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Laos signifie le Peuple de DIEU, la Nation prise dans son ensemble. Seul le Peuple est souverain
18 avril 2018

WWIII : MACRON VEUT SE MESURER A POUTINE: La République Macronique se sert du Bras de Dieu, pour inviter l'Eglise Catholique...

Laos signifie le Peuple de DIEU, la Nation prise dans son ensemble. C'est du mot grec LAOS que vient le mot Laïque. Seul le Peuple est souverain. Il est temps de réunir ceux qui veulent redonner le Pouvoir au Peuple de Dieu et au Libre Arbitre des Hommes. (ce Blog non professionnel, ne fait pas appel à la publicité ni à des subventions pour exister , il est gratuit et tenu par des bénévoles).

WWIII : MACRON VEUT SE MESURER A POUTINE: La République Macronique se sert du Bras de Dieu, pour inviter l'Eglise Catholique, à le soutenir dans le prêche des fidèles à la Guerre Totale dont il se veut l'initiateur mandaté dans le Monde contre l'Orient qui se rebelle et la Russie qui se fait son défenseur. Pour Macron le Nouvel Ordre Mondial que TRUMP a abandonné, doit régir le Monde avec Jérusalem comme Capitale. "JE SUIS L'EGAL DE POUTINE" dit-il avec le soutien de Jacques ATTALI.

Publié le 18 avril 2018 par José Pedro, collectif des rédacteurs dans LAOSOPHIE sur Overblog

WWIII : MACRON VEUT SE MESURER A POUTINE: La République Macronique se sert du Bras de Dieu, pour inviter l'Eglise Catholique, à le soutenir dans le prêche des fidèles à la Guerre Totale dont il se veut l'initiateur mandaté dans le Monde contre l'Orient qui se rebelle et la Russie qui se fait son défenseur. Pour Macron le Nouvel Ordre Mondial que TRUMP a abandonné, doit régir le Monde avec Jérusalem comme Capitale. "JE SUIS L'EGAL DE POUTINE" dit-il avec le soutien de Jacques ATTALI, qui a pondu son discours pour les Français. Car Macron ne roule pas pour la France, mais pour Israël et les UK, "le plus difficile a été de convaincre TRUMP qui a déjà rejoint l'idéologie Multipolaire". MACRON se fait recadrer par la Maison Blanche (fin de page), ce qui risque d'avoir pour effet la suppression de TRUMP, car non seulement il a prévenu Poutine de l'imminence des missiles et des lieux frappés en disant qu'il a évité des frappes sur objectifs Militaires où des Russes auraient pu s'y trouver, sur conseil de Macron de toucher aux Russes, mais il a prévenu Poutine que le Deep State voulait le tuer.

Pour devenir JUPITER, il a fallu à Macron de rentrer dans le PC JUPITER du Palais de l'Elysée pour des frappes sur la Syrie, avec comme arrière plan POUTINE, celui qui protège la Syrie, il a fallu qu'il demande aux Européens de le suivre en tant que chef de Guerre, ce qu'ils n'ont pas encore fait, il a fallu qu'il dirige la coalition armée dont certaines cibles étaient des cibles Militaires avec des Russes en Syrie, ce que n'a pas voulu TRUMP, et maintenant il voit la puissance de l'Eglise Catholique Franc-Maçonne qui peut l'aider à conquérir le Monde, en faisant de l'Europe un Champ de Bataille où tous les Français doivent se sacrifier pour Mère Patrie, comme l'a fait Arnaud Beltrame, qui n'en demandait pas tant.

Arnaud Beltrame avait été pris en main par la hiérarchie Catholique afin de devenir le Héros que les Français attendaient.(voir les liens ci-dessous à propos de Belle Trame Satanique.

Pour Macron l'Eglise Catholique est une religion d'ETAT, depuis Constantin le Grand, qui l'a instituée pour la Paix sociale du petit Peuple, et pour l'emmené là ou l'ETAT a besoin de lui, dans les heures graves de la République en danger, pour servir de chair à canon des batailles à venir pour qu'il succombe sans cris dans la subordination des classes sociales. Les filles du peuple seront sacrifiées à la sécurité des filles de l’aristocratie, pendant que les fils du peuple iront se faire tuer pour défendre la propriété des capitalistes. Chair à plaisir, chair à canon.

Enfant chéri du système mais qui se dit "anti-système", conformiste ou audacieux, "ni de droite, ni de gauche", Emmanuel Macron, trentenaire à l'ambition immense, a fait irruption dans la campagne présidentielle en espérant s'offrir l'Elysée pour premier trophée.

Ancien banquier d'affaires chez Rothschild inconnu il y a trois ans, ministre de l'Economie deux ans durant, héritier et parricide de François Hollande, le candidat, pour la première fois face à des électeurs, promet un "renouvellement" profond de la vie politique, à la tête d'un grand mouvement du centre.

Education bourgeoise chez les jésuites à Amiens, nez dans les livres auprès de sa grand-mère directrice de collège, c'est un élève modèle mais aussi rebelle, quand il s'agit de défier les conventions pour épouser sa professeure de français au lycée, de 24 ans son aînée.

"Le lien entre l'Eglise et l'état s'est abimé, et il nous faut le réparer, pour cela il nous faut un dialogue en vérité."

