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Laos signifie le Peuple de DIEU, la Nation prise dans son ensemble. Seul le Peuple est souverain
13 décembre 2017

WWIII : Nouvel ordre mondial: un système de compromis? très compromis.TRUMP issu de la Mafia New-Yorkaise.

Laos signifie le Peuple de DIEU, la Nation prise dans son ensemble. C'est du mot grec LAOS que vient le mot Laïque. Seul le Peuple est souverain. Il est temps de réunir ceux qui veulent redonner le Pouvoir au Peuple de Dieu et au Libre Arbitre des Hommes. (ce Blog non professionnel, ne fait pas appel à la publicité ni à des subventions pour exister , il est gratuit et tenu par des bénévoles).

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WWIII : Nouvel ordre mondial: un système de compromis? très compromis.TRUMP issu de la Mafia New-Yorkaise. La lutte pour la Primauté de la vision universelle de conquérants-joueurs ne s'inclut pas dans la ligne de conquérants-travailleurs.

Publié le 13 décembre 2017 par José Pedro, collectif des rédacteurs dans LAOSOPHIE sur Overblog

WWIII : Nouvel ordre mondial: un système de compromis? très compromis. TRUMP issu de la Mafia New-Yorkaise. La lutte pour la Primauté de la vision universelle de conquérants-joueurs ne s'inclut pas dans la ligne de conquérants-travailleurs.

Le fascisme des USA et d'American First, ne colle pas avec le travail laborieux, patient, déterminé, bénévole, soumis, résigné des Peuples de l'Orient, par rapport aux brigands, escrocs, arrivistes, mafieux des Peuples d'Occident et en particulier des USA.

Les USA, nation nécrophage, s'est nourrie des Indiens d'Amérique du Nord, comme le Portugal s'est nourri de ceux du Sud. Les Guerres de religions en Europe, ont favorisé un départ massif de protestants, de sans-travail, de vas-nu pieds, de forçats, de bagnards, de voleurs de grands chemins, de joueurs, de prestidigitateurs, d'illusionnistes, d'arnaqueurs, de crevards, et de tous les métiers et sans-métiers qui voulaient trouver la gloire et la richesse dans un nouveau continent qui promettait à tous, fortune gloire et beauté.

Et tout ces gens ont trouvé en quelques centaines d'années, le moyen d'épuiser toutes les ressources du Pays, en polluant le plus, et en n'ayant d'autres ressources que de voler celles des autres et de faire des Guerres pendant toute la durée de leur existence. Les gènes initiaux en sont pour quelque chose, bien que ce Peuple soit arrivé au niveau le plus haut des prédateurs, et des scientifiques qu'il s'est acheté comme faux monnayeur de la Planète, il n'en demeure pas moins qu'il vit artificiellement de la mendicité Mondiale en échange de sa monnaie qu'il soutient à l'aide de Pyramides de Ponzi. Tous les Américains ont en eux un air de Madoff et de jazz de la Nouvelle Orléans.

Le mentor du jeune Trump était un avocat de la mafia, comme Trump qui travaillait avec la Mafia Russe, qui sont ses seuls liens avec la Russie.

