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Laos signifie le Peuple de DIEU, la Nation prise dans son ensemble. Seul le Peuple est souverain
23 mars 2019

WWIII : LES SOCIETES MINIERES OCCIDENTALES PRENNENT PIED EN AFRIQUE ET EJECTENT LEURS HABITANTS VERS LA MEDITERRANEE.

WWIII : LES SOCIETES MINIERES OCCIDENTALES PRENNENT PIED EN AFRIQUE ET EJECTENT LEURS HABITANTS VERS LA MEDITERRANEE EN TANT QUE DECHETS D'EXTRACTION.

Publié le 23 mars 2019 par José Pedro, collectif des rédacteurs dans LAOSOPHIE sur Overblog

WWIII : LES SOCIETES MINIERES OCCIDENTALES PRENNENT PIED EN AFRIQUE ET EJECTENT LEURS HABITANTS VERS LA MEDITERRANEE EN TANT QUE DECHETS D'EXTRACTION.

Soros, la France et la ruée vers l’Afrique 4 

kagame

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*** 

par Gearóid Ó Colmáin 

La France ne le sait pas, mais nous sommes en guerre avec l’Amérique. Oui, une guerre permanente, une guerre vitale, une guerre économique, une guerre sans mort apparemment. Oui, ils sont très durs les Américains, ils sont voraces, ils veulent un pouvoir sans partage sur le monde. C’est une guerre inconnue, une guerre permanente, sans mort apparemment et pourtant une guerre à mort. 

François Mitterrand 

————————- 

Les organisations de la « société civile » financées par Soros sévissent en ce moment-même à travers l’Afrique, où une rhétorique pseudo-panafricaniste et faussement anti-impérialiste est invoquée pour renverser des dirigeants bien installés qui, pour la plupart, ont facilité l’essor de Bolloré vers sa position proéminente actuelle. Paul Biya au Cameroun, Abdoulaye Wade au Sénégal, Ali Bongo Ondimba au Gabon, Denis Sassou-Nguesso au Congo-Brazzaville, Joseph Kabila en République Démocratique du Congo, Pierre Nkurunzizza au Burundi – ils ont tous été la cible des agences de Soros. Certains de ces dirigeants, comme Pierre Nkurunzizza, ont accompli un travail remarquable dans le développement et la stabilisation de leur pays. D’autres se sont avérés médiocres. Mais ils ont tous en commun de ne pas être considérés comme des satrapes régionaux satisfaisants au sein de l’empire mondial, l’État Planétaire en émergence. 

 

Depuis la chute de l’Union Soviétique, les États-Unis ont redoublé d’activité en Afrique – où ils se sont parfois retrouvés opposés à la France. Afin de comprendre un autre aspect important de la guerre idéologique en cours contre l’empire africain de Bolloré, nous avons besoin de faire un bref détour par le Rwanda car ce conflit illustre mieux que tout autre la subordination de la France aux États-Unis. 

 

Le nouveau complexe de culpabilité français

 

En 1994, le Rwanda fut envahi par les Forces Patriotiques Rwandaises (FPR). Cette armée était dirigée par le Major-Général Paul Kagame et l’invasion était l’aboutissement d’une campagne de basse intensité, menée depuis les bases du FPR en Ouganda de 1991 à 1994. Kagame est un membre de la minorité Tutsi, qui avait été exilé dans le sillage de la révolution Hutu de 1958, pendant la période coloniale ; les autorités belges préféraient les Tutsis plus grands, et à la peau plus claire que leurs voisins Hutu. Jusqu’à la violence des années ’90, le Rwanda avait fait partie de la zone d’influence française et belge en Afrique méridionale. Cependant, des entreprises minières US, « israéliennes » et britanniques aspiraient au contrôle de la région des Grands Lacs riche en minéraux, et Paul Kagame, alors officier du renseignement dans les forces armées ougandaises, serait leur homme. Kagame reçut du Pentagone une formation militaire à Fort Leavenworth, aux USA. Pendant son séjour en Amérique, il forgea des liens étroits avec le Président Bill Clinton et avec d’autres dignitaires US de haut rang. 

 

L’invasion du Rwanda par le FPR fut précédée par l’assassinat du Président du Rwanda Juvénal Habyarimana et du président du Burundi Cyprien Ntaryamira par les forces de Kagame, le 6 avril 1994. Il est estimé que 800 000 personnes moururent au cours de la guerre qui suivit – dont 200 000 Tutsis, pourtant les médias allaient ignorer les massacres de Hutus pour affirmer que la majorité des victimes étaient tutsi. Comme dans tellement d’autres conflits, le bien et le mal dans la guerre civile rwandaise dépendent de la faction jouissant du soutien de l’Occident. 

