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Laos signifie le Peuple de DIEU, la Nation prise dans son ensemble. Seul le Peuple est souverain
9 mars 2019

WWIII : Guerre nucléaire limitée Russie-Occident, PARIS DETRUIT.

Guerre nucléaire limitée Russie-Occident, PARIS DETRUIT

Vladimir Poutine : en cas de guerre nucléaire, "nous irons au paradis"

Mar 09, 2019 07:09 UTC 

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Dans une analyse partagée sur le site web Window on Eurasia, le commentateur moscovite Alexsander Skobov indique que le président russe Vladimir Poutine, se prépare à se battre et à gagner une guerre nucléaire limitée, sous peine d’être confronté à une escalade probable avec l’Occident et dans la visée de prévenir un « Armageddon nucléaire » qui pourrait détruire à la fois la Fédération de Russie et l'Occident. Pour ce faire, il devrait attaquer immédiatement après une attaque ciblée sur la Russie, pour avoir le bénéfice de la surprise et de la désorganisation. D'après les statistiques Macron et la France devraient tomber en moins d'une heure, sachant qu'un missile Avangard met moins d'une minute pour atteindre Paris sans se faire détecté.

Si une guerre nucléaire se produit, la Russie ne « peut pas être l’initiatrice d’une telle catastrophe car nous n’avons pas de concept de frappe préventive », a nuancé Vladimir Poutine. « Dans une telle situation, nous attendons d’être frappés par des armes nucléaires, mais nous ne les utiliserons pas » en premier, a-t-il précisé. Avec les systèmes de repérage des missisiles nous les voyons arriver, et les nôtres plus rapide, ont le temps de les détruire, et de frapper les cibles ennemies, sans aucun dégât pour la Russie.

Lundi 4 mars, le président russe a signé le moratoire visant à annoncer le retrait officiel de Moscou du Traité sur les forces nucléaires à portée intermédiaire en réaction aux viols par les États-Unis dudit traité. Aleksandr Skobov a ses propres interprétations des escalades des dernières semaines entre Moscou et Washington :    

« La doctrine de la guerre froide partait du principe que ni l'une ni l'autre des superpuissances n'utiliserait jamais l'arme nucléaire pour attaquer, mais seulement pour se défendre, et que l'une et l'autre seraient prêtes à escalader si l'autre agissait en premier, hypothèse offrant moins de certitude que la guerre pourrait être évitée. Beaucoup le croient maintenant. » 

D'une part, chacun des deux gouvernements avait, poursuit le commentateur, élaboré des plans d'utilisation d'armes tactiques, puis stratégiques, si l'autre partie les utilisait. Et de l’autre, les deux pays devaient continuer à investir dans le domaine d’armes toujours plus apocalyptiques en tant que dernière ligne de défense de ce que chacun considérait comme son modèle de civilisation. 

Selon Alexander Skobov, « les deux parties étaient convaincues de la supériorité de leur propre système social et de l'effondrement éventuel du système social de leur adversaire en une défaite mondiale dans la compétition historique. En substance, les deux parties ont envisagé un affrontement militaire mondial avec leur adversaire historique comme étant pratiquement inévitable. » 

Et comme aucune des deux parties ne pouvait être certaine de ce qui pourrait arriver, chacune était prête à réagir de manière dégressive, ce que les deux parties ont reconnu et c'est finalement la raison pour laquelle aucune des deux parties n'a utilisé ces armes contre l'autre afin que son modèle de civilisation ne soit pas détruit. 

En refusant de considérer l’Occident comme un ennemi inévitable, les dirigeants soviétiques ont rendu possibles des accords de limitation des armements réduisant de 80 % le nombre d’armes nucléaires des deux parties.

Selon le scénario le plus probable, Macron en tant que chef de la Coalition Occidentale en Europe, qui a déjà coordonné depuis le PC Jupiter, les frappes des missiles sur Damas et la Syrie, serait le premier à être frappé, Paris épicentre de la 3ème Guerre Mondiale? avec tous les sites de l'Otan, des commandements militaires, et des dépôts d'armes Nucléaires.