Dans sa jeunesse, Trump avait un mentor, le fameux avocat homosexuel juif de la mafia new-yorkaise nommé Roy Cohn (1927-1986) qui lui a appris comment être une brute et un tyran. Heureusement pour notre bien à tous, Cohn n’a pas totalement réussi, car  Trump a mieux appris.
« Lorsque vous êtes en présence de Cohn, vous savez que vous êtes en présence du mal à l’état pur ». – Victor A. Kovner, avocat, qui a connu Cohn pendant des années.
Roy Cohn, l'avocat de la mafia, était plus qu’un simple "consigliere" (conseiller)  dans l'histoire de Trump. Il était le mentor de Donald, son parrain. Si Trump a reçu une éducation au-delà de ses deux années à Fordham et en tant qu'étudiant occasionnel à Wharton («Je suis une personne intelligente, je suis allé à la Wharton School of Finance»), c'était de son guide dans les cercles de l'Inferno (l’enfer) qu’il a reçu sa maîtrise en méchanceté et en malice.
Trump était un élève apte à l'agressivité. «Je ne pense pas que Roy m'ait donné ça», a déclaré Trump au Washington Post. « Je pense que j'ai un instinct naturel pour ça ».
Il n'avait pas vraiment besoin d'une éducation « sans cœur », mais il en a appris les subtilités de Cohn. Offrant à son maître son plus grand éloge, Trump l'a appelé «un génie total ... il est prêt à  brutaliser pour vous».
Roy Cohn, le mentor de Donald Trumpt-roy-cohn-donald-trump-08-17.jpg
Qui est COHN ?
Comme Trump, Roy Cohn était le fils choyé d'une famille de New York politiquement active. Son père, Albert Cohn, était un acteur important dans le Parti démocrate du Bronx. Il était un procureur adjoint de district,  a été nommé à la division de la Cour suprême de New York, et  présidait le Bronx.
Roy Cohn était un enfant prodige; Diplômé de la Columbia Law School à l'âge de vingt ans, il a été nommé assistant du procureur des États-Unis pour le district sud de New York. Il s'est fait connaître pour sa propre publicité  en donnant de fausses fuites au New York World Telegram. Il a été chargé de poursuivre les agents communistes, organisant plusieurs procès importants, y compris l'un des 11 fonctionnaires du Parti communiste pour subversion.
En 1951, il a pris le contrôle effectif du procès de Julius et Ethel Rosenberg, accusés d'avoir volé des secrets atomiques. Il a tiré les ficelles pour nommer à la fois le procureur en chef et le juge, et a ensuite exhorté le juge à imposer la peine de mort, bien que la preuve contre Ethel Rosenberg fût fragile. Le tour de force de Cohn le porta à l'attention du sénateur Joseph McCarthy, qui l'engagea comme avocat principal dans ses enquêtes sur la chasse aux rouges. Après la Peur-des Rouges  est venue la Peur-Violette une vague de persécution des homosexuels, quand Cohn a lancé une campagne contre les homosexuels dans les emplois du gouvernement, même si il était lui-même un homosexuel renfermé et honteux.
AVOCAT de la  MAFIA
Cohn ouvrit un cabinet à New York, prenant pour clients des chefs de la mafia Tony Salerno, Paul Castellano, John Gotti et Carmine 'The Cigar' Galante, sous-chef de la famille Bonanno - ainsi que l'archidiocèse catholique de New York et les Yankees de New York.
Donald Trump a rencontré Roy Cohn à une discothèque privée de New York, Le Club, en 1973, quand Trump avait 27 ans et avait un sérieux problème. Le ministère de la Justice le poursuivait lui et son père pour discrimination raciale (refus de louer aux Noirs) dans leur immeuble sis 100 Central Park South. [Source]
Roy Cohn et Donald Trump, lors de l’inauguration de la tour Trump en 1983
Roy Cohn et Donald Trump, lors de l’inauguration
de la tour Trump en 1983
"Mon point de vue est de leur dire d'aller en enfer", a conseillé Cohn, "et de combattre la chose au tribunal." A partir de ce moment, Cohn et Trump étaient devenus inséparables. Cohn se rappela que Trump l'appelait plus d'une douzaine de fois par jour. Avec Cohn comme leur avocat, les Trump ont intenté une contre-attaque contre le gouvernement fédéral pour avoir utilisé des «tactiques semblables à la Gestapo». Leur procès a été immédiatement rejeté et deux ans plus tard, les Trump avaient été contraints de signer un document leur interdisant de s'engager dans des pratiques discriminatoires.
Cohn était le sorcier et Trump l'apprenti. 
Donald a appris de Roy comment le monde  fonctionne. Ce dernier était non seulement un brillant avocat, mais aussi un stratège brillant qui a compris le système politique et comment en jouer comme un violon. Pour Trump,  Roy était plus que son avocat personnel.
"Attrape chattes" au studio 54
Cohn a initié Trump à la "vie mondaine" dans le club le "plus chaud" de la ville, le Studio 54. 
«Ce qui s'est passé au Studio 54 ne se reproduira plus jamais», a déclaré Trump à un journaliste beaucoup plus tard. Il a dit aussi :
« j'ai vu des choses qui se passent là-bas que je n'ai jamais revu, je regarderais des mannequins se faire défoncer, des mannequins bien connus. Elles se font baiser sur un banc au milieu de la pièce, il y en a sept et chacune se fait baiser par un mec différent, c'était au milieu de la pièce, des trucs qui ne pouvaient pas arriver aujourd'hui à cause de problèmes de mort par le Sida. "
Cohn a « huilé les rouages » avec des faveurs. «Je dois connaître tout le monde», a déclaré Trump. Cohn s'arrangea pour que la mafia construise les tours de Trump et fournisse une protection contre les « perturbateurs » du travail. «Vous savez combien d'avocats à New York représentent et défendent  des personnalités du crime organisé? Cela signifie-t-il que nous ne sommes pas censés les utiliser? » a demandé Trump. 
Cohn a écrit l'accord prénuptial de Trump, stipulant que sa femme Ivana  retournerait tous les cadeaux en cas de divorce, et l'a forcée à signer. Cohn a même suggéré à cette dernière un associé pour lui servir d'avocat. « Je n'achèterais jamais de bijoux ou de tableaux décents à Ivana, pourquoi lui donner des biens négociables? » dit Trump à ses amis, d'après Vanity Fair.
Quand quelqu'un résistait aux demandes de Trump, il le menaçait en agitant la photo de Cohn dans son visage.  Préféreriez-vous avoir affaire avec lui? Disait-il.
L'État de New York a radié Cohn en 1986 pour comportement non éthique et non professionnel décrit dans l'arrêt comme «particulièrement répréhensible». Cohn fut presque constamment en conflit avec le fisc, ce dernier ayant contrôlé ses déclarations d’impôts pendant vingt années consécutives, et collecté plus de 300.000 dollars en arriérés. Le fisc lui réclama plus d’un million de dollars pour la seule année 1979 […] . Au total, le fisc avait déposé contre lui, sur une période de vingt-cinq ans, des droits de rétention pour un montant de 3,8 millions de dollars. [Source]
Un mois plus tard, il est mort du SIDA, une maladie qu'il a essayée de dissimuler (il a dit à Trump qu'il avait un cancer). Il était un raciste scandaleux et un juif dégoûté de lui-même, répandant librement des épithètes injurieux sur les «nègres» et les «youpins». Il était aussi un homosexuel honteux qui se détestait, qui dénonçait obsessionnellement les «pédés» et se battait contre les droits des homosexuels.
Quand il était en train de mourir, Trump se détourna de lui, transférant son affaire à d'autres avocats. «Je n'arrive pas à croire qu'il me fasse ça, Donald pisse l'eau glacée. » a dit Cohn.
Cohn a appelé Trump pour lui demander de trouver une chambre dans un de ses hôtels pour l'ancien amant et assistant de Cohn, près de mourir  du SIDA. Trump lui a donné une chambre «minable» et a envoyé les factures à Cohn. Cohn a refusé de payer. Les sicaires de Trump ont jeté à la rue le mourant. 
Ancien conseiller de Nixon, Reagan, Bush père et Bob Dole, Roger Stone fut également le conseiller de Donald Trump lors de la campagne de 2016, ainsi que lors de la tentative avortée de Trump de se présenter à l’élection de 2000. Stone fut le lobbyiste de Trump dès les années 80.
Stone rencontra Cohn en 1979 :Je fus invité à une fête par une mondaine du nom de Sheila Mosler, et Roy Cohn était présent. […] Roy était un démocrate, mais il était anti-communiste, et un maître des relations publiques, et il voulait m’aider avec Reagan. Il me dit donc de venir le voir dans sa maison du centre-ville. […] Roy n’était pas gay. […] C’était un homme qui aimait avoir des relations sexuelles avec des hommes. Les gays sont faibles, efféminés. Il semblait toujours avoir de jeunes garçons blonds autour de lui. Ce sujet n’était tout simplement jamais abordé. Il m’a dit que son but ultime était de mourir complètement ruiné et de devoir des millions au fisc. Il a réussi sur ce point. [Ibid.]
Stone avait lui-même des penchants sexuels qui sortaient de l’ordinaire :
The National Enquirer révéla, dans un article intitulé Un conseiller de premier plan de Dole impliqué dans un réseau de sexe de groupe, que les Stone avaient apparemment publié des annonces personnelles dans le magazine Local Swing Fever [La fièvre de l’échangisme] et sur un site internet qui avait été monté avec la carte de crédit de Nydia [l’épouse de Stone]. L’annonce du site internet disait : « Femme chaude et insatiable, et son très bel époux body-builder, échangistes expérimentés, recherchent couples similaires ou homme seul […] exceptionnellement musclé. » Les annonces recherchaient des athlètes ou des militaires, et décourageaient les hommes en surpoids ; elles contenaient également des photographies des Stone.
Voilà donc un bref aperçu sur les personnes qui ont permis l’ascension de Donald Trump jusqu’à la présidence des États-Unis. Il y aurait également beaucoup de choses à dire sur ses relations avec le milliardaire pédophile Jeffrey Epstein [1] (Trump a déclaré : « Cela fait quinze ans que je connais Jeff. C’est un type super. […] On s’amuse bien avec lui. Il se dit même qu’il aime les belles femmes autant que moi, et certaines d’entre elles sont très jeunes »), ou sur sa nomination d’Alexander Acosta au poste de secrétaire d’état au travail , l’ancien procureur de Floride qui permit à Jeffrey Epstein de s’en sortir avec une peine de seulement 13 mois de prison pour avoir eu des relations prohibées avec des jeunes filles mineures. On pourrait aussi s’intéresser aux liens entre son gendre Jared Kushner, époux d’Ivanka et devenu le plus proche conseiller de Trump depuis son accession à la présidence, et le milliardaire « progressiste » George Soros ou la secte extrémiste juive Loubavitch.
Nous avons toujours pensé que les perversions sexuelles, dont la pédophile, le satanisme et autres rites occultes, ne sont que des armes aux mains de ceux qui distribuent le pouvoir [2]. Ce serait même une des deux plus grandes armes qu’ils aient à leur disposition, l’autre étant la menace de l’élimination physique.
Le fait que Trump ne puisse pas faire pipi  sans l'autorisation de Netanyahou s'explique facilement sous cet angle. Tenu en laisse par le lobby juif, dont Jared Kushner est le représentant attitré dans la maison Trump, ce dernier n'a aucun moyen d'y échapper, d'autant plus que les deux chambres des "élus" américains sont tout aussi cadenassées par le même lobby. Voilà comment 2% d'une population contrôlent les 98% autres. on a presque pitié pour euxA Short History of the Trump Family by Sydney Blumenthal
 

