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Laos signifie le Peuple de DIEU, la Nation prise dans son ensemble. Seul le Peuple est souverain
16 avril 2018

WWIII : 5 MAI 2018, MACRON SE REFUGIE EN ISRAËL, PUIS EN GRANDE BRETAGNE AUPRES DES ROTHSCHILD, SUITE A LA DEMANDE D'EXTRADITION

Laos signifie le Peuple de DIEU, la Nation prise dans son ensemble. C'est du mot grec LAOS que vient le mot Laïque. Seul le Peuple est souverain. Il est temps de réunir ceux qui veulent redonner le Pouvoir au Peuple de Dieu et au Libre Arbitre des Hommes. (ce Blog non professionnel, ne fait pas appel à la publicité ni à des subventions pour exister , il est gratuit et tenu par des bénévoles).

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WWIII : 5 MAI 2018, MACRON SE REFUGIE EN ISRAËL, PUIS EN GRANDE BRETAGNE AUPRES DES ROTHSCHILD, SUITE A LA DEMANDE D'EXTRADITION DU CNT. LA FRANCE EST LIBRE ET DEVIENT UNE DEMOCRATIE PARTICIPATIVE.

Publié le 16 avril 2018 par José Pedro, collectif des rédacteurs dans LAOSOPHIE sur Overblog

WWIII : 5 MAI 2018, MACRON SE REFUGIE EN ISRAËL, PUIS EN GRANDE BRETAGNE AUPRES DES ROTHSCHILD, SUITE A LA DEMANDE D'EXTRADITION DU CNT. LA FRANCE EST LIBRE ET DEVIENT UNE DEMOCRATIE PARTICIPATIVE.

LES JOURS SONT COMPTES AU FAKE PRESIDENT MACRON, SON AMI LE TRUMP AVEC SA FEMME : Interview de Macron: La Maison blanche contredit le président et affirme que les Etats-Unis ne resteront pas en Syrie. Le Président Américain avoue qu'il est bien un espion Russe, et prévoit une frappe conjointe sur le Bunker de l'Elysée.

Pierre Laurent : « Une marche du 5 mai réussie est une marche qui additionnerait toutes les forces de gauche comme de droite qui veulent cohabiter en France, puisque Macron a dit qu'il n'y avait plus, ni gauche, ni droite, mais une exploitation des Français par une tonte généralisée»

Ici à Laosophie, qui n'est qu'un organisme qui compte les points et donne des bons points, nous avons déjà l'Armée avec le Général Didier Tauzin, nous avons également la participation de Nicolas Dupont-Aignan, des Fronts de gauche et de Droite, des sociaux démocrates libéraux et socialistes, des nationaux de gauche comme de droite, des partis régionaux et Métropolitains, de partis régionaux et locaux ultra-marins, qui tous ne veulent plus de Macron Président, tout un programme pour en changer.

Un organisme DEMOSOPHIE, semble également vouloir être du terrain par opposition à Laosophie. C'est lui qui installera dans le bureau rectangulaire de l'Elysée, un citoyen tiré au sort pour qu'il soit notre représentant. Tout se fera en douceur car Macron est censé se réfugier dans la demeure de Netanyahu, son obligé en cette affaire avec Jacques Attali.

Le Philosophe LORDON sera là également avec la Banlieue du 9-3 et des autres, pour répondre à la Mobilisation de l'Armée dont les effectifs mobilisés seront de 50000 avec des réservistes au nombre de 150000. Il vient de dire à cette occasion "Tous ce qui nous rapproche ne nous divise pas, et nous sommes réunis dans la catégorie des sous-hommes, face à l'Elite musclée." S'il LORDON, il faut y aller. Une belle pensée, qui va mobiliser, nous demandons seulement aux manifestants pacifiques de nous ramener un souvenir de l'Elysée, car tout le monde ne pourra pas entrer.