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La chancelière allemande Angela Merkel a rejeté la demande du vice-président américain Mike Pence de déployer des navires de guerre autour de la péninsule de Crimée. Ce dernier va s'adresser à la France et à Macron pour la même demande. 

Il y a un mois, Bloomberg mettait en évidence l’impressionnante nouvelle sur les efforts de Mike Pence, lors de la Conférence sur la sécurité de Munich, pour amadouer la chancelière allemande pour que celle-ci accepte de provoquer directement la Russie en envoyant des navires allemands dans le détroit de Kertch. Déployer des navires de guerre autour de la péninsule de Crimée pour participer à un exercice militaire dans l’objectif de démontrer le pouvoir des pays européens à la Russie, voici ce qu'espérait le vice-président américain dont le plan consistait à montrer à Poutine que les puissances occidentales ne renonceront pas à leur accès à ces eaux. Merkel, pourtant, rejette la demande. 

Il paraît que la position de la chancelière ne repose apparemment pas sur une volonté de principe de promouvoir la paix ou d’empêcher des provocations inutiles qui pourraient potentiellement déclencher une guerre régionale entre l’Ukraine et la Russie et les alliés occidentaux. Elle semble essentiellement fondée sur « l’insuffisance » de la mesure proposée par Pence contre Moscou. 

Berlin lance un avertissement aux États-Unis 

Par ailleurs, le ministre allemand de l'Économie et de l'Énergie Peter Altmaier a déclaré, le 7 mars, à la chaîne ZDF que l'Union européenne ne cherche pas une guerre commerciale avec les États-Unis, mais qu'elle est prête à défendre ses intérêts en faisant face aux décisions unilatérales de Washington. 

Il a ajouté que l'UE souhaitait résoudre le différend avec les États-Unis en acceptant de réduire les tarifs douaniers. 

« Cependant, si Washington décidait d'imposer unilatéralement des droits de douane plus élevés, Bruxelles y fournira une réponse appropriée afin que tout le monde sache que nous protégeons et défendons nos propres intérêts », a-t-il réitéré. 

 

 

Près de la moitié des militaires US s’attendraient à une guerre majeure!

Presque la moitié des militaires américains actuellement en fonction pensent que les États-Unis vont bientôt être entraînés dans une guerre majeure, selon le portail d’information Military Times, ayant mené une enquête anonyme auprès de ses lecteurs dans les rangs de l’armée.

 

[...]

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Ainsi, 70% des militaires sondés estiment que leur pays participera à une guerre au cours de l'année 2019. Il s’agit là d’une « augmentation choquante » car l’année dernière, ce point de vue n’a été exprimé que par 5% des répondants, précise le média.

En outre, environ 71% des soldats ont déclaré que la Russie constituait une menace importante, chiffre en hausse de 18 points par rapport à l’enquête de l’année dernière et 69% ont déclaré que la Chine représentait un danger, en hausse de 24 points sur un an.

Le cyberterrorisme figure cependant en tête de liste des menaces à la sécurité américaine, 89% des personnes interrogées ayant exprimé cet avis. Elles estiment toutefois que l’armée américaine est mal préparée pour repousser ce genre d’attaques.

Qui plus est, bien que l’année dernière la Corée du Nord ait été considérée comme étant une menace importante par plus de 72% des soldats, cette année ce point de vue n’a été exprimé que par 46% d’entre eux.

Lire l’article de 2018 sur fr.sputniknews.com

Les conséquences stratégiques pour l’Europe de la fin du traité sur les Forces nucléaires de portée intermédiaire (FNI) – par Ana POUVREAU

Un article d’Ana POUVREAU, spécialiste des mondes russe et turc, chercheur en sciences politiques, docteur ès lettres de l’Université de Paris IV-Sorbonne et diplômée de la Boston University en relations internationales et études stratégiques. Elle est auditrice de l’IHEDN et éditorialiste à l’institut FMES.

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Tous droits réservés.

Alors que l’Europe se prépare à célébrer, le 9 novembre 2019, le trentième anniversaire de la chute du mur de Berlin, les Etats-Unis ont annoncé, le 1er février 2019, leur retrait du traité sur les Forces nucléaires de portée intermédiaire (FNI). Le lendemain, la Russie a déclaré, pour sa part, qu’elle cessait à son tour de respecter le Traité, signalant ainsi le début d’une nouvelle ère dans le domaine des relations entre la Russie et l’Occident et rendant nécessaire une réflexion stratégique prospective, tant au plan des concepts qu’au plan des capacités.