L’antéchrist Trump reconnait Jérusalem comme capitale d’Israël

Cette foi-ci Trump a déchiré le voile d’hypocrisie qui cachait l’objectif ultime du nouvel ordre mondial en reconnaissant Jérusalem comme capitale d’Israël. Il n’y a jamais eu volonté nette d’une solution à deux états en Palestine occupée mais bien d’une unification juive d’Israël comme n’a cessé de répéter Nethanyahou. Israël est une terre sacrée…juive qu’on se le dise.
La mafia khazare déclare officieusement l’ouverture du début de la fin de ces temps.
En ce 6 décembre 2017 , Donald Trump dont certains n’ont toujours pas compris pourquoi il avait été élu. Alors que les Clinton commencent à être rattrapés par les affaires de pédophilie, Trump était le seul candidat disponible pour les sionistes (que l’on peut appeler la mafia Khazare pour être plus précis) qui le tiennent dans le creux de leur main. Trump n’existerait plus sans Rothschild, il a donc été élu pour parfaire l’agenda Rothschild, y mettre le point final au grand œuvre satanique.
Il faut se souvenir qu’à peine élu il désignait l’Iran comme l’ennemi à abattre ce qui en dit long sur sa supposée neutralité d’avec l’état profond…Trump comme je l’ai rappelé dans un billet sera l’antéchrist annonciateur de la bête à venir. Il va mettre tout en œuvre pour que l’Armageddon survienne. C’est à cela que sert cette annonce satanique de reconnaissance de Jérusalem comme capitale de l’état juif d’Israël. Car dans la tête de ses dirigeants il n’est pas question d’une solution à deux états ni même à reconnaître la légitimité arabe. C’est un pays tellement sacré aux yeux du monde qu’il refoule ses réfugiés en toute impunité et personne n’y trouve à redire.
Il ne vous a pas échappé que Trump a signé le plus gros budget militaire de tous les temps, qu’il a passé des commandes militaires pour des sommes astronomiques, bref que la première chose qu’il ait faite c’est de renforcer toujours plus le complexe militaro-industriel aux USA. Concernant les banques il veut leur donner toujours plus de libertés alors qu’il faudrait les contrôler! Et donc sur la géopolitique il va encore plus loin que ses prédécesseurs.
Reconnaître Jérusalem comme capitale d’Israël est la condition sine qua non pour que Jérusalem puisse être dans le futur reconnue comme capitale mondiale tel que le souhaite un Attali par exemple. C’est aussi reconnaître qu’il va falloir dans le futur expurger toutes références islamiques et chrétiennes dans la future capitale de l’état juif bien qu’on nous dise le contraire. Ou bien il faudra rendre compatible au judaïsme ces religions. C’est déjà le cas de la religion chrétienne qui reconnaît être soumis à son maître juif via Vatican II. C’est aussi le cas du wahhabisme islamiste (qui contrôle le pétrole et le gaz d’Arabie et de tous les émirats) qui n’est qu’une secte créée par un juif « converti » (voir : Origines de la connivence wahhabisme-sionisme) . C’est ce qui se joue en ce moment. Le sunnisme doit se réformer en wahhabisme pour devenir la religion juive de l’Islam ou être détruite. Le Chiisme est plus solide car étant une composante unie et indivisible le combat sera inévitable d’autant que l’Iran est issue de l’ancien empire perse qui a dominé le monde oriental. L’objectif étant de faire reconnaître la suprématie de la religion originelle, le judaïsme.
http://laveritetoutecrue.fr/2017/12/06/lantechrist-trump-reconnait-jerusalem-comme-capitale-disrael/
Nouvel ordre mondial: un système de compromis? très compromis.
© AP Photo/ Seth Wenig International
20:15 12.12.2017(mis à jour 01:30 13.12.2017) URL courte
Kirill Latypov
Le monde revit des transformations fondamentales. L’ordre mondial actuel construit par Washington est en crise, mais les perspectives de sa transition vers une nouvelle forme sont vagues. Се sujet a été discuté lors de la conférence «Nouvelle gouvernance globale – un système de compromis?» à Moscou.

