des règlements amiables et à la loyauté… Le Capitalisme s’est effondré dans une crise due à une orgie de dérégulations. L’argent s’ingère dans la politique et mine la démocratie elle-même. » Et, en citant son confrère Archon Fung de la Harvard Kennedy School, « La politique américaine n’est plus caractérisée par le vote de l’électeur moyen, si cela avait jamais été le cas. Aujourd’hui, dans l’Amérique contemporaine, le capitaliste moyen règne, et les partis démocrate et républicain ajustent leurs politiques à des intérêts d’argent pour les attirer. » Et finalement, Mr Ringen ajoute, « Les politiciens américains réalisent qu’ils ont sombré dans un bourbier de corruption, mais ils sont piégés. »

Trump ne fait que refléter la dysfonction et les contradictions internes de la politique américaine. C’est le Gorbachev américain, mais qui a lancé la perestroïka au mauvais moment. Il doit être malgré tout concédé que si Hillary Clinton était devenue présidente, l’effondrement des USA n’en aurait été que plus douloureux, surtout pour les citoyens du pays. Nous aurions vu des réformes encore plus calamiteuses, un afflux accru de migrants, un déclin encore plus prononcé de la base industrielle du pays, et encore plus d’incitations à de nouveaux conflits. Trump tente de garder le corps de la politique nationale américaine à peu près en vie à l’aide de rustines, mais ce qu’il lui faut est une restructuration majeure, avec des réformes politiques de grande portée qui permettraient à ses citoyens de penser qu’ils peuvent jouer un rôle dans la destinée du pays.

Ces développements se sont étendus à de nombreux pays d’Europe, un continent qui, à cause de son engagement transatlantique, était déjà vulnérable et susceptible de turbulences géopolitiques dans le contexte actuel – dont l’émergence, au passage, est une des principales conséquences des politiques néolibérales elles-mêmes.

Stein Ringen continue sur ce sujet, « Les services financiers mondiaux exercent un pouvoir de monopoles sur les politiques nationales, sans une seule entrave de la part de la moindre apparence de pouvoir politique mondial. La confiance s’évapore, l’Union Européenne, la plus grande expérience historique en démocratie supranationale, est en train d’imploser… »

Il est intéressant de noter qu’une panique s’est emparée l’Europe de l’Ouest et les USA – la maison-mère de l’atlantisme, bien que diverses versions de cette recette de libéralisme aient été appliquées dans d’autres régions – par exemple, Singapour et le Brésil. Mais ils ne semblent pas aussi paniqués là-bas que dans l’Occident. C’est probablement parce que le modèle occidental de néolibéralisme n’accorde pas de liberté réelle de commerce, d’expression ou d’activité politique, mais impose plutôt un régime de soumission inscrit dans un cadre clairement défini. De sorte que la destruction du système actuel implique la perte de tous les dividendes précédemment acquis par les élites politiques libérales de l’Occident, qu’elles obtenaient en spéculant en bourse, par les mécanismes des paiements en devises étrangères (le système du dollar) et à travers les instruments des institutions supranationales (l’ONU, l’OMC et la Banque mondiale). Et, bien sûr, il y a des différences fondamentales dans la variété des cultures mondiales.

Dans son livre Le Dieu caché, Lucien Goldmann tire quelques conclusions intéressantes, qui suggèrent que les fondations de la culture occidentale ont des origines rationalistes et tragiques, et qu’une société immergée dans ces concepts qui a « aboli Dieu et la communauté… [voit rapidement]… la disparition de toutes les normes externes qui peuvent guider l’individu dans sa vie et ses actions ». Et, parce que de par sa nature intrinsèque, le libéralisme doit continuer, mécaniquement, à « libérer » l’individu de toute forme de structure (classes sociales, église, famille, société et genre, jusqu’à libérer l’homme de sa propre individualité), en l’absence de normes communes dissuasives, il est très logique que le monde occidental ait été destiné à se trouver en crise. Et la montée de mouvements populaires, de mesures protectionnistes et des politiques conservatrices dont Haass et d’autres mondialistes libéraux parlent ne sont rien de plus que des exemples de l’instinct d’auto-préservation de ces nations.

Aucun besoin de concocter des théories du complot sur l’ingérence de la Russie ou de Poutine dans les élections américaines (que Donald Trump a également niée, se contentant de noter que le seul soutien de la Russie s’est porté sur Hillary Clinton, et il est absolument vrai qu’une partie de son financement provenait de Russie). Les décisions politiques prises par l’Occident obéissent à la logique interne de la crise actuelle : comme toujours, les élites occidentales ont besoin d’un bouc émissaire. Ce bouleversement géopolitique a commencé en Occident à cause de la nature du projet occidental lui-même, qui portait les germes de sa propre destruction.