 

Après la guerre, le complexe militaire/industriel/médiatique/du renseignement US a produit de nombreux films, documentaires et reportages d’information affirmant que Kagame « avait mis fin au génocide contre les Tutsis », quand en réalité ce furent les forces de Kagame qui se rendirent coupables des tueries de masse – principalement de Hutus, mais aussi de Tutsis et de Twas. 

 

Le mythe du génocide rwandais et « l’indifférence » de la communauté internationale ont mené à la formulation de la doctrine de maintien de la paix de l’ONU dénommée « responsabilité de protéger » (R2P). Dès lors, l’ONU et l’OTAN allaient disposer du droit d’intervenir militairement dans tout conflit, afin de « mettre fin aux massacres ». Le diplomate britannique chevronné Robert Cooper l’a décrit comme le « nouvel impérialisme libéral ». 

 

Il a écrit : Le défi posé au monde post-moderne est de s’habituer au « deux poids, deux mesures ». Entre nous, nous opérons sur les bases de lois et d’une sécurité de coopération ouverte. Mais quand il s’agit d’états plus passéistes hors du continent post-moderne européen, nous avons besoin de retourner aux méthodes plus rugueuses d’une ère antérieure – la force, l’attaque préventive, la tromperie, tout ce qui peut être nécessaire pour traiter avec ceux qui vivent encore dans le monde du « chacun pour soi » datant du dix-neuvième siècle. Entre nous, nous respectons la loi mais quand nous opérons dans la jungle, nous devons nous aussi employer les lois de la jungle. Au cours de la période de paix prolongée qu’a connu l’Europe, la tentation est venue de négliger nos défenses, à la fois physiques et psychologiques. Ceci représente l’un des grands périls de l’état post-moderne. 

 

Paul Kagame 

 

La guerre US par procuration au Rwanda fut décrite par Michel Chossudovsky comme une guerre secrète entre les États-Unis et la France. Dans le récit officiel qui a suivi la fin de la guerre, le régime Hutu renversé par Kagame fut diabolisé. Paris avait soutenu le gouvernement légitime en accord avec des traités sécuritaires signés entre la France et le Rwanda. Depuis le génocide, les médias français ont imposé au public la version US des événements. Il est asséné aux Français qu’ils ont été complices d’un génocide. Toute une génération de Français a subi un lavage de cerveau pour croire que la France est responsable du génocide rwandais, que l’indifférence du Président Mitterrand ou bien des intérêts stratégiques cyniques ont prévalu face aux droits de l’homme. Le Rwanda a provoqué un phénomène de type « Shoah », où la nation française toute entière devient coupable, on ne sait comment. Il existe même une motion pour faire passer des lois criminalisant toute remise en question du récit officiel. 

 

Michel Roussin, un officier du renseignement français de haut rang, était à l’époque dans la région. Un membre de son équipe a reconnu que le gouvernement français livrait des armes aux forces armées rwandaises qui défendaient le pays face au FPR de Paul Kagame, soutenu par les USA et « Israël ». 

 

Michel Roussin a travaillé pour le Groupe Bolloré, jouant un rôle important dans la réussite de l’entreprise en Afrique. Étant donné le rôle joué par Bolloré dans la défense des intérêts français face à ceux des USA dans la guerre rwandaise et sa proche association avec Bolloré, il devient possible de voir combien de tels éléments issus d’une ère révolue de l’empire français allaient compliquer la narration anti-française de l’impérialisme français à l’ère Macron. 

 

Le résultat de cette mythologie pernicieuse a été la subordination totale de la France aux intérêts US/ »israéliens », ainsi que le retour de la France au sein du commandement militaire intégré de l’OTAN et sa totale participation dans la destruction de la Libye et de la Syrie, pour le compte de groupes terroristes similaires au FPR de Paul Kagame. Aujourd’hui, l’anglais a remplacé le français au Rwanda et le gouvernement français a accepté la version US du génocide rwandais. En dépit d’études nombreuses et importantes sur le conflit rwandais par des historiens tels que Charles Onana, Pierre Péan, Bernard Lugan et d’autres, les médias français continuent d’accuser quiconque remet en cause la version US des événements de « négationnisme ». 