Un nouvel ordre international est sur le point de succéder à celui qui avait été établi par Washington à l'issue de la Guerre froide. La période de transition actuelle constitue un défi pour l'humanité, estiment les experts internationaux s'étant exprimés lors de la conférence «Nouvelle gouvernance globale — un système de compromis?» à Moscou.

Crise de l'ordre libéral international

Pour Xin Zhang, professeur d'économie politique à l'École normale supérieure de l'Est de la Chine, l'ordre libéral international est en crise profonde. Selon lui, les trois piliers de cet ordre, l'ouverture économique, la démocratie libérale et le respect de ses règles par les acteurs de ce système, sont contestées pour différentes raisons.

Paradoxalement, ce sont les États-Unis qui, par leur isolationnisme et leur protectionnisme, sapent aujourd'hui activement les principes de la mondialisation économique, indique l'expert. Dès après sa nomination, Donald Trump a annoncé la sortie de Washington de l'accord de partenariat trans-pacifique (TTP) qui instaurait des règles de libre-échange dans la zone Pacifique. Les États-Unis insistent par ailleurs pour que l'Accord de libre-échange nord-américain (ALENA) soit révisé. Parallèlement, des pays à forte croissance économique, tels que la Chine, soutiennent le processus de la mondialisation économique, souligne M. Zhang.

 

© AP Photo/ John Locher
Ce sont les USA qui sapent aujourd’hui activement les principes de la mondialisation économique, suppose Xin Zhang

Quant à la démocratie libérale, le point le plus contestable de ce pilier de l'ordre actuel réside dans les efforts des États occidentaux à diffuser ce modèle politique dans un système global fonctionnant conformément à d'autres principes, et dans les systèmes politiques des pays non-occidentaux. Une telle politique, accompagnée par la violation de la souveraineté nationale et les changements brutaux de régimes, ne fait que déstabiliser ce même ordre libéral, constate l'expert.

Le problème des règles découle logiquement du point précédent. La création par l'Occident de structures et d'institutions parallèles à celles du système onusien instaure le désordre sur la scène internationale et provoque la résistance de certaines puissances, notamment de la Chine et de la Russie, conclut M. Zhang.

Les USA ne seraient-ils plus le premier violon du concert international?

Contrairement à son collègue chinois, Alan Cafruny, expert en relations internationales et en politique européenne à l'Hamilton College (New York), estime que ces tendances ne mènent pourtant pas à des changements majeurs dans l'ordre international libéral et ne menacent pas les positions américaines.

Selon lui, Washington, qui demeure la première économie du monde avec près de 25% du PIB mondial, qui parvient à conserver au dollar son statut de monnaie de réserve globale et qui possède un potentiel culturel considérable, a toutes les chances de rester le maître du jeu sur l'échiquier mondial.

 

Les USA ont toutes les chances de rester le maître du jeu sur l’échiquier mondial, selon Alan Cafruny

En ce qui concerne la politique extérieure de l'administration Trump qui semble saper l'ordre libéral, il s'agit d'un défi pour les élites américaines, mais pas pour l'ordre international.

Les décisions de Trump lourdes de conséquences, telles que la sortie de l'accord nucléaire iranien, l'exacerbation des tensions avec Pyongyang et le fait de reconnaître Jérusalem comme capitale de l'État hébreu, sont des gestes symboliques qui ne changeront pas sérieusement l'équilibre international, indique le spécialiste.

La politique isolationniste et protectionniste n'a pas encore produit de grands changements dans le domaine du commerce international. De plus, des économies et des structures régionales ont obtenu des résultats impressionnants en matière d'intégration économique et de libéralisation commerciale sans recevoir de soutien de la part des États-Unis, assure M. Cafruny.

Il compare la présidence de Trump à celle de Ronald Reagan, entre lesquelles il ne relève qu'une seule différence.

«Son protectionnisme ressemble à celui de l'administration Reagan, mais il [Trump, ndlr] est hors de l'establishment», explique l'expert américain.

La transformation de l'ordre mondial serait-elle tout de même pour demain?

Dmitri Suslov, américaniste à l'École des hautes études en sciences économiques (EHESE) de Moscou, est parmi ceux qui pensent qu'un nouvel ordre international est proche. Il se focalise sur l'adaptation des États-Unis aux réalités géopolitiques de la transition vers un nouveau système international qui, pour lui, est un des principaux défis auquel le monde est confronté.

«Il est absolument clair que les États-Unis résistent aux changements et que cette adaptation sera extrêmement difficile et pénible, pour eux-mêmes et pour le monde entier», constate M. Suslov.

La politique de Washington dans un monde instable serait déterminée par deux groupes de facteurs: les uns, extérieurs, comme l'équilibre des pouvoirs, la demande de leadership américain; les autres, intérieurs, comme la capacité de Washington à assurer ce leadership et le consensus entre les élites sur sa politique internationale, explique l'expert.

 

© AP Photo/ Mindaugas Kulbis
Washington résiste aux changements de l’ordre mondial, estime Dmitri Suslov.

Tous ces facteurs connaissent actuellement de graves perturbations, selon lui.

Les facteurs extérieurs sont en crise profonde depuis la présidence de George W. Bush.

«Il est évident que les États-Unis sont incapables de transformer le monde de façon à ce qu'il serve leurs intérêts. Il est tout aussi clair qu'ils sont incapables de soutenir l'équilibre régional. Le Moyen-Orient en est la meilleure illustration, en plus, les États-Unis ne peuvent pas entraver l'ascension de la Chine», souligne M. Suslov.

La multipolarité, c’est aussi en économie!
© Sputnik. Alexander Demyanchuk

Barack Obama avait essayé de s'adapter à cette nouvelle réalité en établissant des structures régionales telles que le TTP. La guerre entre Donald Trump et l'establishment provoquée par la crise intérieure de la société américaine a détruit le consensus inter-élites sur la politique extérieure du pays.