Signé en 1987 par Ronald Reagan et Mikhail Gorbatchev, dans la foulée du sommet de Reykjavik (1986), le traité de désarmement FNI a marqué la fin de la guerre froide[1]. L’objectif de cet accord était l’élimination des missiles (russes et américains) balistiques et de croisière sol-sol dont la portée est comprise entre 500 et 5 500 km, de même que celle des lanceurs et des structures associées. Des procédures de vérification contraignantes furent établies à cet effet. Les vecteurs concernés avaient été à l’origine de la crise dite des Euromissiles, déclenchée une décennie plus tôt en Europe.

Les annonces récentes des retraits américain et russe du traité FNI semblent résulter de la montée des tensions entre ces deux pays, qui s’accusent mutuellement de violer le Traité. Cependant, une convergence d’intérêts entre les deux puissances signataires pourrait être sous-jacente à la disparition annoncée du Traité. En effet, autant les Etats-Unis que la Russie tenteraient actuellement de se libérer des contraintes du Traité FNI pour développer des systèmes offensifs face à la montée en puissance chinoise (la Chine n’étant pas signataire du Traité FNI), caractérisée notamment par le développement d’arsenaux de missiles balistiques et de croisière.

Ainsi, alors que cette évolution majeure du contexte géostratégique international est déterminée par les puissances nucléaires américaine, russe et chinoise, la disparition de ce traité – à l’origine bilatéral – prévue pour le début d’août 2019 (à moins que la Russie ne mette fin à ce que les Américains considèrent comme des violations du Traité), laisse se profiler des conséquences stratégiques importantes pour le continent européen. Avec la perspective d’une multiplication de missiles sol-sol en Europe, le spectre d’une « nouvelle course aux armements », évoquée par le président russe Vladimir Poutine[2],  de même que celui d’une guerre nucléaire limitée sur le continent européen, ressurgissent.

1.Les raisons des retraits américain et russe du traité FNI

  • Les griefs américains

Le bloc occidental dénonce le développement, à compter des années 2000, d’une nouvelle famille de missiles de croisière sol-sol russes, le 9M729 « Novator », dont la portée maximale dépasserait le plafond fixé par le traité FNI[3]. La Russie se trouverait ainsi en capacité de toucher l’Europe occidentale. La Russie en a longtemps nié l’existence, alors que ce missile serait déployé depuis 2016 sur le territoire russe.

Par ailleurs, comme le souligne Bruno Tertrais, la Russie est également soupçonnée de violer le Traité FNI dans le domaine balistique, à la fois avec son missile sol-sol à courte portée SS-6 et avec son missile sol-sol à longue portée RS-26[4].

  • Les griefs russes

En janvier 2019, les autorités russes ont tenté de démontrer que le missile 9M729 conserverait une portée de 480 km et ne contreviendrait donc pas au Traité[5].

Dans l’optique russe, les accusations américaines concernant les violations russes du Traité seraient infondées et dissimuleraient en fait une réalité stratégique inacceptable. Le général Valeri Guerassimov, chef d’état-major des armées de la Fédération de Russie, dénonce les systèmes de lancement verticaux Mark 41 Vertical Launching System ou Mk.41 VLS, déployés en Roumanie et bientôt en Pologne dans le cadre du bouclier antimissile balistique américain. Ces moyens pourraient être utilisés comme lanceurs de missiles de croisière à portée intermédiaire, ce qui constituerait une violation manifeste du traité FNI[6].

Depuis 2000, la Russie appelle les Etats-Unis à mettre fin à leurs tirs de missiles-cibles lors d’essais d’intercepteurs antimissiles. Ces tirs permettent de simuler des tirs de missiles balistiques de portée courte ou intermédiaire[7].

Enfin, la Russie condamne le déploiement par les Etats-Unis de drones armés à long rayon d’action[8]. Toutes ces allégations sont réfutées par les Etats-Unis.