 

Mais l’impérialisme n’en a pas encore fini avec la région : des réseaux mondialistes au sein de l’UE et des USA ont œuvré à déstabiliser le Burundi voisin depuis 2015. Les mensonges dans les médias ont été l’une des principales armes employées contre le pays. Le gouvernement burundais a attaqué en justice la chaîne de télévision publique France 3 pour avoir menti sur le conflit. France 3 a reconnu le mensonge et présenté des excuses. 

Une bonne partie de la déstabilisation du Burundi est orchestrée au Rwanda, avec un soutien occidental. 

 

La tension entre les Hutus et les Tutsis au Burundi est attisée par des agences internationales. Le pays est d’une importance stratégique pour le contrôle de l’Afrique Centrale et Orientale, où l’Occident défie les intérêts chinois.

 

Le régime de Kagame a imposé l’anglais comme langue officielle au Rwanda. Comme pour ajouter encore un autre clou dans le cercueil de la culture française, en octobre 2018 le Président Emmanuel Macron a nommé la Rwandaise Louise Mushikowabo à la tête de l’Organisation de la Francophonie. Cela contribue à la volonté de Macron de subordonner la France aux intérêts mondialistes anglo-saxons. 

 

L’ancien Secrétaire-Général de l’ONU Kofi Annan fut accessoire à la formulation de la doctrine de la « responsabilité de protéger ». Les génocides en Yougoslavie et au Rwanda – tous deux provoqués par les USA – furent la principale justification pour cette nouvelle politique interventionniste. Kofi Annan a acquis la réputation d’avoir été le Secrétaire-Général de l’ONU le plus soucieux des droits humains. 

 

Parce que la France est le berceau des « droits de l’homme », les intérêts stratégiques français en Afrique allaient désormais se voir subordonnés aux intérêts de l’état planétaire en gestation. Mais le procédé allait inclure l’inculpation de la France pour génocide, afin de traumatiser le public français pour le faire soutenir non seulement la destruction de la souveraineté africaine mais surtout la destruction de la nation française elle-même. 

Dans la prochaine partie de cette série, nous allons explorer ce qui est précisément en jeu dans la destruction de la France, et pourquoi les différences culturelles et idéologiques au sein de la classe dirigeante sont grandement, mais pas exclusivement, la conséquence d’une réalité matérielle sous-jacente. 

 

Traduit par Lawrence Desforges 

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Afrique : conflits et déplacements de population dus à l'exploitation minière  

« Les déplacements de population dus à l'exploitation minière [...] ont été une des causes les moins médiatisées des migrations en Afrique, et c'en est une qui devrait croître tant l'extraction de minerais demeure un élément clé de l'économie dans toute la région, » d'après une publication officielle de SADC, (Communauté de développement d'Afrique australe), début 2006. 

Comme d'autres continents, les horreurs des réquisitions de terres sont vécues par les communautés affectées par les mines de manière similaire, ou peut-être même pire, pour les personnes concernées par un barrage ou tout autre projet pharaonique. Quand un contrat minier est émis, les menaces immédiates pour les communautés locales sont l'expropriation et la réquisition des terres (perte du droit de propriété). C'est une composante incontournable de l'extraction minière à grande échelle. Au Botswana, le déplacement des Boshiman de la réserve centrale de Kalahari Game, pour ouvrir le parc naturel à l'exploitation diamantifère à grande échelle, en est un des exemples récents. 

Dans de nombreux pays - particulièrement les plus démocratiques - des procédures officielles complexes existent pour l'acquisition de terrains et pour l'exploitation d'un gisement minier (exploration, prospection comme extraction). Mais en réalité, les projets miniers sont presque toujours soutenus et les intérêts de l'industrie minière comptent bien plus que la protection des communautés ou celle des ressources naturelles qui existent dans une région de gisement. La priorité des réformes économiques dans les pays africains se reflète dans les évolutions politiques relatives au travail, à l'acquisition des terres, à la conservation des forêts et à la protection de l'environnement qui montrent en général un irrespect croissant du droit des communautés par les États et les forces armées. Les activités minières ont aussi multiplié l'exploitation des femmes et la dégradation de leurs droits. Et les femmes du monde rural perdent tout accès à la terre dès lors que la mine s'installe. Les témoignages de femmes des régions minières du Ghana montrent que les déplacements de population et la perte des terres sont les problèmes les plus dramatiques affectant leurs vies. 