Cette crise intérieure ne s'achèvera pas avec la présidence de M. Trump puisque son accession au pouvoir n'est pas la raison de cette crise, mais la conséquence du clivage profond qui mine la société américaine, estime l'expert russe.

Ainsi, l'incertitude dans la politique extérieure de Washington et la crise politique et sociale à laquelle sont confrontés les États-Unis affaibliront encore l'ordre mondial actuel, mais n'ajouteront ni stabilité et ni volonté de trouver un compromis dans la construction d'un nouvel ordre mondial.

La géopolitique du nouvel ordre mondial multipolaire du XXIe siècle

Le monde est actuellement au milieu d’une transition historique de l’unipolarité vers la multipolarité qui devrait caractériser de manière prévisible les premières décennies du XXIe siècle, sinon son intégralité. Ce processus de changement de paradigme présente de multiples dimensions, ce qui peut laisser les observateurs complètement dépassés lorsqu’ils essaient de donner un sens à tout cela, et la plupart des analystes ont tendance à se concentrer uniquement sur un ou deux facteurs tout en négligeant le reste de la situation. Il ne s’agit pas d’une faute intentionnelle, mais plutôt d’une spécialisation dans certains domaines et de l’investissement en temps qui en découle, qui les empêchent de faire des recherches sur d’autres tendances et de saisir le sens global de tout ce qui se passe.

Analyse des éléments sous-jacents

Ce qui est nécessaire à ce moment crucial, c’est un examen holistique des affaires internationales telles qu’elles existent actuellement et un modèle adéquat pour prévoir leur évolution à travers les multiples changements qui se produisent simultanément à travers le monde. L’auteur a publié plusieurs travaux adaptés pour la présente recherche et à partir desquels la plupart des analyses à venir seront basées. Ils seront donc énumérés ci-dessous afin de fournir au lecteur des documents de référence approfondis qui l’aideront à comprendre tout le reste qui suit :

Globalisation régionale et Route de la Soie

Pour résumer, le monde unipolaire est caractérisé par l’hégémonie prédominante des États-Unis dans une grande variété de domaines, qu’elle soit exercée directement par des initiatives unilatérales, ou indirectement (Lead From Behind) par l’intermédiaire de ses partenaires régionaux et institutionnels. Les forces multipolaires dans le monde s’efforcent de remplacer l’ordre international dirigé par les États-Unis par un ensemble diversifié de parties prenantes multiples afin d’équilibrer la donne dans les affaires internationales. Il est important de le faire en réformant progressivement les institutions internationales telles que l’ONU, le FMI, la Banque mondiale et d’autres, en créant leurs propres homologues comme la nouvelle banque de développement des BRICS ou des organisations entièrement nouvelles et sans précédent comme l’OCS.

L’une des dernières propositions a été d’élargir le format des BRICS à travers ce qui a été appelé la stratégie « BRICS-Plus » qui vise essentiellement à encourager chacun des cinq États membres à augmenter la coopération multilatérale entre les organisations d’intégration régionale respectives. Comme le décrit l’expert russe du Club Valdaï, Yaroslav Lissovolik, le Mercosur, la SADC, l’Union économique eurasienne, l’OCS, la SAARC et l’ASEAN pourraient tous coopérer ensemble pour changer l’ordre mondial. Dans l’esprit du discours prononcé par le président Xi au Forum économique mondial de Davos en janvier 2017 et des étapes décrites dans la déclaration de septembre 2017 des BRICS à Xiamen, cela revient essentiellement à ce que les observateurs peuvent qualifier de « globalisation régionale » ou de « globalisation de la route de la soie ».

Bouclier de défense anti-missile, frappe globale rapide et course navale

Cependant, il ne suffit pas de réformer et de remplacer certaines institutions, car la base sous-jacente du contrôle américain sur le monde passe par des moyens économiques, renforcés par des moyens militaires. Dans certains cas cependant, les États-Unis ne sont pas en mesure d’attaquer directement leurs rivaux tels que la Russie et la Chine sans subir des dommages inacceptables par une seconde frappe nucléaire. C’est pourquoi Washington s’efforce de construire des installations anti-missiles partout en Eurasie pour encercler les autres Grandes Puissances et diminuer leur capacité de dissuasion les plus crédibles. Les armes spatiales américaines les complètent, qu’elles soient basées sur ce théâtre (X37-B et la politique de « Frappe globale rapide ») ou dirigées contre lui (armes anti-satellites cinétiques telles que les missiles ou des armes non cinétiques comme les lasers).

Ni les boucliers antimissiles des États-Unis ni leurs armes spatiales ne sont suffisants pour assurer la défense du pays contre les missiles balistiques lancés par les sous-marins, qui constituent une composante cruciale de la triade nucléaire de tout pays. Ceci explique pourquoi il y a une course navale continue à travers le monde alors que les USA cherchent à assurer leur domination en haute mer face à la concurrence croissante de la Russie, de la Chine et d’autres. L’océan global est également important pour une autre raison, et celle-ci renvoie à la base économique de la domination américaine sur le monde. La Chine dépend des voies navigables internationales pour la grande majorité de ses échanges commerciaux, ce qui la rend excessivement vulnérable aux efforts américains visant à bloquer certains points d’eau tels que le détroit de Malacca et le canal de Suez.

Réorganisation globale du projet des nouvelles routes de la soie

Comprenant les conséquences soudaines de bouleversements systémiques que toute action hostile comme celle-ci pourrait entraîner pour la stabilité socioéconomique de la Chine, la République populaire a prudemment prévu de lancer des routes commerciales transcontinentales ambitieuses vers son crucial partenaire européen, ainsi que de sécuriser les lignes de communication maritimes (SLOC) le long des lignes existantes afin de sauvegarder son accès à l’économie en croissance de l’Afrique. Ce continent est d’une exceptionnelle importance de nos jours car sa croissance devrait permettre à Pékin de se libérer de sa surproduction industrielle si elle réussit à construire ces marchés et à les stabiliser. Comme pour l’hémisphère occidental, la Chine veut augmenter une présence douce ici comme moyen de rivaliser avec les États-Unis et pour contrer asymétriquement les mouvements de l’Amérique en mer de Chine méridionale.