Mais comme des scénarios de développement alternatifs existent, ils érodent le système actuel. Et d’autres projets politiques commencent à remplir le vide idéologique qui résulte de l’échec de la vision libérale – à la fois dans la forme et sur le fond.

Il est donc assez probable que la crise actuelle du libéralisme enterrera définitivement le système de l’hégémonie unipolaire occidentale.

Et les mouvements populaires naissants, et le protectionnisme régional peuvent servir de base à un nouvel ordre mondial multipolaire.

Leonid Savin

Les nominations entachées de torture rappellent qu’il n’y a pas eu de poursuites pour les abus de l’ère Bush.

Source : Nat Parry, Consortium News, 14-03-2018
Les standards des droits de l’homme déclinants avec la révélation des nominations de Haspel et Pompeo sont les plus récents dans une longue liste d’échecs politiques qui incluent l’absence de poursuite de l’administration Obama contre les tortures pratiquées sous l’ère Bush, remarque Nat Parry.

 

Les nominations par le président Donald Trump de Gina Haspel pour diriger la CIA et de Mike Pompeo pour devenir le premier diplomate américain sont les dernières indications de l’érosion constante des normes des droits de l’homme aux États-Unis et du recul de la primauté du droit qui caractérise les politiques antiterroristes américaines depuis le 11 septembre 2001.

Le président Donald Trump choisit Mike Pompeo, directeur de la CIA, pour remplacer Rex Tillerson au poste de secrétaire d’État, et Gina Haspel pour remplacer Pompeo en tant que première femme directrice de la CIA.

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Haspel, un agent de la CIA qui a supervisé la torture des personnes soupçonnées de terrorisme dans une prison secrète en Thaïlande et qui a ensuite aidé à détruire les enregistrements des interrogatoires, et Pompeo, qui a fait des déclarations en faveur de la torture et de la surveillance de masse, devraient tous deux être confirmés par le Sénat sans tambour ni trompette.

Après tout, lorsque Pompeo a été nommé à son poste actuel de directeur de la CIA, sa confirmation a passé au Sénat par un vote de 66-32. Ceci, malgré ce que Maria McFarland Sanchez-Moreno de Human Rights Watch a qualifié de « dangereusement ambiguës » les réponses aux questions sur la torture et la surveillance de masse.

« Le fait que M. Pompeo n’ait pas désavoué sans équivoque la torture et la surveillance de masse, ainsi que son plaidoyer en faveur de la surveillance des Américains et son appui passé au programme de torture de la CIA, montrent clairement qu’il ne devrait pas diriger cette dernière », a déclaré M. Sanchez Moreno en janvier 2017.

Peu après la confirmation de Pompeo, son directeur adjoint à la CIA a été nommé Gina Haspel, qui « a joué un rôle direct dans le programme “de transferts extraordinaires” de la CIA, dans le cadre duquel les activistes capturés ont été remis à des gouvernements étrangers et détenus dans des installations secrètes, où ils ont été torturés par le personnel de l’agence », a rapporté le New York Times l’an dernier.

Elle a également dirigé la première prison de la CIA sur un site noir [les « sites noirs » désignent des prisons clandestines contrôlées par la CIA dans différents pays, NdT] et a supervisé les interrogatoires brutaux de deux détenus, Abu Zubaydah et Abd al-Rahim al-Nashiri. En outre, elle a joué un rôle vital dans la destruction des cassettes vidéo d’interrogatoire qui montraient la torture des détenus, tant sur le site noir qu’elle dirigeait que dans d’autres lieux secrets de l’agence. La dissimulation de ces enregistrements d’interrogatoire a violé à la fois les multiples ordonnances des tribunaux ainsi que les exigences de la Commission du 11 septembre et les conseils des avocats de la Maison-Blanche, comme l’a rapporté Glenn Greenwald.

Malgré ces réserves sérieuses, le leader de la minorité au Sénat Charles Schumer (Démocrate – État de New York) a déclaré qu’il n’exhorte pas actuellement les démocrates à s’opposer à la nomination de Pompeo au poste de secrétaire d’État ou à la nomination de Haspel à la tête de la CIA. Tant pis pour la #Résistance.

L’acquiescement démocratique suit une longue tendance à tolérer les violations des droits de l’homme et à normaliser la torture. Lorsque le président Barack Obama a déclaré qu’il voulait “regarder en avant, pas en arrière” et fermer le chapitre sur les pratiques de torture de la CIA sous l’administration Bush sans autoriser de poursuites pour les crimes commis, il s’est assuré que la torture resterait une « option politique » pour les futurs présidents, selon les termes de Human Rights Watch.