2.Les implications stratégiques pour l’Europe

En novembre 2018, la cheffe de la diplomatie européenne, Federica Mogherini a exprimé la crainte que le territoire européen ne redevienne un champ de bataille pour d’autres puissances, comme il l’a été dans le passé, et qu’avec la fin du traité FNI, « la sécurité de l’Europe sera en danger »[9]. Depuis le dernier trimestre 2018, les déclarations russes face à la volonté des Etats-Unis de se retirer du Traité confirment ces inquiétudes. A titre d’exemple, en décembre 2018, le chef d’état-major des armées russes a annoncé que ce retrait aurait un impact négatif tant sur la sécurité européenne que sur la stabilité stratégique mondiale[10]. Lors d’un briefing destiné aux attachés de défense étrangers en poste à Moscou, il a déclaré, le 5 décembre 2018, que les pays hébergeant des systèmes de missiles américains deviendraient des cibles pour la Russie en cas de retrait américain du traité FNI :  » Vous devez comprendre que ce n’est pas le territoire américain, mais les pays qui hébergent des systèmes américains équipés de missiles à portée intermédiaire et à courte portée, qui deviendront les cibles des mesures de représailles de la Russie »[11].

Le 2 février 2019, le président russe Vladimir Poutine a annoncé que la Russie suspendrait ses engagements et commencerait à développer de nouveaux missiles à capacité nucléaire interdits par le Traité ainsi que des armes hypersoniques[12]. Cependant, ce déploiement n’aurait lieu ni en Europe ni ailleurs dans le monde à moins que les Etats-Unis ne décident d’en faire autant. La Russie refusait d’être entraînée dans une coûteuse course aux armements et par conséquent, elle n’augmenterait pas son budget de la défense pour produire de nouvelles armes.

Par ailleurs, selon les médias russes, le ministre de la Défense de la République tchèque aurait évoqué, le 10 février 2019, la possibilité de déployer des missiles et des radars américains dans son pays[13].

Dans un contexte stratégique déjà marqué par des incertitudes concernant la position des Etats-Unis vis-à-vis de ses Alliés de l’OTAN, la fin annoncée du traité FNI génère de nouveaux débats sur la sécurité européenne. On constate d’ores et déjà, à titre d’exemple, que l’Allemagne a relancé sa réflexion – jusque-là taboue – sur la possibilité pour elle de développer une force de dissuasion nucléaire[14]. Les perspectives sont également sombres en matière de maîtrise des armements nucléaires stratégiques notamment, alors que le traité New Start arrivera à son terme en février 2021[15].

*****

Vers la fin des années 2000, l’idée d’une « multilatéralisation » du Traité FNI[16] avait été avancée, ce qui aurait permis d’englober la Chine en particulier. Si la véritable raison derrière le retrait des Etats-Unis et de la Russie du Traité est principalement liée à la menace chinoise en termes de missiles de portée intermédiaire, on ne peut que regretter que cette dernière option ait été abandonnée. Dans les conditions actuelles, il serait essentiel d’inventer de nouveaux schémas qui contraindraient les puissances nucléaires, dont la puissance chinoise, à s’autolimiter dans ce domaine.

[1] Plus tard, le Traité fut étendu au Belarus, au Kazakhstan et à l’Ukraine devenus indépendants après la chute de l’Union soviétique en 1991.

[2] Andrew ROTH: “Russia follows US in suspending nuclear deal”, The Guardian, 2 février 2019. [https://www.theguardian.com/world/2019/feb/02/russia-follows-us-in-suspending-nuclear-deal]

[3] Bruno TERTRAIS: “La mort annoncée du traité FNI ou la fin de l’après-guerre froide”, Fondation pour la recherche stratégique, Note n°02/19, 1er février 2019. [https://www.frstrategie.org/publications/notes/la-mort-annoncee-du-traite-fni-ou-la-fin-de-l-apres-guerre-froide-02-2019]

[4] Bruno TERTRAIS, “La mort annoncée du traité FNI ou la fin de l’après-guerre froide”, op.cit. p.3.