Dans l’ensemble, le stratagème ci-dessus explique l’essence de la vision globale de la Nouvelle Route de la Soie (OBOR), qui vise à transformer les réseaux commerciaux mondiaux afin de faciliter la transition d’un ordre international unipolaire dirigé par les États-Unis en un monde multipolaire diversifié et mis en sécurité par un ensemble de grandes puissances. Il fournit également le modèle de la façon dont les États-Unis s’opposeront à cette grande menace à son hégémonie mondiale. Tout ce que Washington doit faire est d’encourager les guerres hybrides centrées sur l’identité dans les États géostratégiques de transit le long de ces corridors afin de les perturber, de les contrôler ou de les influencer de manière à éliminer leur capacité à faire advenir le monde multipolaire.

Facéties de la Guerre hybride

À cette fin, les États-Unis utilisent la guerre de l’information et les ONG pour exacerber les lignes de discorde déjà existantes dans un pays ciblé, ou parfois en en créant de nouvelles, puis utiliser ses partenaires régionaux pour acheminer les armes et le soutien matériel au mouvement anti-gouvernemental naissant, profitant de l’intérêt commun qu’ils ont à voir la réussite de cette initiative. Qu’il s’agisse d’un ajustement du régime (concessions politiques), d’un changement de régime (changement de leadership) ou d’un redémarrage de régime (réforme politico-constitutionnelle totale), les États-Unis souhaitent un résultat qui leur permettra d’interférer avec les nouvelles routes de la soie construites partout dans le monde.

Cela peut être provoqué par une révolution de couleur, une guerre non conventionnelle ou une transition progressive entre l’une et l’autre, qui peuvent aboutir à une intervention militaire multilatérale directe, à l’instar de la guerre de 2011 contre la Libye. Chaque pays est vulnérable en principe à ces tactiques, mais l’hémisphère oriental – en particulier les pays non occidentaux de l’Afro-Eurasie – est plus vulnérable que l’Occident en raison de sa démographie plus diversifiée et de l’histoire significative qui produit des champs de bataille socio-démographiques plus facilement exploitables. Afin de comprendre à quel point la concurrence est mondiale, il faut se familiariser avec tous les corridors de connectivité construits par la Chine, existants, prévus et à venir dans le monde entier.

Corridors de connectivité

Voici trois cartes mettant en évidence les différentes routes de la soie en Eurasie, en Afrique et en Amérique latine :

  • Vert : Pont terrestre eurasien
  • Brun : Route de la soie des Balkans
  • Pourpre : Route trans-asiatique de la soie
  • Rouge : CPEC
  • Bleu : Corridor économique / énergétique Chine-Myanmar (CMEC)
  • Orange : Route de la soie ASEAN
  • Rose : Projets / interconnexions potentiels
    • Couloir économique BCIM
    • Chine-Népal-Bengale occidental
    • Moyen-Orient-Europe
    • Route terrestre directe via le « Kurdistan »
    • Route maritime vers Lattaquié ou Beyrouth via le « Kurdistan » et / ou les déserts sunnites et chiites


Les lignes rouges sont annoncées et / ou construites, tandis que les lignes vertes sont prospectives. Du nord au sud, les routes de la soie existantes ou prévues sont :

  • Route de la soie de Djibouti–Addis-Abeba (Route éthiopienne de la soie)
  • Corridor économique LAPSSET
  • Chemin de fer à voie normale
  • Corridor central
  • TAZARA
  • Corridor de Nacala
  • Ponta Techobanine

Quant aux projets prospectifs, du Nord vers le Sud, ils sont :

  • Route de la soie saharienne-sahélienne
  • Couloir CCS (Cameroun-Tchad-Soudan)
  • Routes nigériennes de la soie
  • Couloir intermodal transfrontalier
  • Chemin de fer de Benguela / couloir nord-ouest vers l’Angola
  • Corridor de Walvis Bay
  • Corridor de la zone de libre-échange tripartite (Afrique du Sud au Soudan, à la suite du projet African Renaissance Pipeline entre le Mozambique et l’Afrique du Sud avec des interconnexions supplémentaires entre les projets existants au nord).


Il n’y a que deux routes de la soie d’importance dans les Amériques, à savoir le canal du Nicaragua et le chemin de fer transocéanique (TORR) entre le Brésil, la Bolivie et le Pérou.

Étrangler les Routes de la Soie

Les trois cartes fournies ci-dessus sont très utiles pour localiser les États de transit les plus géostratégiques et les communautés d’identité sous-étatiques le long des nouvelles routes de la soie, qui devraient devenir de futurs champs de bataille de la guerre hybride. Voici à quoi ressemble le monde avec ces seules entités mises en évidence :


Comme on peut le voir, les États les plus vulnérables aux guerres hybrides provoquées de l’extérieur au niveau national sont, d’est en ouest :

  • Thaïlande
  • Myanmar
  • Éthiopie
  • Kenya
  • République de Macédoine
  • République Démocratique du Congo (RDC)
  • Zambie
  • Nigeria
  • Bolivie
  • Nicaragua

Il y a aussi des problèmes transnationaux sous-étatiques qui pourraient être aggravés par des forces extérieures pour perturber le transit de la Route de la Soie à travers plusieurs État géostratégiques, d’est en ouest :

  • « Grand Népal » (manifesté par Gurkhaland en Inde, mais contré par l’Inde au Népal à travers le Terai)
  • Vallée de Fergana
  • Le terrorisme transfrontalier d’origine afghane
  • Balouchistan
  • « Kurdistan »
  • Le sectarisme sunnite-chiite à travers le désert « Syraq »
  • Bosnie (impliquant directement des intérêts serbes et croates, mais affectant indirectement l’ensemble des Balkans)

La tendance dominante est que le « grand Heartland » de l’Eurasie, du Moyen-Orient, de l’Asie centrale et de l’Asie du Sud est le plus directement mis en péril par les menaces transnationales sous-étatiques latentes, tandis que le reste des pays de transit ailleurs dans le monde sont sous des menaces strictement internes telles que celles exposées dans les textes précédemment cités par l’auteur au début de cette analyse. Le moyen le plus simple de catalyser ces scénarios de conflit est d’exploiter le « choc des civilisations », qui est en soi un plan américain pour diviser et diriger l’hémisphère oriental.