Il nous rappelle que dans ce collège des Bernardins, le Père Gaston Fessard (1897-1978), jésuite français, philosophe et théologien, franc-maçon, a marqué l’histoire intellectuelle de la France par son discernement spirituel des grandes idéologies : libéralisme, communisme, nazisme. Interlocuteur de plusieurs grands intellectuels (Pierre Teilhard de Chardin, Alexandre Kojève, Raymond Aron, Henri de Lubac, Gabriel Marcel, Emmanuel Mounier, Jeanne Hersch, Claude Lévi-Strauss…) et spécialiste de Hegel, Marx et Kierkegaard, il a exprimé un ensemble de jugements d’une impressionnante lucidité sur l’actualité de son temps. La table ronde aura pour but de montrer que la pensée du P. Fessard demeure un puissant outil pour discerner les problèmes politiques et économiques de notre temps.

Depuis Nicolas de Bonneville, initié à la franc-maçonnerie en 1786 lors d’un séjour en Angleterre, qui produit un ouvrage sur la question, du complot Jésuite, "Les Jésuites chassés de la maçonnerie, et leur poignard brisé par les maçons" en 1788 où il accuse les Jésuites d’avoir introduit dans la franc-maçonnerie, la vie et la mort des Templiers, la doctrine de la vengeance pour le crime politique et religieux de leur destruction dans les degrés symboliques et les quatre vœux de leur congrégation dans les degrés supérieurs, les Jésuites y sont à nouveau rentré avec la Pape noir Jorge Mario Bergoglio dit François 1er, commandeur en Chef de l'Eglise Catholique et des humanistes qui veulent la Guerre du Nouvel Ordre Mondial, dont la France est le bras armé de l'Eglise. "Je suis l'arme Nucléaire dit Macron et l'Eglise Catholique est mon soutien spirituel devant le Dieu des Francs-Maçons: Satan-Lucifer pour lequel François fait des Messes Noires".

Pour cela il est indispensable de vénérer l'exemple du Français Arnaud Beltrame, forcé à se sacrifier, par abandon de ses subordonnés, qui ne sont intervenu que 10mn plus tard que son cri désespéré "assaut assaut". Arnaud a été conçu par Macron pour incarner l'idéal Français du Sacrifice, comme le Jésus-Christ des Chrétiens, car pour les Francs-Maçons, JC est bien le fils de Satan, mais n'a pas été crucifié. 

"Le lien entre l'Eglise et l'ETAT Français s'est abimé et grâce à Satan, il nous faut le réparer, pour cela le 23 Mars Arnaud Beltrame d'un geste héroïque du sacrifice, que l'on a un peu aidé, par des ressorts secrets, dans sa fidélité républicaine, maçonnique, et sa foi catholique ardente interdite dans la Franc-Maçonnerie pour cause d'avoir rompu le serment de sang qui lui vaut la mort, sa conduite qui prête à l'épreuve suprême de la mort, d'une complexité héroïque, lorsque vient l'heure de la plus grande intensité, dans l'épreuve, pour rassembler toutes les ressources que l'on a en France, pour se battre contre mon ennemi dont je suis l'égal, Catholiques pervertis à Satan, vous êtes mon bien et mon soutien dans la Guerre que nous allons mener, où j'ai personnellement conduit les forces US-UK-FR dans les frappes contre la Syrie et Poutine, vous vous êtes réunis en 1914, en 1940, et vous avez fait le salut Allemand, comme un seul homme, aussi je vous demande qu'il en soit ainsi pour la victoire finale du Nouvel Ordre Mondial avec Jérusalem pour Capitale et à Pergame où siège SATAN. 

 

 

La mère d'Arnaud ne semble pas consternée par la mort de son fils et semble connaître l'histoire, par contre le père est dagereux, prêt à parler!

Macron fait appel à l’Église catholique pour construire un régime autoritaire
Le discours de plus d‘une heure prononcé par le président Emmanuel Macron devant la haute hiérarchie catholique réunie à Paris le 9 avril est une claire indication que l‘aristocratie financière envisage l‘installation d‘un régime autoritaire en France.

Quelques jours avant une attaque contre la Syrie avec pour cible la Russie, au risque d‘une Troisième Guerre mondiale et devant l‘émergence du premier grand mouvement de la classe ouvrière contre son gouvernement, Macron a adressé comme premier chef d’État français de l‘histoire, un discours à l’Église catholique. Il y a appelé ce rempart de la réaction à forger à nouveau, 75 ans après le régime collaborationniste de Vichy, une alliance étroite avec l’État.

En prononçant ce discours, Macron a enfreint délibérément son obligation constitutionnelle, inscrite dans la loi de 1905 de séparation de l’Église et de l’État. «La sécularisation ne saurait éliminer la longue tradition chrétienne», a-t-il déclaré.

Dans un discours flagorneur, plein d’envolées lyriques en faveur du catholicisme, truffé de falsifications historiques, de références ultra-nationalistes dignes de l’extrême droite, de citations de théologiens jésuites, d‘écrivains et de philosophes réactionnaires, il a déclaré vouloir «réparer le lien entre l‘Église catholique et l’État», qu’il décrivit comme «indestructible» parce qu‘il «s‘était forgé» dans des moments comme «l‘Union sacrée de 1914».

En évoquant l’Union sacrée et la politique visant à écraser l’opposition ouvrière à la Première Guerre mondiale, Macron a attiré l’attention sur les causes qui impulsent le regain d’intérêt actuel pour le catholicisme politique dans la classe dominante. Alors que sous Macron, la France se prépare à de nouvelles guerres de grande envergure, Macron tente de ranimer les principales traditions de la réaction sociale en France.

Il a lancé un appel vibrant pour que l’Église intervienne résolument dans la situation politique et influence les décisions législatives. «Je suis ici ce soir pour vous demander solennellement de ne pas vous sentir aux marches de la République mais de retrouver le goût et le sel du rôle que vous avez toujours joué», a-t-il déclaré. Macron voulait qu’ils «s’engagent politiquement dans notre débat…parce que, historiquement, vous l’avez toujours nourri».

