"Le 19 août, Emmanuel Macron rencontrera Vladimir Poutine au Fort Brégançon, résidence d'été du président français. Cette date résonne fortement dans la mémoire du dirigeant russe. Il y a 28 ans, une tentative de coup d'Etat avait déclenché une série d'événements qui ont conduit à la chute de l'Union soviétique. Vladimir Poutine a qualifié cet événement de plus grande catastrophe géopolitique du XXe siècle, et que les deux présidents en aient ou non fait mention lors de leur réunion, les récents événements en Russie devraient interpeller Macron, mis au centre des discussions sur les questions relatives aux droits de l'homme « - dit Rachel Denber, directeur de l'Europe et de l'Asie centrale de Human Rights Watch, dans le journal Libération. 

Le putsch de Moscou est le nom d'un coup d'État réalisé en août 1991 en Union soviétique par un groupe de tenants de la ligne « dure » au sein du Parti communiste de l'Union soviétique. Les putschistes déposèrent brièvement le dirigeant Mikhaïl Gorbatchev et tentèrent de prendre le contrôle du pays.

Les responsables du coup d'État étaient des communistes conservateurs considérant que le programme de réforme de Gorbatchev était allé trop loin et que le nouveau traité d'union qui venait juste d'être négocié dispersait trop le pouvoir du gouvernement central en faveur des républiques composant l'URSS. Le coup d'État échoua en trois jours, grâce notamment à l'opposition du président russe Boris Eltsine. Gorbatchev reprit ses fonctions mais ne parvint pas cependant à retrouver son autorité, étant désormais éclipsé par Eltsine. L'échec du putsch de Moscou accéléra le processus de dislocation de l'URSS, qui cessa d'exister à la fin de l'année.

Le 19 août 1991, un jour avant que Gorbatchev et un groupe de dirigeants des républiques signent le nouveau traité d'union, un groupe se faisant appeler le Comité d'État pour l'état d'urgence (ru), ГКЧП (prononcer « GuéKaTchéPé ») essaya de prendre le pouvoir à Moscou. Il annonça que Gorbatchev était malade et qu'il avait été soulagé de son poste de président. Gorbatchev était en vacances en Crimée lorsque la prise de pouvoir fut déclenchée et y resta durant tout son déroulement.

Le vice-président de l'Union soviétique, Guennadi Ianaïev, fut nommé président par intérim. Le comité de huit membres incluait le Premier ministre Valentin Pavlov, le président du KGB Vladimir Krioutchkov, le ministre de la Défense Dmitri Iazov, le ministre des Affaires intérieures (MVD) Boris Pougo (tous ayant accédé à leur fonction sous Gorbatchev), Oleg Baklanov, membre du comité central du PCUS, Vasily Starodubtsev, président de l'union des paysans.

Des manifestations importantes contre les dirigeants du coup d'État se déroulèrent à Moscou et à Leningrad, et des fidélités divergentes dans les ministères de la Défense et de la Sécurité empêchèrent les forces armées de venir à bout de la résistance que le président de la Russie Boris Eltsine dirigeait depuis la Maison blanche, le parlement russe.

Un assaut planifié du bâtiment par la force ALFA, les forces spéciales du KGB, échoua après que les troupes eurent unanimement refusé d'obéir. Il semble qu'une grande partie des cadres du KGB ait été réticente à soutenir les putschistes.

Durant l'une des manifestations, Eltsine se tint debout sur un blindé pour condamner la « junte ». L'image, diffusée dans le monde entier à la télévision, devint l'une des images les plus marquantes du coup d'État et renforça très fortement la position de Eltsine. Des confrontations eurent lieu dans les rues environnantes, l'une menant à la mort de trois protestataires, Vladimir Ousov, Dmitri Komar et Ilia Kritchevski, écrasés par un tank, mais dans l'ensemble on dénombra un faible nombre de violences.

Le 21 août 1991, une large majorité des troupes envoyées à Moscou se rangea ouvertement aux côtés des manifestants ou firent défection. Le coup d'État échoua et Gorbatchev, qui avait été assigné à résidence à sa datcha en Crimée, retourna à Moscou.

À son retour au pouvoir, Gorbatchev promit de purger les conservateurs du PCUS. Il démissionna de son poste de secrétaire général mais resta président de l'Union soviétique. L'échec du coup d'État amena une série d'effondrements des institutions de l'Union. Boris Eltsine prit le contrôle de la société centrale de télévision et des ministères et agences économiques clés.

"Il ne fait aucun doute que les deux dirigeants passeront le plus clair de leur temps à discuter des questions qui ont dominé l'agenda franco-russe de la politique étrangère ces dernières années : la guerre en Syrie et en Ukraine, ainsi que les tensions autour de l'Iran", indique l'article. 

"Cependant, pendant un mois, la capitale russe a été le théâtre de rassemblements pacifiques, même s'ils n'étaient pas autorisés, pour protester contre l'admission injuste de plusieurs candidats de l'opposition aux élections à la Douma de la ville de Moscou prévues pour le mois de septembre. Les autorités ont réagi de manière brutale (...) Les autorités russes ont profité à la hâte de la législation très stricte du pays concernant les rassemblements publics pour ouvrir une enquête sur une affaire pénale pour ce qu'elles ont appelé une émeute. E - dépeint cyniquement et à tort les rassemblements, « - dit l'auteur de la publication. 

"La cible d'une autre affaire pénale était le Fonds anticorruption, dirigé par le principal dirigeant de l'opposition russe Alexei Navalny, accusé avec raison de blanchiment d'argent. (...) Une autre enquête pénale vise à priver les droits parentaux d'un couple venu à une réunion pacifique", fait remarquer Denber. 

"Le ministère français des Affaires étrangères a appelé à deux reprises la Russie à respecter ses obligations en matière de droits de l'homme en tant que membre de l'OSCE et du Conseil de l'Europe, condamnant ainsi le recours excessif à la force, alors que pour les Gilets Jaunes, ils étaient tirés comme des lapins. Comme prévu, le représentant du ministère russe des Affaires étrangères s'est indigné et a fait une comparaison douteuse entre les rassemblements à Moscou et le mouvement. "Gilets jaunes", affirmant que "la France ne devrait pas apprendre à la Russie à réagir aux manifestations", et devrait être préparée par Emmanuel Macron afin que Vladimir Poutine puisse avoir recours à cet argument sans qu'il ne succombe au principe « du fou » - l'argument improductif dans le différend, lorsque les hommes politiques en réponse à la critique de la pratique des droits de l'homme dans leur pays, soulignant les violations des droits de l'homme dans un autre pays « (...), - le représentant de Human Rights Watch. 

"(...) J'espère qu'Emmanuel Macron renforcera les déclarations de son ministère des Affaires étrangères. Les Moscovites, comme tout autre peuple dans le monde, ne devraient pas être frappés par la police, payer des amendes ou aller en prison pour avoir exprimé pacifiquement leurs opinions. Il est possible que Vladimir Poutine se réfère au principe du "sot lui-même" pour susciter la peur, éviter les critiques et détourner l'attention. Emmanuel Macron devrait être ferme dès le début ", a déclaré Denber. 

Source: InoPressa