Au milieu des innombrables dangers qui pèsent sur les plans de la Route de la Soie chinoise, l’un des traits les plus marquants est aussi le plus important. C’est que le pont terrestre eurasiatique entre la Chine, le Kazakhstan et la Russie est le plus sûr de tous les corridors. En tant que tel, cela le rend absolument indispensable à l’avenir de l’ordre mondial multipolaire et confère à ses deux principaux États de transit une importance stratégique inégalée. Bien que la Russie et le Kazakhstan soient ciblés à leur manière, leur composition interne et leur situation géographique les isolent largement des guerres hybrides « standard » qui devraient sévir ailleurs dans le monde.

Sécurité démocratique

La meilleure façon pour cet Ordre mondial multipolaire émergent de faire face à ces myriades de menaces de la Guerre hybride est de prendre des mesures proactives pour renforcer leur sécurité démocratique individuelle et collective. Ce concept a été introduit par l’auteur et développé dans quelques propositions analytiques publiées au cours des deux dernières années :

L’idée générale est que les États doivent mettre en œuvre une approche holistique de la sécurité qui implique non seulement des mesures militaires conventionnelles, mais aussi des mesures économiques, informatives et même idéologiques (directement proclamées ou non). La coopération internationale à travers des institutions multipolaires telles que les BRICS, l’OCS et même, dans une large mesure, la majeure partie du G20 permettrait de réaliser des progrès considérables sur ces fronts. Il faut toutefois veiller à ce que toute intégration institutionnelle pratiquée au nom de la sécurité démocratique ne se fasse pas comme une dépense « à somme nulle » perçue par un autre État, y compris certains des pays participants qui pourraient s’inquiéter de ne pas être traités comme des partenaires égaux dans ce processus.

Tendances majeures

En faisant le point sur les processus mondiaux et en s’appuyant sur les informations détaillées contenues dans tous les documents cités précédemment, il est possible d’identifier une poignée de tendances globales sur chacun des trois théâtres de la Route de la Soie (Eurasie, Afrique et Amérique latine) présentés à la section précédente. Avant de le faire, l’auteur suggère que le lecteur prenne le temps de passer en revue deux de ses travaux publiés plus tôt :

Les documents référencés contiennent plus de détails que la présente analyse, même si les éléments suivants attireront toujours l’attention sur les tendances les plus marquantes en cours à travers le monde :

EURASIE
INTERFÉRENCE INDIENNE

L’Inde a été préparée pour devenir le « contrepoids » de référence à la Chine unipolaire, incapable de la défier physiquement, mais capable à l’avenir de créer suffisamment de problèmes pour les nouvelles routes de la soie et le processus d’intégration multipolaire en général pour que Pékin soit obligé d’y répondre d’une manière ou d’une autre.

LA LOI D’ÉQUILIBRE EURASIENNE DE LA RUSSIE

L’auteur demande au lecteur de vérifier dans ses deux articles la manière dont « la loi russe d’équilibrage diplomatique en Asie profite à son allié chinois » et « les progressistes de la politique étrangère russe ont trompé les traditionalistes », mais l’idée principale qu’ils ont en commun est que le rôle géostratégique envisagé par la Russie au XXIe siècle est de devenir la force d’équilibre suprême du supercontinent eurasien et qu’elle s’est à cette fin doté d’une variété de partenariats « non traditionnels » à travers l’hémisphère.

INTÉGRATION ACCÉLÉRÉE DE L’ASEAN

L’Association des nations de l’Asie du Sud-Est continuera d’approfondir la coopération multilatérale de ses États membres dans la Communauté économique de l’ASEAN et la coordination trilatérale militaire / antiterroriste entre les Philippines, la Malaisie et l’Indonésie. Les seules et réelles menaces systémiques à cette cohésion viendront de ce qui pourrait à nouveau être une nouvelle guerre civile dans l’État paria du Myanmar et d’une éventuelle insurrection pro-américaine des « chemises rouges » en Thaïlande.

LE MOYEN-ORIENT SOUS UNE NOUVELLE DIRECTION

La coopération tripartite de grandes puissances entre la Russie, l’Iran et la Turquie est en train de changer le Moyen-Orient, tout comme le rapprochement de la Russie avec l’Arabie saoudite et ses excellentes relations avec Israël, mais il y a une chance que la montée en puissance du « Kurdistan«  et la dissolution potentielle de l’Irak puisse renverser tout cela et jeter la région dans un tel chaos que l’ancien ordre Sykes-Picot soit complètement révisé.

L’UE ENTRE DICTATURE ET DÉCENTRALISATION

Comme l’auteur l’a écrit à l’été 2016 dans un article intitulé « UE Post-Brexit : entre répartition régionale et dictature complète », l’UE se centralisera en une véritable dictature ou se décentralisera en un ensemble de blocs régionaux dont un gros morceau devrait être dirigé par la Pologne. De toute façon, il ne semble pas que le statu quo sera maintenu, car l’UE a du mal à s’adapter à la réalité post-Brexit.

AFRIQUE
MONTÉE EN PUISSANCE DES BLOCS RÉGIONAUX

Diverses organisations telles que la CEDEAO, la SADC, l’IGAD et la CAE (qui se trouveront prises dans un processus de fédéralisation dans un futur proche) renforcent leurs capacités et intègrent régulièrement leurs institutions, ce qui permet de parler de « régionalisme continental » se déroulant en Afrique par lequel l’UA se renforce avec la croissance de ces blocs régionaux sur tout son territoire.

RENVERSEMENT CÔTIER

Au lieu que les côtes nord et ouest de l’Afrique mènent le continent dans ses développements géopolitiques et vers la croissance économique comme par le passé, l’avenir verra la côte orientale devenir le centre d’intérêt en raison de la rivalité accrue entre les Chinois et les Indiens et l’intégration Nord-Sud entre ces pays côtiers à la suite de la création de la Zone de libre échange tripartite de 2016.

TRIANGLE DE DÉSTABILISATION

Le Nigeria en Afrique de l’Ouest, l’Éthiopie dans sa moitié Est et la RDC en son sein sont tous susceptibles de subir d’importants troubles de type Guerre hybride dans un proche avenir, le scénario le plus défavorable étant que ce triangle de déstabilisation crée un trou noir de chaos dans l’espace qui les sépare, empêchant ainsi l’intégration transcontinentale (d’un océan à l’autre) de la Route de la Soie, reportant encore le « Rêve africain ».