Il prévoit pour l’Église un rôle idéologique majeur dans la société et une mission moralisatrice. L’Église contribuait à maintenir l‘unité de la nation dans une période ou «l’étoffe même de la nation menace de se déchirer». «Je suis convaincu que la sève catholique doit contribuer encore et toujours à faire vivre notre nation», a-t-il dit.

Érigeant l‘obscurantisme catholique en véritable guide intellectuel de l‘humanité, il dit aux évêques rassemblés: « Nous écoutons une voix qui tire sa force du réel et sa clarté d’une pensée où la raison dialogue avec une conception transcendante de l’homme».

Il a invoqué des situations «de grande intensité» comme 1914, où l’Église avait envoyé avec l‘Etat des millions de travailleurs dans la boucherie de la Première Guerre mondiale. «Lorsque l’épreuve commande de rassembler toutes les ressources qu’on a en soi au service de la France, la part du citoyen et la part du catholique brûlent, chez le croyant véritable, d’une même flamme», a-t-il dit avec pathos.

L‘Eglise catholique devait aider à faire accepter les sacrifices, faire accepter l‘Union européenne et ses attaques à la population. «Et cet engagement que vous portez, j’en ai besoin pour notre pays comme j’en ai besoin pour notre Europe», dit-il. Reprenant devant le clergé sous une forme légèrement modifiée sa thèse selon laquelle les travailleurs hostiles envers ses réformes sont des «fainéants», il dit: «Nous avons trop de nos concitoyens qui pensent que ce qui est acquis, est devenu naturel.»

La conférence des évêques applaudit Macron. «J’ai bu du petit-lait, déclara ensuite l‘aumônier des parlementaires, Laurent Stalla-Bourdillon. «C’était absolument remarquable,» s’enthousiasma l’évêque aux armées Antoine de Romanet.

Ce discours de Macron doit constituer une sérieuse mis en garde. La bourgeoisie française comme européenne sait que les travailleurs n’accepteront pas la misère et la dévastation militaire qu’elle leur prépare. La confrontation actuelle entre la classe ouvrière et les jeunes et le gouvernement Macron a des implications révolutionnaires. Elle ne sera pas résolue par un compromis que la situation d’énorme crise économique, politique et militaire internationale ne permet pas.

Macron a déjà imposé sa Loi travail II par des ordonnances fin 2017, il compte imposer la privatisation de la SNCF de la même manière. Il n‘acceptera pas de négocier sa destruction des acquis sociaux par laquelle il veut financer ses 300 milliards d‘euros de dépenses sur les armées et ses préparatifs de guerre. Trois jours après son appel à l’Église, il disait dans une interview ne pas vouloir se préoccuper de l‘opinion publique face aux manifestations des cheminots et des étudiants alors qu‘il préparait en même temps une attaque illégale contre la Syrie.

Son gouvernement essaiera de contrer l‘opposition grandissante de la classe ouvrière en abandonnant les formes démocratiques traditionnelles et en installant un régime autoritaire.

Un tel régime reposera sur une large couche de la classe dirigeante et de la petite bourgeoisie qui a évolué vers l’extrême droite. Le geste de Macron a été salué par les partisans avérés de Vichy comme Eric Zemmour, qui le qualifie de «jeu élégant de Macron avec les Catholiques». Zemmour s’est enthousiasmé que Macron ait fait «l’éloge de l’oeuvre des chrétiens dans la République, sans ajouter son petit couplet repentant sur les accointances de l’Église avec Vichy ou la contre-Révolution.»

Le même son de cloche se faisait entendre parmi des post-soixante-huitards réactionnaires proches de la pseudo gauche. Bernard Henry-Levy a présenté l‘église catholique comme une «minorité persécutée», pour lui, le chef de l‘Etat «a fait son boulot … en faisant tout ce qu‘il peut pour la réintégrer dans l‘espace public.»

Mais cette évolution n‘est pas limitée aux ex-maoïstes comme Henry-Levy. Elle concerne aussi toute une frange de la petite-bourgeoisie radicalisée en 1968 et dont des universitaires tels que Marcel Gauchet sont exemplaires. D‘abord influencé par le groupe anti-trotskyste Socialisme et barbarie, il se dirigea constamment vers la droite aboutissant à des conceptions, similaires à celles de Macron, que le christianisme était «le facteur décisif de l’essor occidental». Une de ses thèses est que l’immigration a provoqué «une blessure au sentiment populaire de souveraineté».

Cette évolution de Macron souligne la faillite politique de ceux qui ont prétendu qu’on pourrait voter Macron au second tour des présidentielles de 2017 en tant que moindre mal, pour stopper l’ascension de l’extrême-droite et de la candidate frontiste, Marine Le Pen. En fait, la montée des traditions de l’extrême-droite catholique ou chrétienne n’est pas le propre de Le Pen; Macron y fait appel régulièrement et ouvertement à présent.

Francis Dubois

L’ordre international face à l’Amérique de Trump
parPierre Vimont

Pierre Vimont a notamment été ambassadeur de France aux États-Unis et secrétaire général exécutif du Service européen pour l’action extérieure.

Un an après son élection, Donald Trump continue de susciter des réactions contradictoires aux États-Unis. Le cœur de son électorat lui reste fidèle, en dépit d’un exercice pour le moins chaotique du pouvoir. Dans le même temps, les médias, dans leur grande majorité, se sont réfugiés dans l’indignation permanente, pendant que le reste du pays ne sait plus quoi penser d’un monde politique de plus en plus éloigné de ses préoccupations. 