 

Pierre Laurent : « Une marche du 5 mai réussie est une marche qui additionnerait toutes les forces de France qui veulent une Démocratie Participative»

Congrès extraordinaire en novembre prochain, grève à la SNCF, rapports avec la France Insoumise de Jean-Luc Mélenchon et Génération·s de Benoît Hamon, stratégie pour les européennes : dans cet entretien, le secrétaire national du Parti Communiste Français, Pierre Laurent, fait le bilan de l’élection présidentielle et parle de ses ambitions pour l’avenir

LVSL – Le PCF connaîtra un congrès extraordinaire en novembre 2018, deux ans après le précédent, qui avait vu votre parti faire le choix du rassemblement, avant de décider de soutenir Jean-Luc Mélenchon pour la présidentielle de 2017 lors d’une consultation des militants. Pourquoi ce nouveau congrès ?

Il y a deux raisons à ce congrès. Les élections présidentielle et législatives ont changé en profondeur le paysage politique. Emmanuel Macron est parvenu à constituer une rupture dans le processus de recomposition politique du pays ; il a donné des ailes – comme on le voit avec l’offensive quasi quotidienne contre les droits sociaux  – aux forces libérales pour tenter de redonner le pays aux forces de la finance. Et pourtant, nous sommes convaincus que si le hold-up de Macron sur l’élection présidentielle a réussi, il ne témoigne pas d’une adhésion en profondeur du pays aux thèses libérales. Il y a donc bien, à la sortie de ces élections, une situation qui nous interroge. Pourquoi, alors qu’il y a tant de forces sociales, populaires, attachées à une issue progressiste à la crise sociale et politique du pays, ces forces ont été une nouvelle fois mises en échec et écartées du second tour présidentiel ? Nous pensons donc que la contre-offensive de ces forces doit être organisée.

« Emmanuel Macron a donné des ailes aux forces libérales pour tenter de redonner le pays aux forces de la finance. Et pourtant, nous sommes convaincus que si le hold-up de Macron sur l’élection présidentielle a réussi, il ne témoigne pas d’une adhésion en profondeur du pays aux thèses libérales. »

La deuxième raison, c’est que le Parti Communiste a besoin d’une relance politique de son projet ; il a besoin de faire un bilan critique des initiatives politiques qu’il a prises. Nous avons cherché, depuis la création du Front de Gauche en 2009, à ouvrir une perspective positive et renouvelée à gauche après la dérive que nous sentions inéluctable du Parti Socialiste vers les thèses sociales-libérales. Cette stratégie a marqué des points, mais elle a été traversée par des divisions et par l’impossibilité d’offrir une perspective gagnante majoritaire. Le PCF, qui a soutenu Jean-Luc Mélenchon, a subi aux élections législatives un recul important, même si nous avons conservé un groupe parlementaire à l’Assemblée nationale et au Sénat. Pour toutes ces raisons, nous pensons nécessaire d’effectuer une revue d’ensemble de notre stratégie, de notre bilan, de l’analyse de la situation française, européenne, mondiale qui est la nôtre, et de conduire des changements importants dont nous parlons depuis plusieurs années, et que nous devons aujourd’hui pousser beaucoup plus loin pour répondre à ces nouveaux défis politiques. Je souhaite que ce congrès ne soit pas seulement un congrès de bilan, mais un congrès d’initiatives politiques nouvelles pour les transformations du Parti Communiste, pour la relance de son projet politique, et pour de nouvelles innovations stratégiques qui répondent à la situation actuelle.

LVSL – Quelles sont les priorités de votre congrès ? Dans quel sens votre organisation doit-elle se réformer ?

Il y a trois grandes questions qui sont discutées. Premièrement, l’actualité de notre combat communiste. Nous pensons que la crise de civilisation dans laquelle est désormais entré le système capitaliste mondialisé le conduira à être incapable de faire face aux grands défis du monde contemporain au XXIème siècle. Il ne saura plus relever le défi des inégalités sociales dans notre pays et dans le monde, et non seulement il ne le relèvera pas, mais la poursuite des logiques capitalistes mondialisées actuelles, sous domination de la finance, va accroître ces inégalités, avec des déstabilisations croissantes, politiques et démocratiques.