Les mécanismes d'acquisition des terres ayant cours dans les pays africains donnent à l'état des pouvoirs considérables pour empiéter sur les propriétés privées pour la moindre « nécessité publique », exploitation minière comprise. Dans la plupart des cas, les communautés sont informées des projets au moment des expropriations quand arrivent les bulldozers souvent appuyés par une forte présence policière. Quand les compagnies et les gouvernements indiquent les prévisions financières relatives à un projet minier, il est par conséquent crucial d'analyser celles-ci du point de vue du coût environnemental et social : la déforestation, la pollution et autres détériorations de l'environnement ; les déplacements de populations et la perte de l'a- ccès à la terre, aux points d'eau et aux forêts ; les pertes d'habitats ; l'exposition à des risques sanitaires, à la violence et aux abus ; la transformation de villages en bidonvilles déculturés ; les risques d'accidents et de désastres. 

Pour simplement donner deux exemples de déplacements de population dus à l'exploitation minière : l'exploitation aurifère au Ghana et l'exploitation illégale des diamants et du coltan1 dans la République démocratique du Congo tiraillée par la guerre. 

L'or sale du Ghana 

« Non à l'or sale» fut le nom donné à une campagne de consommateurs lancée en 2004 par l'organisme à vocation environnemental Earthworks et par Oxfam-Amérique, dans l'objectif d'interpeller l'industrie aurifère et de changer les pratiques d'extraction et de commerce du minerai. Il était demandé aux consommateurs de signer un engagement sur le site Internet de la campagne : www.nodirtygold.org /. La plupart des consommateurs ne réalisent pas que la production aurifère est synonyme dans les pays africains de violations des droits de l'homme voire d'emprisonnements et de morts ainsi que de désastres écologiques. Dans le cadre de la campagne, Earthworks et Oxfam-Amérique ont publié le rapport Dirty Metals: Mining, Communities and the Environment qui détaille les pollutions massives, les gigantesques fosses à ciel ouvert, les effets sanitaires dévastateurs pour les communautés, les dangers pour les travailleurs et, dans de nombreux cas, des violations des droits de l'homme. Le rapport montre aussi que l'exploitation minière n'améliore pas la condition des populations devenant plutôt la « malédiction des ressources » pour des pays comme la Guinée, le Niger, la Zambie et le Togo - une malédiction en deux volets pour les communautés locales qui, outre leur émigration physique et forcée, entraîne la perte de leur mode de vie traditionnel. 

Au Ghana, en Afrique de l'ouest, un pays aux gisements aurifères immenses, la commission ghanéenne des droits de l'homme et de la justice administrative a publié en 2000 un rapport montrant « des évidences écrasantes de violations des droits de l'homme causées par l'activité minière. Celles-ci ne sont pas sporadiques, mais suivent un schéma bien établi commun à presque toutes les communautés minières ». Entre 1990 1998, plus de 30 000 personnes de la région de Tarkwa ont été déplacées du fait de l'exploitation aurifère. « Notre population a souffert des coups, des emprisonnements et des meurtres pour s'être levée en faveur des droits de notre communauté contre les multinationales de l'industrie minière » indique Daniel Owusu-Koranteng, un mineur militant de Tarkwa. Des recherches par WACAM (Wassa Association of Communities Affected by Mining: l'association Wassa des communautés touchées par l'exploitation des mines) a mis en évidence qu'entre 1994 et 1997, le personnel de sécurité de l'AGC (Ashanti Goldfields Company) agissant de concert avec la police et l'armée ghanéenne a tué trois mineurs artisanaux.2 Au cours d'un incident en janvier 1997, seize mineurs artisanaux ont été sévèrement battus par le personnel de sécurité de l'AGC et d'autres ont été attaqués par des chiens de sécurité. 

Même au regard de l'emploi, l'exploitation des mines n'est pas viable. La destruction de la base d'emplois traditionnels est suivie de la perte des emplois miniers. Quand les gisements sont taris, les emplois s'évanouissent. La plupart des projets à grande échelle ont une durée de vie de dix à quarante ans, après laquelle les entreprises minières ferment et se déplacent pour de nouveaux projets. Et les écoles, les hôpitaux et autres services mis en place par l'entreprise perdent en général leurs subsides. Quand c'est le cas, les mineurs et les communautés sont livrés à elles-mêmes. Les emplois à la mine étant spécifiques, les mineurs sont souvent peu employables dans d'autres secteurs. 