À l’étranger, le président américain suscite assurément de la perplexité au sein d’une communauté internationale qui semble désemparée face à un phénomène dont elle peine à saisir les contours, ou les conséquences. Plus précisément, les partenaires de l’Amérique se demandent si la présidence Trump va poursuivre son cours erratique ou, au contraire, trouver progressivement un équilibre plus rassurant sous l’influence d’un entourage moins imprévisible. Dans cette seconde interprétation, les incohérences actuelles de Donald Trump sont perçues comme la traduction d’un difficile apprentissage du pouvoir, à l’image de ce qu’on a pu observer dans le passé avec certains présidents américains. En revanche, pour les plus inquiets, la question est de savoir si l’on n’assiste pas à un tournant de la diplomatie américaine, prémisse d’un mouvement de fond qui va progressivement bouleverser l’ordre international tel qu’il a existé depuis 1945, et faire apparaître un nouveau monde « post-américain », lourd de menaces et de déséquilibres. 

Le président Trump représente-t-il un épiphénomène ou est-il l’agent d’une rupture fondamentale de l’ordre mondial actuel ? Telle est la question à laquelle la communauté internationale doit aujourd’hui répondre si elle veut engager la transformation de l’ordre mondial qui demeure, chacun le pressent, une nécessité.

Une tradition ancienne

Les hésitations américaines à l’égard du système international ne sont pas nouvelles. On connaît la longue litanie des résistances de l’Amérique chaque fois que la communauté internationale a voulu progresser et innover : le refus de rejoindre la Société des Nations après la Première Guerre mondiale, les tergiversations autour de l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO), vis-à-vis de laquelle les États-Unis semblent vouloir utiliser l’arme du retrait à répétition, la difficulté à se joindre à l’effort international pour lutter contre les changements climatiques, qu’il s’agisse de l’accord de Rio en 1992 ou de celui de Paris en 2015. La récente décision du président Trump à propos de l’accord de Vienne sur le programme nucléaire iranien confirme cette tendance permanente de la diplomatie américaine : rarement à l’aise lorsqu’elle doit se soumettre à des contraintes internationales, elle semble constamment tentée par la renonciation à ses engagements extérieurs, et par l’isolationnisme.

Ces aller-retours entre ouverture vers l’international et repli sur soi traduisent le plus souvent les rapports difficiles qui existent aux États-Unis entre pouvoirs exécutif et législatif. Ils sont le plus souvent le fait de présidents américains soucieux de donner à leur pays un rôle majeur dans les affaires du monde, en accord avec sa puissance et son influence réelles, mais confrontés à un Congrès qui résiste à leurs ardeurs et les freine. À cet égard, l’ordre international issu de la Seconde Guerre mondiale et largement influencé par les États-Unis a pu représenter pour l’Amérique une forme d’apothéose, mais aussi d’anomalie par rapport à une vision beaucoup plus restrictive de son rôle dans le monde, tel qu’il a prévalu pendant la plus grande partie de son histoire. Dès lors, le retour progressif de l’idéologie isolationniste après l’échec du Vietnam et les difficultés récurrentes en Irak ou en Afghanistan ne sauraient surprendre, et le phénomène Trump, à sa manière, constitue la suite logique de ce mouvement perpétuel entre tentation extérieure et rétractation intérieure.

Reste cependant un doute plus sérieux sur les remous auxquels nous assistons aujourd’hui. La diplomatie, telle que la pratique pour le moment le président Trump, est-elle la simple répétition d’une sorte de tradition historique qui voit le pays osciller à intervalles réguliers entre les deux tendances d’ouverture et de fermeture ? Ou bien correspond-elle à une évolution plus radicale, liée aux transformations d’un monde globalisé dans lequel la puissance américaine, confrontée à des partenaires de plus en plus actifs, cherche laborieusement à se définir un nouveau rôle ? En d’autres termes, au-delà de la personnalité pour le moins erratique du président américain, ce nouvel accès d’isolationnisme pourrait-il être le contrecoup d’un changement beaucoup plus profond de la communauté internationale ?

La zone grise de la diplomatie américaine

Cette interrogation a des implications très pratiques. Selon qu’on minimise ou, au contraire, exagère les effets perturbateurs de l’administration Trump, des attitudes différentes s’imposent. Soit les partenaires des États-Unis font le dos rond et se bornent à limiter les dégâts en espérant qu’à terme l’influence positive de son entourage conduira le président américain à donner un cours moins erratique à sa diplomatie ; soit ils concluent que, en présence d’un changement de fond des orientations de la politique étrangère des États-Unis, il leur faut agir sans plus attendre. Dans cet ordre d’idées, l’exhortation d’Angela Merkel après le dernier sommet du G7 sonne comme un avertissement. En appelant ses partenaires européens à tirer les conséquences du nouveau tour pris par la diplomatie américaine et à prendre leur destin en main, la chancelière allemande a semblé faire son deuil d’un retour de l’Amérique à ses positions traditionnelles, du moins tant que Donald Trump sera au pouvoir.