[5] « Rupture du Traité FNI : le 9M729 n’est qu’un prétexte », Russia Today, 27 janvier 2019. [https://francais.rt.com/opinions/58504-rupture-traite-fni-9m729-est-pretexte]

[6] “Countries hosting US systems to become targets for Russia if US leaves INF – General Staff”, Agence TASS, 5 décembre 2018. [http://tass.com/defense/1034395]

[7] Op.cit. Agence Tass, 5 décembre 2018.

[8] Bruno TERTRAIS, “La mort annoncée du traité FNI ou la fin de l’après-guerre froide”, op.cit., p.3.

[9] Laurent LAGNEAU : « Otan/traité FNI : L’Allemagne s’opposerait au déploiement de missiles nucléaires en Europe », 27 décembre 2018. [http://www.opex360.com/2018/12/27/otan-traite-fni-lallemagne-sopposerait-au-deploiement-de-missiles-nucleaires-en-europe/]

[10] “Russia not to leave US withdrawal from INF Treaty unanswered, says General Staff”, Agence TASS, 5 décembre 2018.[http://tass.com/defense/1034387]

[11] “Countries hosting US systems to become targets for Russia if US leaves INF – General Staff”, Agence TASS, 5 décembre 2018. [http://tass.com/defense/1034395]

[12] Op. cit. Andrew ROTH.

[13] « La République tchèque prête à accueillir des missiles américains sur son territoire », Sputnik News, 10 février 2019. [https://fr.sputniknews.com/international/201902101039977994-republique-tcheque-missiles-americains/]

[14] Ulrich KÜHNTristan VOLPE,  Bert THOMPSON: “Tracking the German Nuclear Debate”, Carnegie Endownment for International Peace, 15 août 2018. [https://carnegieendowment.org/2018/08/15/tracking-german-nuclear-debate-pub-72884]

[15] Signé pour dix ans le 8 avril 2010, le traité New Start limite à 1550 le nombre de têtes nucléaires pour chacun des Etats signataires. Il pourra être prolongé de cinq ans.

[16] Bruno Tertrais : « Retrait américain du traité nucléaire FNI : quelles conséquences ? Trois Questions à Bruno Tertrais », Institut Montaigne, 24 Octobre 2018. [https://www.institutmontaigne.org/blog/retrait-americain-du-traite-nucleaire-fni-quelles-consequences]

 

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Médias, russophobie et apocalypse – mode de fabrication

« Nous sommes désormais un empire et nous créons notre propre réalité. Et pendant que vous étudiez cette réalité, judicieusement, comme cela vous revient, nous agissons à nouveau et nous créons d'autres réalités nouvelles, que vous pouvez étudier également, et c'est ainsi que les choses se passent. Nous sommes les acteurs de l'histoire (...). Et vous, vous tous, il ne vous reste qu'à étudier ce que nous faisons."
Karl Rove, conseiller du président George W. Bush. Propos recueillis par Ron Suskin, éditorialiste du Wall Street Journal et rapportés par Le Monde du 5 septembre 2008

Les États-Unis sont en proie à l’ingérence russe. L’ennemi n’est plus aux portes. Il y a deux ans, il a franchi le pas et les pare-feux. Y compris ceux de la Maison Blanche. Le virus(se) « infecte » désormais la société américaine de l’intérieur. Propagé par les réseaux sociaux, il ravage les esprits d’électeurs indécis et de citoyens « mal informés ».
Les grands médias américains et le Russiagate

C’est en tout cas l’image projetée par les grands médias américains (New York Times, Washington Post, Newsweek, Time Magazine, MSNBC, CNN etc.) sur toile de fond de l’affaire « Russiagate » (depuis mai 2017, l’ancien chef du FBI, Robert Mueller, enquête sur une prétendue collusion entre Donald Trump et la Russie. Aucune preuve n’a été produite à ce jour). Initiée par des acteurs politiques comme principale raison de la défaite de Hillary Clinton, « Russiagate », a été promue, amplifiée et instrumentalisée pour devenir ce qu'elle est aujourd'hui – une paranoïa collective d’État.