Plus que dans d'autres pays africains, la société civile ghanéenne est impliquée dans la lutte contre les violations des droits de l'homme perpétuées par les compagnies minières et les agences étatiques de sécurité. Elle a créé la Coalition nationale des mines (NCOM : National Coalition on Mining) en solidarité avec les communautés affectées par l'exploitation minière. Cependant, le gouvernement ghanéen a privatisé le secteur minier en accord avec les prescriptions du FMI et de la Banque mondiale et le pays attire des investissements croissants d'entreprises multinationales du secteur. Cette croissance des investissements étrangers ne se traduit pas par une hausse de l'offre d'emplois ni des finances gouvernementales. 

Les communautés affectées par les mines crient depuis des années les affronts subis par leur dignité et les violations de leurs droits, particulièrement leurs droits économiques et sociaux. En 2006, la NCOM a listé des exemples spécifiques de violations sauvages des droits du citoyen perpétrées par l'industrie minière, les forces de police ou l'armée. Parmi ceux-ci, des violences, des arrestations illégales et des détentions de membres des communautés, la torture de personnes illégalement arrêtées et détenues, des agre- ssions (impliquant parfois des armes à feu ou autres armes mortelles) de jeunes accusés d'extraction illégale ou de violation de propriété sur la mine, des interférences avec le droit constitutionnel des citoyens à manifester publiquement contre les activités néfastes de l'industrie minière. 

« La puissance répressive de l'État s'est accrue », pointe, en 2004, l'Initiative africaine relative à l'exploitation minière, à l'environnement et à la société (AIMES) : « L'État et ses institutions ont eu une attitude et un comportement hostiles envers les citoyenNEs qui ont été déterminéEs à promouvoir leurs droits et leurs intérêts face aux entreprises multinationales. Nous avons été témoins d'exemples à travers l'Afrique où des forces de sécurité étatiques ou privées ont été utilisées à l'encontre de citoyenNEs et de communautés qui avaient exprimé un point de vue différent ou effectué des demandes légitimes. Cette attitude et ces comportements de l'État vont à l'encontre de la transparence et du dialogue sur les problématiques du secteur minier. » En 2007, AIMES a publié une alerte face aux nouveaux acteurs s'invitant sur le marché africain : « Les investissements directs de l'étranger (FDI-IED) dans le secteur minier en Afrique ont cru significativement au cours des dernières décennies surtout avec les nouveaux entrant tels la Chine, l'Inde et l'implication américaine dans l'exploitation pétrolière du Golfe de Guinée. Cette hausse n'a pas apporté d'amélioration à la réduction de la pauvreté, à la protection de l'environnement, ni au respect des droits de l'homme en Afrique. Elle s'est plutôt traduite par des privations accrues pour les populations et gouvernements d'Afrique au bénéfice de l'industrie minière. Les éléments clés parmi ces conséquences négatives sont une hausse de la paupérisation des populations, de la rareté des ressources vitales et environnementales, des conflits, des inégalités hommes-femmes, de la violence et de l'insécurité. » 

Les diamants du sang et le coltan au Congo 

La plupart des appels pour un contrôle juridique du commerce des diamants proviennent d'ONG à travers le monde, et particulièrement celles impliquées dans la construction de la paix en Afrique. Bien qu'une industrie diamantaire légale existe, il est porté une attention de plus en plus soutenue au commerce illicite et même à un commerce licite aux bénéfices illicites. C'est de là que provient le débat sur « les diamants de la guerre ». Les diamants de la guerre sont les pierres dont les bénéfices du commerce sont utilisés, contre toute moralité, pour alimenter les guerres civiles en cours dans de nombreux pays d'Afrique. La République démocratique du Congo (RDC) n'est pas une exception. Les forces rebelles contrôlent certaines régions dont sont extraits les diamants, devenant ainsi acteurs du théâtre minier par l'extraction des diamants et leurs ventes illégales pour le financement de leurs activités insurrectionnelles. 

Les pressions ont eu pour conséquences des tentatives de contrôle dont les décisions du conseil de sécurité de l'ONU qui ont imposé des sanctions contre l'UNITA, un ancien groupe rebelle accusé d'utiliser les profits du commerce des diamants pour financer la guerre civile en Angola. Bien que l'Angola soit la seule cible de ces décisions, les organisations faisant campagne pour l'arrêt du commerce des diamants de la guerre font pression pour que ces résolutions soient aussi appliquées au Congo-RDC. 