Cette attitude d’Angela Merkel n’a pas dissipé tous les doutes de ses partenaires, européens ou autres. Il demeure aujourd’hui encore une forte hésitation au sein de la communauté internationale face aux contradictions du président américain. Rares sont ceux qui pensent que Donald Trump va modifier sa façon de faire de la diplomatie, et encore moins changer de personnalité. Pour autant, les mêmes ne croient pas davantage à un président animé par de fortes convictions et soucieux d’établir une doctrine argumentée en matière diplomatique. Ils voient plutôt dans tout ce qu’a entrepris Donald Trump depuis le début de son mandat la marque d’une action qui marche à l’instinct. En Syrie, l’action américaine a pu, sur le plan militaire, bloquer certains des agissements de Bachar Al-Assad en frappant ses dépôts d’armes chimiques, mais elle n’a pas bridé le rôle croissant de la Russie dans la recherche d’un règlement politique de la crise. À propos de la Corée du Nord, les pressions de toutes sortes exercées par Washington sur le régime de Pyongyang ne sont pas parvenues à dissimuler que l’issue au blocage actuel repose en grande partie sur la bonne volonté de la diplomatie chinoise, ou celle de Moscou. Quant à l’incertitude entretenue par le président Trump sur l’avenir de l’accord nucléaire avec l’Iran, celle-ci ne peut qu’accentuer le sentiment que la diplomatie américaine peine à garder un cap clair, et qu’elle fait ainsi le jeu de ses concurrents au Moyen-Orient.

Une diplomatie américaine sous l’influence de la politique intérieure

Au total, l’impression est bien celle d’une politique étrangère qui n’offre plus de leadership affirmé. Mais ce nouveau visage de la diplomatie américaine cache peut-être une évolution plus profonde de la société américaine, dont la victoire de Donald Trump constitue la manifestation la plus spectaculaire.

Le président américain, on le voit chaque jour, ne croit pas aux vertus du multilatéralisme, ni aux avantages que produiraient les alliances établies avec les partenaires de l’Amérique. Il prêche un nationalisme de combat qui conduit inévitablement à une confrontation avec l’ordre mondial actuel, tant l’idéologie sous-tendant son action diplomatique est opposée aux objectifs poursuivis par le système multilatéral. Mais cette idéologie-là ne vient pas de nulle part, et les choix de politique étrangère du président des États-Unis ne sont pas fortuits. Ils correspondent à la réalité d’une nation américaine profondément divisée, qui n’est plus si sûre de son modèle économique ni de ses capacités d’intégration sociale. Le président américain est l’élu d’une population blanche, au pouvoir d’achat en forte baisse, faiblement éduquée, issue de régions trop longtemps ignorées des institutions de Washington, et fondamentalement nostalgique d’un passé où les États-Unis dirigeaient le monde libre. Il a bâti sa victoire sur les faiblesses d’une croissance économique minée par des disparités sociales de plus en plus accentuées, et des emplois de moins en moins solides.

Les ressorts de la diplomatie de Donald Trump sont donc d’ordre intérieur. Ils traduisent un retour de flamme des thèses isolationnistes, mais ils représentent également – ce qui est plus nouveau – une contestation de l’ordre libéral mondial qui n’a su ni reconnaître les efforts militaires américains en Afghanistan ou en Irak, ni trouver de parade aux déséquilibres économiques qui affectent la population américaine. En somme, la diplomatie de Donald Trump prend ses distances vis-à-vis des valeurs mêmes qui ont inspiré dans le passé l’action internationale de l’Amérique et, au-delà, l’ordre mondial.

Une absence de stratégie américaine

Cette contestation de l’ordre mondial dont Donald Trump s’est fait le champion avance cependant sans ligne politique claire, ni solution de rechange, car le président américain ne cherche pas à se parer des habits du stratège. Nous sommes ici dans le désordre né d’une gestion chaotique, plus que dans une volonté de rompre ou d’innover.

De fait, cette nouvelle politique étrangère américaine se traduit par des déclarations souvent spectaculaires et provocatrices mais, en fin de compte, assez superficielles. Les annonces se veulent radicales : remise en cause des alliances traditionnelles des États-Unis, notamment avec les partenaires européens de l’Organisation du traité de l’Atlantique nord (OTAN) ou de l’Union européenne (UE), critique de la diplomatie multi­latérale des Nations unies, notamment à travers ses opérations de ­maintien de la paix, ou de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) dans ses mécanismes de règlements des différends, annonce du retrait de l’accord de Paris sur les changements climatiques, etc. Tous ces revirements de la diplomatie américaine se présentent délibérément comme des ruptures, mais leurs effets pratiques restent limités. L’OTAN a ainsi résisté aux coups de boutoir du président américain, et a poursuivi ses efforts de consolidation, y compris avec le renforcement de sa présence sur terre et dans les airs aux abords de la Russie. Dans la même veine, les États-Unis sont toujours présents militairement en Afghanistan, en Irak ou en Syrie, et continuent d’en appeler au soutien de leurs alliés, preuve s’il en est que ces « coalitions de volontaires » ont aussi des avantages. Quant à l’accord de Paris, la décision de retrait américain ne pourra se concrétiser qu’en 2019, ce qui fournit un temps utile pour des efforts de conciliation que ne semble pas totalement décourager l’administration de Washington. Donald Trump a délibérément fragilisé l’accord nucléaire avec l’Iran, sans cependant aller jusqu’à le quitter.

En réalité, le nouveau président américain aime donner à sa diplomatie les apparences de la radicalité. Mais faute de cohérence, et parfois même de logique, cette politique étrangère apparaît souvent velléitaire. Elle ne cherche pas davantage à conceptualiser le changement qu’elle ambitionne de créer, et n’offre pas d’alternative sérieuse au système international actuel. Certes, Donald Trump s’est plié à ce qu’on pourrait appeler l’exercice obligé de toute présidence des États-Unis, qui consiste à exiger des réformes de l’Organisation des Nations unies (ONU) pour répondre aux critiques du Congrès. Il a également décidé de se retirer de l’UNESCO, et menace de faire de même avec le Conseil des droits de l’homme à Genève. Mais les propositions de l’administration américaine pour une révision en profondeur de l’ordre international demeurent limitées, pour ne pas dire inexistantes.