AMÉRIQUE LATINE
OPÉRATION CONDOR 2.0

L’auteur y a été confronté dans plusieurs analyses depuis 2009, le concept étant que les États-Unis ont retravaillé l’outil de changement de régime de l’ancienne guerre froide en Amérique latine afin de provoquer la chute de l’ALBA et du Mercosur dans une nouvelle guerre froide.

ALLIANCE DU PACIFIQUE + MERCOSUR = ZONE DE LIBRE-ÉCHANGE DES AMÉRIQUES (ZLEA)

La motivation de l’Opération Condor 2.0 est que les États-Unis souhaitent voir l’intégration des blocs commerciaux rivaux de l’Alliance du Pacifique et du Mercosur dans une structure économique unifiée qui pourrait désormais constituer la base de la Zone de libre-échange des Amériques longtemps souhaitée.

FORTERESSE AMÉRIQUE

Le grand objectif stratégique que les États-Unis poursuivent en Amérique latine est de fortifier la masse terrestre sous leur domination unipolaire complète afin de créer une « redoute » hémisphérique dans laquelle « se retirer » (par défaite ou retrait tactique) si les plans d’arsenalisation du « choc des civilisations » et ses guerres hybrides provoquent des étincelles et réussissent à semer un chaos incontrôlable de l’autre côté du monde.

Réflexions finales

L’ensemble de l’ordre mondial fait l’objet d’une révision fondamentale alors que les grandes puissances multipolaires alignées coopèrent pour réformer les systèmes économiques, financiers et politiques mondiaux, mais cela crée des frictions majeures avec les États-Unis unipolaires qui ne veulent pas perdre leur hégémonie sur les affaires internationales. Les États-Unis ne veulent pas d’« un entre égaux »dans un « concert des grandes puissances » du XXIe siècle comme le modèle vers lequel les États multipolaires progressent doucement (qui conserve des éléments clés de l’ordre mondial existant en ce qui concerne les institutions internationales telles que l’ONU, la Banque mondiale et le FMI, etc.), mais souhaitent au contraire conserver leur emprise sur le pouvoir en étant le plus important décideur au monde.

Voici une ventilation des trois impératifs interconnectés les plus importants des grandes puissances multipolaires, des États-Unis unipolaires et de leurs alliés Lead From Behind et des États de petite et moyenne taille (SMS) pris entre deux feux dans cette Nouvelle guerre froide.

États multipolaires

  • S’appuyer sur les BRICS (et dans une moindre mesure sur le G20) pour conduire la réforme institutionnelle économique et financière ;
  • Utiliser l’OCS comme plate-forme centrale pour intégrer des mesures de sécurité militaires, d’influence et démocratiques ;
  • Et construire les nouvelles Routes de la Soie comme moyen de réoutillage, recâblage et réorientation des routes commerciales mondiales afin de soutenir l’ordre mondial multipolaire.

États unipolaires

  • Promouvoir le « choc des civilisations » comme le plan le plus efficace pour diviser et diriger l’hémisphère oriental ;
  • Mener des offensives de type guerre hybride contre les principaux États de transit ;
  • Et que les États-Unis conservent des bases d’opérations avancées en Afrique et en Eurasie afin de contrôler les ressources et les corridors de connectivité après les guerres hybrides, tout en travaillant simultanément pour renforcer la « forteresse américaine » afin d’avoir une « redoute » impénétrable si des contingences imprévues devaient émerger.

États de petite et moyenne taille (SMS)

  • S’engager dans un équilibrage multi-niveaux prudent à la fois entre et à l’intérieur des blocs multipolaire et unipolaire ;
  • Décider s’ils préfèrent jouer un rôle « offensif » en étant un tremplin pour la campagne du bloc unipolaire contre la multipolarité, ou « défensif » pour s’intégrer dans un ordre mondial réformé ;
  • Et éviter de « tergiverser » de manière trop ambitieuse au point de créer plus de confusion et d’adversité que cela n’en vaut la peine, car cela pourrait s’avérer contreproductif pour l’État lui-même quel que soit le bloc vers lequel il penche le plus.

Dans l’ensemble, la géopolitique du XXIe siècle de l’ordre mondial multipolaire sera marquée par des guerres hybrides provoquées de l’extérieur le long des corridors les plus importants de la nouvelle Route de la Soie et par les petits et moyens États d’Afrique et d’Eurasie (et dans une moindre mesure, d’Amérique latine) qui sont pris entre les deux blocs et serviront de champs de bataille à l’avenir, avec quelques-uns devenant probablement des zones dangereuses comme le Syriak en devenant l’enjeu des grandes puissances.

Andrew Korybko

Article original en anglais : 21St-Century Geopolitics of the Multipolar World Order, Geopolitica.ru, le 2 octobre 2017

Traduit par Hervé, vérifié par Wayan, relu par Cat pour le Saker Francophone

Note du Saker Francophone :  Il est fort possible que le découplage entre monde unipolaire et monde multipolaire soit une assez bonne nouvelle pour nous car, de même que le modèle soviétique avait obligé nos dirigeants à garder un certain niveau de vie en Occident pour justifier de la pertinence de leur gamelle, le monde multipolaire va obliger les élites occidentales à revoir leur modèle de distribution de la plus-value pour que les Occidentaux ne lorgnent pas trop vers l’Est.

Andrew Korybko est le commentateur politique américain qui travaille actuellement pour l’agence Sputnik. Il est en troisième cycle de l’Université MGIMO et auteur de la monographie « Guerres hybrides : l’approche adaptative indirecte pour un changement de régime » (2015). Ce texte sera inclus dans son prochain livre sur la théorie de la guerre hybride. Le livre est disponible en PDF gratuitement et à télécharger ici.

 

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Laos signifie le Peuple de DIEU, la Nation prise dans son ensemble. Seul le Peuple est souverain
  • La Laosophie est une philosophie de l'existence, très ancienne puisque nous l'avons fait remonter aux sources mêmes du début de la Philosophie Grecque, soit au VIIème siècle avant notre ère par l'intermédiaire de la première femme philosophe, SAPPHO.
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