Comme chaque psychose de masse, Russiagate se nourrit de ses propres hyperboles. Ainsi, selon Kathleen Parker, chroniqueuse au Washington Post, les incursions du Kremlin dans les médias sociaux « ont manipulé la pensée américaine ». Ceci, rajoute-t-elle, est particulièrement vrai pour « les personnes plus âgées, non-blanches et moins éduquées ». « Les Américains de tout bord politique ont été dupés par Poutine », renchérit son collègue, Dana Milbank. "Poutine a pris les citoyens Américains pour des idiots", « nous [les Américains] sommes profondément stupides » conclut-il. Le rôle néfaste de Poutine ne se limite pas au sabotage électoral. Tout en préparant la 3e guerre mondiale, il serait en train de transformer la démocratie US en kleptocratie postsoviétique. Ses bombardiers nucléaires sillonnent le ciel de l’Alaska, alors que ses hackers infiltrent impunément la grille énergétique américaine, au risque de faire mourir de froid des millions d’Américains.

Alliance néoconservateurs/médias/renseignement

Certes, l'establishment médiatique américain n’a jamais été suspect d’affinités pro-russes. Cependant, même le bref épisode maccarthyste des années 50 n’était finalement qu’un anticommunisme de principe d’une minorité républicaine. Contrairement aux cycles antérieurs d'hystérie antisoviétique, la russophobie actuelle est un activisme assumé d’une alliance contre-nature entre médias démocrates, les néoconservateurs et la communauté du renseignement. Quant aux quelque 200 journalistes et sites d’information indépendants qui ont refusé de s’y aligner, ils ont été listés comme les « porte-paroles de la propagande poutinienne ».

On peut penser qu’avec la disparition de l’URSS a disparu aussi la justification idéologique pour dénigrer la Russie. Et pourtant l’animosité des médias à son égard n’a jamais été aussi forte. Les nouveaux maîtres du discours ont simplement substitué à l’anticommunisme d’antan, la diabolisation de Poutine et la perfidie congénitale russe.

Vladimir Poutine, le retour du diable

Sans surprise, Poutine est qualifié par défaut de tyran, impérialiste, raciste, antisémite et assassin de ses ennemis politiques. De telles accusations sont presque toujours axiomatiques. Aucune preuve n’est jamais apportée, ni même considérée nécessaire.

D’ailleurs, Poutine ne serait qu’un symptôme. L’Occident « n’a pas un problème Poutine », constate un haut fonctionnaire américain. « En fait, il a un problème avec la Russie ». À y bien réfléchir, d’autres nations, tout aussi « exceptionnelles et indispensables» ont eu déjà le même problème. À l’heure où le politiquement correct règne sans partage dans les médias officiels, les Russes y sont décrits comme génétiquement déficients, ineptes à concevoir et à faire marcher une société normale. Corrompre, c’est dans l’ADN russe a écrit récemment le New York Times. Portée par cette déferlante de russophobie, l’ex ambassadrice Nikki Haley a déclaré depuis la tribune de l’ONU que « le mensonge, la tricherie et les comportements voyou s» sont une « norme de la culture russe ».

Arriérés et dysfonctionnels, les Russes n’en sont pas moins des « maîtres – marionnettistes », capables d’orienter le résultat de n’importe quelle élection. Lors d’une interview avec la chaîne MSNBC le 28 mai 2017, James Clapper, un ancien directeur du renseignement américain, s’est dit convaincu « que les Russes (…) sont presque génétiquement disposés à coopter, à infiltrer, à gagner des faveurs (…) c’est une technique typique de la Russie ».

Or, le discours médiatique dominant a dépassé le stade des invectives puériles. Le ton est désormais ouvertement belliciste. Sans qu’elle soit jamais établie par aucun fait sérieux, la prétendue « ingérence» du Kremlin est assimilée à «une attaque contre la démocratie américaine» et à un acte de guerre comparable à Pearl Harbour et au 11 septembre. Bien que absurde, cette posture victimaire semble remplir son objectif : réduire à néant toute tentative de critique et justifier d’éventuelles « représailles » à l’encontre de l’oppresseur présumé. Exhorter son audience à "traiter la Russie comme le terroriste qu’il est" ou à bombarder la Crimée, n’est plus une position marginale. Des décideurs et hauts responsables américains ont récemment agité des menaces sans précédent contre Moscou. Ainsi, Kay Bailey Hutchison, l'ambassadrice des États-Unis auprès de l'OTAN a proposé de "détruire" tout missile russe qui, selon elle, violerait un traité de 1987. De même, en Septembre dernier, le Secrétaire américain de l'Intérieur Ryan Zynke a menacé la Russie de « blocus naval ».