Sur la question de la révision de la composition du Conseil de sécurité, les États-Unis maintiennent une attitude de grande prudence. Il en va de même face à la contestation de la légitimité du G7, ou de la crédibilité du G20. Au-delà de cette dimension institutionnelle, les questions de fond suscitent de la part de la nouvelle administration américaine tout autant de réserves sans réelle proposition de solution alternative : en matière de commerce international, ou sur le dossier de l’immigration, l’arrivée de Donald Trump s’est traduite par des impasses aux réunions du G7 et du G20 ou dans les enceintes de l’OMC. Quant aux négociations commerciales en cours avec la Chine, le Canada ou le Mexique, elles sont surtout marquées par une absence de ligne claire dans la conduite des négociations.

Ce comportement n’est pas surprenant dès lors qu’il traduit moins une volonté radicale de rupture avec l’ordre mondial que la conséquence d’une conception essentiellement nationaliste de la diplomatie américaine. L’administration Trump, en fin de compte, n’attend rien des organisations internationales. Elle les ignore plus qu’elle ne cherche à les réformer. Mais parce qu’elle est le fait d’un pays qui reste la puissance dominante dans le monde, cette position, ou plutôt cette absence de position, continue d’avoir un impact significatif sur l’ordre international, ne serait-ce qu’en contribuant à le désorganiser davantage.

L’Amérique face à un ordre mondial qui se cherche

Peut-on dire pour autant que l’instabilité qui caractérise l’ordre mondial depuis la fin de la guerre froide relève des seules foucades de Donald Trump ? Ou faut-il chercher d’autres causes au désordre actuel ? On peut noter à ce propos que le prédécesseur de l’actuel président américain avait déjà évoqué la nécessité de modifier en profondeur le système international, et tenté de convaincre les partenaires de l’Amérique de prendre leur part de responsabilité dans les affaires du monde. Pour Barack Obama, de tels changements n’étaient rien d’autre que la traduction directe d’un monde devenu multipolaire où l’émergence de nouveaux acteurs, dotés d’une vraie puissance économique ou militaire, ne pouvait plus être ignorée. Dès son premier discours devant l’Assemblée générale des Nations unies en septembre 2009, le président Obama avait esquissé cette nouvelle vision du monde et les évolutions que celle-ci ne pourrait manquer d’avoir pour le leadership américain.

Son successeur a fait le même constat sur l’instabilité du monde dans son premier discours aux Nations unies le 19 septembre 2017. Mais il s’en est différencié significativement en ne proposant aucune nouvelle forme de solidarité internationale, là où le besoin apparaît pourtant criant. Parce qu’à la différence de Barack Obama, ce président-ci n’a aucune fibre multilatérale, on ne trouve dans son intervention nul appel à refonder un nouvel ordre mondial. Et pas davantage d’invitation à un partage de responsabilités mais, au contraire, une caution donnée à la défense prioritaire des intérêts nationaux. Pas d’engagement en faveur de l’état de droit, mais un plaidoyer contradictoire pour une Amérique à la fois soucieuse de ne plus imposer son modèle démocratique et décidée à changer les régimes des États – Iran, Venezuela, Corée du Nord – considérés comme faillis. Guère de vision, enfin, sur ce que pourrait être un nouvel ordre économique mondial à l’heure où la communauté internationale affronte des changements majeurs liés à la surenchère concurrentielle, à la pression des mouvements financiers, aux révolutions technologiques ou aux risques écologiques. Sur tous ces points, Donald Trump ne cherche pas à offrir un leadership politique ou moral. Une fois encore, si l’Amérique du président Trump déstabilise l’ordre mondial, c’est davantage par défaut et par absence de direction que par une action délibérée de remise en cause.

L’Occident contre le reste du monde

Pourtant et d’évidence, l’ordre international est à la recherche d’un nouvel équilibre qui pourrait lui rendre de la stabilité et de la sécurité. Cette quête vaut dans tous les domaines : politique, avec le besoin d’une gouvernance mondiale solide prenant en compte le poids des nouveaux acteurs apparus sur la scène internationale ; économique, pour donner à la communauté internationale les moyens de favoriser une croissance plus juste et plus durable ; sécuritaire, pour lutter contre le terrorisme, maîtriser les tentations d’interventions militaires et inventer de nouvelles règles face aux risques de prolifération nucléaire ; culturelle, pour promouvoir éducation, recherche ou respect des règles de droit.

La difficulté à faire avancer un tel agenda tient à l’hétérogénéité de la communauté internationale. La disparition de l’affrontement binaire né de la guerre froide, puis l’arrivée sur la scène mondiale des nouveaux pays émergents, et la crise financière de 2008, ont profondément modifié la perception du camp occidental par les autres partenaires internationaux. Ces évolutions ont renforcé l’urgence à engager les changements nécessaires pour traduire ce nouveau rapport de forces dans un système international rénové.

Face à l’apparition de cette nouvelle réalité politique, les nations occidentales ont tardé à réagir et à accepter la nécessité du changement. Elles ont préféré une défense à court terme de leurs intérêts, qui leur a fait perdre de vue la baisse de leur influence au sein de l’ordre international. Ceci s’est manifesté aussi bien dans les efforts pour préserver leurs droits acquis au Conseil de sécurité des Nations unies, au Fonds monétaire international (FMI) ou à la Banque mondiale, que dans la défense de principes tout à fait estimables mais de plus en plus contestés par les pays non occidentaux, comme on le voit avec la remise en cause par un nombre grandissant de pays africains des prérogatives de la Cour pénale internationale.