Le débat sur la torture

Nous avons commencé à voir cela lors des débats des primaires républicaines en 2016, lorsque les candidats du GOP [parti républicain, NdT] étaient tous en train de se chamailler pour le vote pro-torture. À l’époque, Trump a clairement exprimé son soutien sans ambiguïté à l’utilisation de la torture. Quand il a été pressé sur ses déclarations sur le retour du waterboarding [simulacre de noyade, NdT] et la conception de méthodes de torture encore plus brutales, Trump a décidé de doubler la mise plutôt que de revenir en arrière.

Le 7 février 2016, le candidat Trump est apparu sur « This Week » avec George Stephanopoulos. « En tant que président, vous autoriseriez la torture ? » a demandé Stephanopoulos.

« J’autoriserais absolument quelque chose allant au-delà du waterboarding », a dit Trump. « Et croyez-moi, ce sera efficace. Si nous avons besoin d’informations, George, nos ennemis coupent la tête des chrétiens et de beaucoup d’autres, par centaines, par milliers ».

Lorsqu’on nous a demandé si nous « gagnons en étant plus semblables à eux », c’est-à-dire en imitant les tactiques des terroristes de l’État islamique, Trump a répondu catégoriquement « oui ».

« Je suis désolé », a-t-il précisé. « On doit faire comme ça. Et je ne suis pas sûr que tout le monde soit d’accord avec moi. Je suppose que beaucoup de gens ne le sont pas. Nous vivons à une époque qui est aussi horrible que n’importe quelle autre époque. Quand j’étais jeune, j’ai étudié l’époque médiévale. C’est ce qu’ils faisaient, ils coupaient des têtes. »

« Alors, on va couper des têtes ? » a demandé Stephanopoulos.

« Nous allons peut-être faire des choses allant au-delà du waterboarding, si cela doit être fait », a répondu Trump.

Trump a même insinué que son concurrent dans la course du GOP Ted Cruz était une « mauviette » pour laisser entendre qu’il pourrait faire preuve d’un certain degré de retenue dans l’utilisation de la torture. Alarmés, plusieurs groupes de défense des droits de l’homme sont intervenus pour rappeler aux États-Unis leurs obligations morales et juridiques de ne pas s’engager dans des pratiques sadiques et cruelles comme le waterboarding.

Naureen Shah d’Amnesty International a réfuté le débat sur la simulation de noyade, qu’elle a qualifié de « suffocation au ralenti ». Elle a souligné l’évidence que « les atrocités du groupe armé qui se dit État islamique et d’autres groupes armés ne rendent pas la simulation de noyade acceptable ».

Choix politique

Ce que le « débat » sur le rétablissement de la torture a souligné, et ce que les nominations actuelles des partisans de la torture pour diriger le Département d’État et la CIA introduisent dans le pays, c’est pourquoi les poursuites contre le programme de torture de la CIA de l’ère Bush étaient indispensables, et pourquoi il était si désastreux que l’administration Obama ait fui ses responsabilités à cet égard pendant huit ans.

Comme les défenseurs des droits de l’homme l’affirment depuis longtemps, il était nécessaire de poursuivre l’administration Bush et les fonctionnaires de la CIA impliqués dans la torture des personnes soupçonnées de terrorisme après le 11 septembre 2001 afin que la torture ne soit pas répétée à l’avenir par des administrations ultérieures qui pourraient se considérer comme au-dessus de la loi.

En effet, c’est précisément la raison pour laquelle le droit international exige que les allégations de torture fassent l’objet d’enquêtes et de poursuites – de sorte que la torture ne devienne pas une option politique à utiliser ou à mettre en veilleuse en fonction des caprices politiques du moment.

C’est un point que le Rapporteur spécial des Nations Unies sur les droits de l’homme et la lutte contre le terrorisme, Ben Emmerson, a soulevé à la suite de la publication du rapport du Sénat sur la torture à la fin de 2014. Les hauts fonctionnaires de l’administration Bush qui ont approuvé les crimes, ainsi que les fonctionnaires de la CIA et du gouvernement américain qui les ont commis, doivent faire l’objet d’enquêtes et de poursuites, a dit M. Emmerson.