Cette stratégie a été payante. Selon le dernier sondage Gallup, la puissance militaire russe est considérée comme une menace critique par 52% des Américains. Soit une progression de 39% par rapport au même sondage de 2016. Aujourd’hui, la Russie est perçue comme "le plus grand ennemi" des États-Unis par 32% des Américains. Loin devant la Chine (21%), Corée du Nord (14%) et l’Iran (9%).

La fabrication du consentement

Dans leur ouvrage classique « La fabrication du consentement » (Manufacturing Consent: The Political Economy of the Mass Media, Noam Chomsky & Edward S. Herman Publisher Pantheon Books 1988) Noam Chomsky et Edward Herman ont détruit un des grands mythes américains: en démocratie, des médias indépendants et concurrents, informent de façon objective des citoyens libres et éclairés. Chiffres, exemples, analyses et tableaux comparatifs à l’appui, les deux chercheurs ont démontré qu’il n’existe pas d’ « information » à proprement parler. Il n’y a que des modèles de propagande.

Les médias de masse américains, concentrés dans un nombre toujours décroissant de grandes sociétés, constituent un système qui sert à communiquer des messages et des symboles à la population. «The  news » n’est qu’un instrument de communication idéologique pour légitimer le pouvoir et les politiques d’une élite dominante.

Les conclusions de cette étude parue en 1988, ont passé l’épreuve du temps. Les mécanismes pour « fabriquer du consentement » sont les mêmes qu’il y a 30 ans. L’internet a sans doute démultiplié leur efficacité. Mais il les a rendus aussi plus évidents. Deux exemples illustrent bien ce constat.

L’Homme de Poutine en Alabama

Lors de l'élection sénatoriale en Alabama de 2017, la société New Knowledge (une entreprise de cybersécurité et d'intelligence privée liée au Parti Démocrate), a orchestré une campagne sous faux drapeau, visant à discréditer le républicain Roy Moore comme « candidat du Kremlin ».

L’opération consistait à ouvrir des faux comptes de « bots russes » sur Facebook et Twitter. Du jour au lendemain, la candidature de Moore a reçu le « soutien» des milliers de « russes », dont les profils sociaux venaient d’être créés par New Knowledge. Les démocrates n’ont pas tardé à désigner Moore come « l’homme de Poutine » dans la course électorale. Or, bien qu’il partait favori, Moore, a finalement perdu avec une marge de 1,5 %.

Une turpitude n’étant jamais complète que si l’on peut s’en prévaloir, les deux fondateurs de New Knowledge, Ryan Fox et Jonathan Morgan s’en sont félicités dans un memo interne. Comble de la désinformation, les maniganceurs ont coécrit un article dans le New York Times dénonçant « la guerre de propagande contre les Américains » et l’omniprésence de “comptes de médias sociaux liés à la Russie”. Le même article estimait qu’“au moins des centaines de milliers, et peut-être même des millions” de citoyens américains se sont fait berner par les bots russes. On peut se demander si ce chiffre inclut les bots russes créés par les deux auteurs ? Dans le même élan, New Knowledge a rédigé un rapport à l’intention du Sénat sur les prétendues tentatives de la Russie de saboter la démocratie américaine.

Lorsque l’affaire a été révélée, le CEO de New Knowledge a prétendu qu’il ne s’agissait que d’une “petite expérience” conçue pour imiter et tester “la tactique russe”. L’argent pour cette expérience provenait de Reid Hoffman (cofondateur milliardaire de LinkedIn), qui a versé 100.000$ pour l’opération. Hoffman a présenté ses excuses publiques, en précisant qu’il ignorait comment l’argent avait été utilisé. Le résultat du vote en Alabama n’a pas été invalidé pour autant. Ainsi va l’ingérence russe.