Face à cette opposition, le leadership américain a évidemment un rôle essentiel à jouer. Barack Obama avait bien compris l’acuité du problème : sa prise de position sur les changements à venir au Moyen-Orient (discours du Caire), sa volonté de renouer le dialogue avec Moscou (le reset), la réorientation de la diplomatie américaine vers l’Asie (Asian pivot) ont constitué autant de tentatives pour prendre en compte la réalité de ce monde nouveau. Ces efforts n’ont pas abouti, mais ils témoignaient d’une prise de conscience vis-à-vis des changements en cours dans l’ordre mondial. Le refus de Donald Trump de poursuivre dans cette voie semble indiquer qu’au-delà de la pulsion isolationniste traditionnelle qu’il reprend volontiers à son compte, l’actuel président américain ne fait pas sienne l’analyse de son prédécesseur sur l’évolution du monde ou, en tout cas, paraît s’en désintéresser.

Une responsabilité nouvelle pour les autres partenaires

Ces choix diplomatiques de Donald Trump obligent, en conséquence, les autres partenaires internationaux – UE, Chine, Russie – à reprendre à leur compte le chantier de la rénovation de l’ordre mondial. Une fois de plus, c’est le vide laissé par Donald Trump qui peut engendrer le pire – davantage de désordre – mais aussi le meilleur, en obligeant les autres membres de la communauté internationale à prendre le relais, et à accepter d’assumer un leadership aujourd’hui en déshérence.

Une telle perspective ne va pas de soi. En l’absence des États-Unis, c’est à l’Europe qu’il appartiendrait de reprendre le flambeau pour défendre le modèle de l’ordre libéral. Mais celle-ci n’est guère habituée à agir en toute autonomie ; elle se montre souvent divisée en son propre sein et peu agile quand il s’agit d’affronter les logiques géopolitiques. L’Union européenne reste donc un acteur incertain même si elle montre ces derniers temps des capacités de mobilisation nouvelles pour défendre l’accord de Paris sur le changement climatique, ou pour prôner un renouvellement des règles en matière de commerce international ou de concurrence. De leur côté, les autres partenaires au sein de la communauté internationale défendent essentiellement leurs intérêts bien compris. À l’image de la Chine, ils proposent de nouvelles institutions financières, installent de nouvelles enceintes de concertation, et cherchent à instaurer de nouvelles règles économiques (marchés publics, investissements étrangers) propres à modifier les rapports de force actuels. Il est clair que ces développements, souvent de sens contraire, ne pourront aboutir qu’à la condition de faire naître une volonté commune de dialogue pour faire avancer les chantiers en cours (réforme des institutions multilatérales, changement climatique, immigration, non-prolifération, développement durable...).

La part qui revient à l’Amérique

Si les partenaires sont prêts à s’engager dans cette voie d’un nouvel ordre international, les chances de donner progressivement aux différents aspects de la mondialisation un tour plus stable et équilibré en seront accrues. Déjà, les engagements du reste de la communauté internationale en matière d’environnement pour faire vivre l’accord de Paris, en dépit du retrait américain, traduisent un état d’esprit nouveau qui constitue peut-être le premier signe d’une telle volonté de progrès.

Il est clair cependant que rien de solide ni de définitif ne pourra se faire si l’Amérique devait décider de rester à l’écart de cette entreprise collective. De même que le système de Bretton Woods s’est bâti en 1945 avec les nations victorieuses de la Seconde Guerre mondiale, le nouvel ordre mondial doit se construire sur la réalité de la puissance telle qu’elle apparaît aujourd’hui. Chine, Russie, Europe, sans oublier les autres pays émergents, seront des acteurs incontournables. Mais, comme en 1945, les États-Unis doivent également y trouver leur place.

C’est là que les choix de Donald Trump vont peser lourd. Son instinct le portera à garder ses distances à l’égard d’une telle entreprise. Personne ne doute que, pour le président américain, la refonte du système international représente une option très éloignée de ses positions personnelles. Mais peut-il rester indifférent à des efforts diplomatiques au niveau mondial qui laisseraient l’Amérique en marge et pourraient durablement affecter ses intérêts les plus directs ? À l’inverse, possède-t-il les moyens d’empêcher une telle réforme de se faire ? Ce qui se joue actuellement autour de l’accord nucléaire iranien que Donald Trump conteste alors que ses principaux partenaires le défendent, porte en germe la naissance difficile de nouveaux rapports de force au sein de l’ordre mondial. Cet épisode des transformations en cours de l’ordre international montre que le refuge isolationniste qu’affectionne tant l’Amérique peut se révéler plus préjudiciable que par le passé dans un monde multipolaire. L’absence des États-Unis, qui laissait il y a encore peu de temps ses partenaires inquiets et les alliés occidentaux sans réponse, semble désormais ne plus être considérée comme une hypothèse inenvisageable, et encore moins insoluble.

Il est difficile d’imaginer Donald Trump heureux si le train de la réforme du système international devait en fin de compte démarrer sans lui. Ce serait pour la défense des intérêts américains un pari hasardeux que de rester en marge de la discussion sur l’avenir d’un nouvel ordre mondial. À l’évidence, la question pour le moment ne peut que rester ouverte. Mais le fait qu’une telle option puisse être envisagée confirme que le président américain, par son action et son refus de prendre en compte les évolutions en cours, a sérieusement marginalisé la diplomatie de son pays et profondément affecté son autorité. De ce point de vue, une Amérique qui redeviendrait une force de proposition plutôt qu’un facteur de désordre constituerait un changement bienvenu pour la communauté internationale. Il n’est pas trop tard pour l’espérer.