« Il est maintenant temps de passer à l’action », a déclaré Emmerson le 9 décembre 2014. « Les individus responsables de la conspiration criminelle révélée dans le rapport d’aujourd’hui doivent être traduits en justice et doivent faire face à des sanctions pénales proportionnelles à la gravité de leurs crimes. Le fait que les politiques révélées dans ce rapport ont été autorisées à un niveau élevé au sein du gouvernement américain ne fournit aucune excuse. En effet, cela renforce la nécessité d’une responsabilité pénale. »

Le droit international interdit d’accorder l’immunité aux fonctionnaires qui se sont livrés à des actes de torture, a souligné Emmerson. Il a en outre souligné l’obligation internationale des États-Unis de poursuivre pénalement les architectes et les auteurs des méthodes de torture décrites dans le rapport :

« En vertu du droit international, les États-Unis ont l’obligation légale de traduire les responsables en justice. La Convention des Nations Unies contre la torture et la Convention des Nations Unies sur les disparitions forcées exigent des États qu’ils poursuivent les actes de torture et les disparitions forcées lorsqu’il y a suffisamment de preuves pour fournir une perspective raisonnable de condamnation. Les États ne sont pas libres de maintenir ou de permettre l’impunité pour ces crimes graves. »

Zeid Raad al-Hussein, le Haut Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, a déclaré qu’il est d’une « clarté cristalline » que les États-Unis ont l’obligation, en vertu de la Convention des Nations Unies contre la torture d’en assurer la responsabilité.

« Dans tous les pays, si quelqu’un commet un meurtre, il est poursuivi et emprisonné. S’ils commettent un viol ou un vol à main armée, ils sont poursuivis et emprisonnés. S’ils ordonnent, autorisent ou commettent la torture – reconnue comme un crime international grave – ils ne peuvent tout simplement pas bénéficier de l’impunité pour des raisons d’opportunisme politique », a-t-il dit.

Le Secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, a exprimé l’espoir que la publication du rapport sur la torture était le « début d’un processus » vers des poursuites, parce que « l’interdiction de la torture est absolue », a déclaré le porte-parole de Ban Ki-moon.

Il va sans dire que ces appels sont en grande partie tombés dans l’oreille d’un sourd et qu’aucune enquête criminelle n’a été ouverte. Au lieu de cela, le Congrès américain a répondu par une « réaffirmation » symbolique de l’interdiction de la torture – une législation largement redondante et inutile puisque la torture est depuis longtemps interdite sans ambiguïté en vertu du droit international, de la Constitution des États-Unis et des lois pénales américaines.

Pour sa part, M. Obama a profité de la publication du rapport du Sénat pour vanter les vertus des États-Unis et a félicité la CIA pour son professionnalisme dans l’exercice de ses responsabilités.

Exceptionnalisme américain

À la suite de la publication du rapport du Sénat, M. Obama a dit, dans une déclaration qui fut en fait une proclamation indirecte de la notion de « l’exceptionnalisme américain » : « Tout au long de notre histoire, les États-Unis d’Amérique ont fait plus que toute autre nation pour défendre la liberté, la démocratie, la dignité inhérente et les droits de l’homme des peuples du monde entier ». Il a ensuite offert une défense tacite des techniques de torture tout en vantant sa propre vertu en mettant fin à ces politiques.

« Dans les années qui ont suivi les attentats du 11 septembre, avec la crainte légitime d’autres attentats et la responsabilité de prévenir d’autres pertes de vie catastrophiques, l’administration précédente a dû faire des choix difficiles sur la façon de poursuivre Al-Qaïda et de prévenir d’autres attentats terroristes contre notre pays », a-t-il dit. Bien que les États-Unis aient fait « beaucoup de bonnes choses pendant ces années difficile », il a reconnu que « certaines des mesures qui ont été prises étaient contraires à nos valeurs ».

« C’est pourquoi j’ai interdit sans équivoque la torture lorsque j’ai pris mes fonctions », a dit M. Obama, « car l’un de nos outils les plus efficaces pour lutter contre le terrorisme et d’assurer la sécurité des Américains est de rester fidèle à nos idéaux au pays et à l’étranger ».

Il a poursuivi en affirmant qu’il utiliserait son autorité en tant que Président « pour s’assurer que nous n’aurons plus jamais recours à ces méthodes ».

Mais il est clair qu’en bloquant les enquêtes criminelles sur les architectes de la politique, Obama n’a pas fait grand-chose sur le plan pratique pour s’assurer que ces méthodes ne soient plus jamais utilisées. Et maintenant que nous sommes confrontés à la probabilité de l’utilisation dégradante de la torture par des responsables de la CIA et du Département d’État, on nous rappelle une fois de plus l’importance de faire respecter les lois du pays.

Nat Parry est coauteur de Neck Deep : The Disastrous Presidency of George W. Bush.

Source : Nat Parry, Consortium News, 14-03-2018

 

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Laos signifie le Peuple de DIEU, la Nation prise dans son ensemble. Seul le Peuple est souverain
  • La Laosophie est une philosophie de l'existence, très ancienne puisque nous l'avons fait remonter aux sources mêmes du début de la Philosophie Grecque, soit au VIIème siècle avant notre ère par l'intermédiaire de la première femme philosophe, SAPPHO.
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