Integrity Initiative

L’existence de l’opération « Integrity Initiative » (« I.I. ») a été dévoilée lorsque les serveurs d’un obscur think tank anglo-saxon, « Institute for Statecraft » ont été piratés en Novembre 2018. Les documents fuités ont mis au grand jour un organisme de propagande discret, financé à la hauteur de £ 2.000.000 (environ 2,3 millions d’euros) par le Foreign Office et géré par des officiers du renseignement militaire britannique. Sous l’apparence d’une ONG, I.I. a mené une guerre de l’information visant à influencer l’opinion et les politiques publiques à l’égard de la Russie.

Véritable « réseau de réseaux », I.I. opère par «clusters» (faisceaux ou grappes) présents dans plusieurs pays*. Ses agences locales mettent en relations des journalistes, militaires, universitaires et lobbyistes « de confiance ». En tant qu’affiliés I.I., ceux-ci reçoivent des alertes via les médias sociaux, les invitant à agir lorsque le centre britannique en perçoit la nécessité. Les faisceaux/grappes ont en outre pour vocation à placer des articles « de journalistes indépendants », sur la base des informations fournies anonymement par le réseau. Parmi les éditions désignées comme « hôtes amicaux » figurent Buzzfeed et El Pais espagnol (entre autres). Les dossiers (encore incomplets) mis en ligne par le groupe Anonymous révèlent également les noms de contractants rémunérés pour placer de la désinformation antirusse dans Newsweek et The Guardian.

Il est à noter que parmi les principaux sponsors privés d’I.I. figure le Rendon Group. Il s’agit d’une agence de relations publiques, sous-contractant de longue date de la CIA et d'autres agences de renseignement américaines. John Randon, son fondateur, est tristement célèbre pour avoir monté de toutes pièces le Congrès national irakien (coalition bidon de partis dissidents irakiens). Le Rendon Group a été payé 100 millions de dollars par le Pentagone pour implanter de la désinformation et des fausses histoires sur les Armes de Destruction Massives de Saddam Hussein, afin de façonner l'opinion publique et « vendre » l'intervention américaine en Irak.

L’efficacité orwelienne d’I.I. a été vérifiée lorsque le 7 juin 2018, il n’a fallu que quelques heures au faisceau espagnol pour faire dérailler la nomination de Perto Banos au poste de Directeur du Département de la Sécurité Nationale en Espagne. Le groupe a déterminé que Banos avait une vision trop positive de la Russie. Le faisceau a alors lancé une campagne coordonnée de diffamation contre lui sur les médias sociaux.

La fabrication de la réalité

Karl Rove nous avait prévenus. « Fabriquer du consentement » ne suffit plus. L’Empire se définit désormais par la capacité de ses gouvernants à générer la réalité des gouvernés. Ceci, bien entendu, n’est pas nouveau. Ce qui est inédit c’est la brutalité de l’aveu.

Maintenant on sait, les guerres en Irak, en Lybie, en Syrie (parmi tant d’autres) ont été basées sur des narrations truquées. Pris en flagrant délit de connivence politique, les medias américains n’ont pas eu à subir les conséquences de leur manipulation. Ces mêmes médias attisent aujourd’hui une russophobie hystérique et belliqueuse. Le risque que celle-ci soit prélude à une guerre annoncée est bien réel. Ainsi, l’empire aura-t-il produit une dernière réalité : un monde d’après-guerre thermonucléaire. Y a-t-il encore une raison d’espérer que les médias américains arrêteraient cette course vers l’annihilation ? Peut-être. Après l’apocalypse atomique, il ne resterait personne à qui mentir.

Note

*Des documents citent comme étant opérationnels les clusters en Espagne, France, Allemagne, Grèce, Pays-Bas, Lituanie et Norvège. La mise en place de nouveaux clusters est envisagée en Arménie, Moldavie, Géorgie, Suède, au Monténégro, à Malte, aux États-Unis et au Canada, ainsi qu'en Estonie, Pologne, Slovaquie, Roumanie, Bulgarie, et Autriche.

 

 

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Laos signifie le Peuple de DIEU, la Nation prise dans son ensemble. Seul le Peuple est souverain
  • La Laosophie est une philosophie de l'existence, très ancienne puisque nous l'avons fait remonter aux sources mêmes du début de la Philosophie Grecque, soit au VIIème siècle avant notre ère par l'intermédiaire de la première femme philosophe, SAPPHO.
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