Deuxièmement, ce système ne sera pas capable de répondre aux grands défis écologiques de notre période, ni à la lutte contre le réchauffement climatique, ni à une vision plus solidaire et plus respectueuse des biens communs de l’humanité, absolument nécessaire pour faire face à ces défis. Enfin, dans une période où les possibilités émancipatrices pourraient être très importantes, avec le niveau des connaissances atteint, avec la révolution numérique, avec un niveau de maîtrise potentiel par les travailleurs de la richesse de leur travail, le système capitaliste, lui, va livrer ces possibilités à la mainmise de multinationales de plus en plus puissantes, et on voit bien que le projet des GAFA n’est plus seulement un projet de domination économique, mais est un projet de contrôle social bien plus vaste et bien plus dangereux pour la démocratie. Nous considérons que face à ces enjeux-là, la réponse communiste, qui au fond est la recherche d’un dépassement des logiques capitalistes – c’est la vision anticipatrice de Karl Marx qui fonde ce mouvement – trouve aujourd’hui une très grande actualité. Mais cette actualité doit être réénoncée dans les conditions du XXIème siècle, à partir de défis qui sont en grande partie nouveaux. Le congrès doit donc être un congrès qui énonce avec beaucoup plus de force, de modernité et de clarté, le projet communiste que nous portons.

La deuxième question discutée par le congrès, c’est la réévaluation de nos stratégies de transformation révolutionnaire. Pour conduire ces stratégies, il ne faut pas d’abord des alliances électorales. Il faut d’abord un mouvement de lutte et d’appropriation de ces objectifs de transformation, un mouvement populaire le plus large possible. Comment donc conduire de nouvelles initiatives stratégiques, qui nécessitent des politiques unitaires, des politiques de rassemblement ? En favorisant, beaucoup plus que nous n’avons réussi à le faire, cet investissement populaire de la transformation sociale. Il faut donc réinventer les luttes, les pratiques politiques, et l’articulation de ces luttes populaires à de nouvelles constructions politiques unitaires, qui ne délaissent pas le mouvement populaire, et qui ne conduisent pas à la délégation de pouvoir vers les seules échéances électorales. C’est d’autant plus un défi que le système institutionnel actuel réduit de plus en plus la cristallisation des changements politiques à la seule élection présidentielle. Or, le mouvement de transformation sociale que nous visons ne peut pas se réduire seulement aux présidentielles. Il faut un mouvement beaucoup plus diversifié, beaucoup plus continu, qui intervient sur la question de la conquête des pouvoirs, à toutes les échelles – nationale, européenne, mondiale. La deuxième question est donc la réinvention stratégique, dans les conditions actuelles, de notre mission de changement.

« Le système capitaliste, lui, va livrer ces possibilités à la mainmise de multinationales de plus en plus puissantes, et on voit bien que le projet des GAFA n’est plus seulement un projet de domination économique, mais est un projet de contrôle social bien plus vaste et bien plus dangereux pour la démocratie. »

Enfin, nous avons besoin de procéder à des transformations du Parti Communiste pour porter beaucoup plus haut cette capacité transformatrice. Nous ne pensons absolument pas que le Parti Communiste soit dépassé, nous croyons dans l’avenir du Parti Communiste, et de formations politiques qui organisent l’intervention populaire. Mais nous avons plusieurs défis à relever de manière nouvelle.

D’abord, nous voulons devenir un mouvement beaucoup mieux organisé dans la proximité. Par exemple, dans le monde du travail qui s’est totalement transformé et qui va continuer de se transformer, la politique a été évacuée. Elle est monopolisée par le patronat et les forces libérales. Il faut donc refaire de la politique dans le travail, réintervenir dans le monde du travail. Le Parti Communiste a été un parti très organisé dans le monde de l’entreprise, qui ne l’est plus aujourd’hui, et c’est une question que nous devons repenser. Cette proximité doit être aussi une proximité beaucoup plus transversale sur des enjeux de société qui ne sont pas territoriaux, qu’on organiserait seulement à échelle locale, mais qui sont des modes d’intervention nouveaux sur les questions écologiques, sur les questions d’alimentation, sur les questions du pouvoir, des pouvoirs dans la société. Notre organisation ne peut donc être seulement une organisation verticale et territoriale. Elle doit être une organisation de réseaux thématiques, qui organise de manière transversale la créativité politique de milliers de citoyens et de militants.