Cependant, les activités illégales de l'industrie diamantaire en vue du financement de la guerre est un problème encore plus important. L'exploitation des mi- nes de diamants au Congo se situe principalement à l'Est du pays, qui fut longtemps aux mains des factions rebelles soutenues par l'Ouganda et le Rwanda. Les conséquences désastreuses de cette situation étant les déplacements forcés des populations congolaises vivant dans les régions minières et les violations des droits de l'homme alors perpétrées non seulement par les groupes rebelles du Nord-Kivu et du Sud-Kivu mais aussi par les forces gouvernementales. Les violations des droits de l'homme incluent le meurtre de civils, des mauvais traitements aux prisonniers, des exécutions extrajudiciaires de prisonniers, le recrutement d'enfants soldats. En fait, chaque camp a été accusé d'avoir des intérêts commerciaux dans cette guerre de par les nombreuses ressources impliquées. 

Des organisations de défense des droits de l'homme ont soutenu que des sociétés multinationales issues des pays riches ont profité de la guerre et ont développé des réseaux parmi les élites politiques, militaires et commerciales du pays pour piller les ressources naturelles du Congo. Un certain nombre de sociétés et de gouvernements occidentaux ont fait pression sur un comité de l'ONU pour que soient retirés d'un rapport les détails de trafics louches, comme l'indiquait The Independent (Londres) en octobre 2003 : 

"En octobre dernier [2002], le comité a accusé 85 entreprises de ne pas respecter les critères de l'OCDE au travers de leurs activités commerciales. Viols, meurtres, tortures et autres violations des droits de l'homme ont suivi la bousculade pour l'exploitation de la richesse du Congo après que la guerre a démarré en 1998. Pour exemple, le commerce du coltan, un minerai rare utilisé dans la fabrication des ordinateurs et téléphones portables a des conséquences sociales renvoyant à l'esclavage, indique le comité. Mais aucun gouvernement occidental n'a poursuivi les entreprises soupçonnées d'être liées à de telles pratiques. Certaines, dont des entreprises du Royaume-Uni, Belgique, Allemagne et États-Unis ont fait pression pour que leur nom soit retiré de la liste de la honte... D'autres entreprises ont donné des explications légitimes quant à leur implantation au Congo ou se sont retirées. Mais les avocats d'autres compagnies ont défié les découvertes du comité spéculant souvent sur des erreurs de rapports antérieurs pour décrédibiliser celui-ci". 

Quand l'ONU a finalement publié le rapport fin 2003, il comprenait une liste d'environ 125 sociétés et individus dont le nom apparaissaît dans un rapport antérieur du comité pour avoir contribué directement ou indirectement à faire fructifier la guerre au Congo. D'autres sociétés, note le rapport, ne sont peut-être pas directement en lien avec le conflit mais ont des connections avec les principaux protagonistes. De telles compagnies ont profité de la situation chaotique au Congo-RDC. Par exemple, elles pouvaient obtenir des concessions ou des contrats sur une base plus favorable que dans des pays stables et en paix. 

Jan Van Criekinge 

Sources 

Communiqué de l'AIMES : http://www.twnafrica.org/aimes.asp  

Social and environmental accountability issues in foreign direct investment flows to Africa: a focus on the mining sector, n° 15 de l'agenda africain, 1997 par TWN Africa : http://www.displacement.net/ , http://www.forcedmigration.org/guides/fmo022/fmo022-1.htm  

Rapport final du groupe d'experts sur l'exploitation illégale des ressources naturelles et autres ressources de la République démocratique du Congo, Conseil de sécurité de l'ONU, 2003 : http://daccess-ods.un.org/TMP/817929.2.html  

L'enjeu géopolitique des sociétés minières internationales en République Démocratique du Congo par Pierre Baracyetse, ingénieur civil des mines / SOS Rwanda-Burundi, Décembre 1999 : http://www.inshuti.org/minieres.htm  

Declan Walsh, UN cuts details of Western profiteers from Congo report, The Independent, 27 October 2003, Londres 

Pour plus d'infos sur NCOM-Ghana, contacter : Environment Unit, Third World Network Africa, P.O. Box AN 19452, Accra. Tél : +233-21-500419/503669/511189 ; fax : +233-21-511188 ; email : environment@twnafrica.org . TWN Africa est le secrétariat du NCOM. 

Autre référence : L'or africain. Pillages, trafics et commerce international par Gilles Labarthe avec François-Xavier Verschave, Editions Agone, Marseille, 2007. 

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