Remise en place de Macron par la Maison-Blanche: pas de guerre en Syrie, mais retour aux sanctions contre la Russie
Lors du sommet au Pérou, le vice-président américain Mike Pence a souligné le but réel de ces frappes en Syrie: rappeler la Russie dans le « bon » camp et non pas commencer une guerre à long terme. Manifestement, Macron n’avait pas très bien compris … La Maison-Blanche l’a remis à sa place. Décidément, après nos exploits militaires d’avions et de missiles plus que furtifs, c’est notre politique qui est ridiculisée. Le combat USA / Russie revient sur le terrain connu des sanctions et la Russie relève le gant.

En grande pompe, E. Macron, tout fraîchement revêtu de la gloire médiatique du stratège militaire, de l’allié incontournable des Etats-Unis, s’est quel que peu emballé dans son interview post-frappes, en déclarant qu’il avait réussi à convaincre Trump de rester à long terme en Syrie. Ce qui, en passant, confirme bien que Trump n’était pas très chaud pour une intervention.

Et que signifie le long terme? Daesh est presque à terre, Assad termine avec l’aide de la Russie et de l’Iran de libérer son territoire des extrémistes, qui rendent massivement les armes ou sont « déplacés » dans les zones de désescalade – tenues par les Etats-Unis. Donc, rester à long terme veut dire combattre Assad, faire un nouvel Irak. Et notre tout jeune héros de faire de grandes déclarations, devant des journalistes-laquais totalement dépourvus d’esprit critique, ce qui est plus facile.

Et patatras, rappel à l’ordre sec et direct de la porte-parole de la Maison-Blanche: la mission des Etats-Unis n’a pas changé, le Président a été clair, les USA retireront leurs troupes aussi tôt que possible, dès que Daesh sera vaincu et comptent sur l’investissement et militaire et financier des alliés.

“The U.S. mission has not changed — the president has been clear that he wants U.S. forces to come home as quickly as possible,” Sarah Huckabee Sanders, the White House press secretary, said in a statement Sunday night. “We are determined to completely crush ISIS and create the conditions that will prevent its return. In addition, we expect our regional allies and partners to take greater responsibility both militarily and financially for securing the region.”

En fait, Macron aurait dû mieux écouter. Et surtout écouter Mike Pence, le vice-président américain qui lors du Sommet au Pérou a bien expliqué le but de ces frappes, qui ne sont pas le début d’une opération militaire d’envergure, mais un signal envoyé au véritable destinataire. Pas la Syrie. Mais la Russie. Cette Russie qui dérange car elle est de retour sur la scène internationale et imagine en avoir le droit. Avoir le droit de revendiquer des intérêts stratégiques, comme un Etat souverain et indépendant.

Mike Pence déclare:

« Our message to Russia is, you’re on the wrong side of history, » Pence, who is in Peru in President Trump’s place this weekend, told reporters. « It’s time for Russia to get the message that President Trump delivered last night. That you’re known by the company you keep. »

Et les déclarations de Nikki Haley, l’ambassadrice américaine à l’ONU va dans ce sens: les frappes ne sont qu’un élément d’une stratégie non militaire devant faire plier la Russie, la faire rentrer dans le « droit chemin », celui de l’allégeance atlantiste. Ainsi, les USA reviennent donc aux sanctions économiques. Qui ne sont plus liées à rien de particulier, l’attaque chimique en Syrie n’étant à jour pas prouvée, mais plutôt sérieusement mise en doute:

« Vous allez voir que les sanctions russes vont arriver », a-t-elle ajouté. Le secrétaire américain au Trésor Steve Mnuchin « va les annoncer lundi, s’il ne l’a pas déjà fait, et elles vont viser directement toutes sortes d’entreprises qui s’occupent d’équipements liés à Assad et à l’utilisation d’armes chimiques », a-t-elle poursuivi, laissant entendre qu’il pourrait s’agir de sanctions ciblées contre des sociétés russes.

Et le message a été parfaitement interprété par la porte-parole du ministère des affaires étrangères russe, Maria Zakharova:

«Si avant on nous disait que nous étions punis pour l’Ukraine, maintenant les déclarations ont sensiblement changé. Ils nous punissent, en principe, parce que nous sommes présents sur la scène internationale. C’est formulée comme ça: à cause du rôle que la Russie joue dans les affaires internationales. C’est tout»

De son côté, le Parlement russe discute d’un texte de loi qui prévoit de très fortes restrictions dans les échanges à l’égard des pays qui adoptent des sanctions contre la Russie, notamment les Etats-Unis. Il s’agit de mesures comme la restriction ou l’interdiction d’importation d’alcool (adieu le vin français?) et de tabac (oups, Malboro), de la restriction de délivrance de visas de travail, de la suspension de la coopération nucléaire, de la coopération en matière de construction de moteurs de fusée (les USA sont totalement dépendants ici), et de la restriction de l’importation de toute une série de produits, notamment pharmaceutiques, lorsque des équivalents existent en Russie.

La Russie a perdu patience et relève le gant.

Karine Bechet-Golovko

source:http://russiepolitics.blogspot.fr/2018/04/remise-en-place-de-macron-par-la-maison.html

 

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Laos signifie le Peuple de DIEU, la Nation prise dans son ensemble. Seul le Peuple est souverain
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