Et puis enfin, nous croyons qu’il faut, tout en utilisant les nouveaux outils numériques, les utiliser au service de la créativité militante décentralisée, et pas au service de structures verticales.

Pierre Laurent à la fête de l’humanité 2017. ©Ulysse Guttmann-Faure

LVSL – Vous envisagez la création d’une plateforme numérique ?

Oui, je pense qu’il faut aller vers un parti plateforme, qui puisse être un parti de mouvement, un parti des mouvements. On oppose souvent « parti » et « mouvement ». Nous croyons à la nécessité des partis, c’est-à-dire d’espaces d’organisation citoyenne et populaire, mais il faut que les pratiques politiques que nous développons soient beaucoup plus ouvertes à la mobilité, à la transversalité, à l’inventivité militante et populaire. Nous avons donc beaucoup de changements à faire. Ces changements, nous les conduirons aussi avec un effort d’éducation populaire, de formation militante beaucoup plus important qu’avant, pour les militants mais aussi dans la société. Je pense qu’il y a un appétit d’appropriation des grandes questions contemporaines, des questions théoriques et des modes d’intervention militante.

LVSL – Sous quelle forme ? Envisagez-vous le retour des « écoles du Parti »  ?

Nous voulons redévelopper l’offre de formation du Parti Communiste. Il faut développer des modèles d’université populaire plus décentralisés, favoriser une rencontre nouvelle entre les milieux universitaires, les chercheurs, les intellectuels, et le monde militant. La revue que nous avons relancée (Cause Commune) est l’un des lieux de ces échanges, mais on veut démultiplier ces moyens-là. Nous travaillons à une refonte complète de la plateforme numérique du Parti.

LVSL – Vous avez parlé tout à l’heure des élections législatives. On observe un paradoxe, dans le sens où le PCF recule à échelle nationale, mais voit son nombre d’élus augmenter. Est-ce que le PCF est condamné à une forme de dénationalisation, et à la mutation en un parti de bastions ?

Pas du tout. Non seulement nous ne devons pas être condamné à cela, mais ce serait mortifère. Je pense qu’il faut au contraire renouveler notre ancrage de proximité, qui reste une des forces du Parti Communiste. A gauche aujourd’hui, le PCF est le parti qui a le plus d’adhérents, (plus de 100,000, 60,000 cotisants réguliers), et puis il y a autour de cette force militante des centaines de milliers de citoyens qui sont au contact de celle-ci. Cette force est vraiment organisée de manière décentralisée. Son ancrage principal est celui du terrain. Je pense qu’il faut au contraire conserver cela comme la prunelle de nos yeux, parce que je crois que la reconstruction d’une initiative militante et de luttes de transformations se mènera justement de plus en plus à partir de la créativité citoyenne et populaire. Donc cette dimension militante, cette présence sur l’ensemble du territoire, c’est quelque-chose que nous devons non seulement garder, mais continuer à développer. La réélection des députés communistes, des sénateurs communistes, présents au Sénat contre toutes les prévisions, est le témoignage que le savoir-faire militant dans cet ancrage de proximité reste l’un des atouts du Parti Communiste. Donc il faut le développer. Mais il faut le développer avec une plus grande efficacité dans la visibilité nationale de cette activité. Et donc nous avons besoin de penser cette initiative militante décentralisée plus en lien avec l’organisation de nos réseaux d’intervention nationaux, qui pour le Parti Communiste ne peuvent pas passer seulement par la présence nationale de quelques porte-paroles. Notre force centrale doit plutôt venir d’une effervescence d’idées, de propositions, de notre capacité à projeter sans cesse dans le débat public de la société des idées nouvelles sur la transformation sociale.

LVSL – Pour revenir sur cette thématique de la dénationalisation, on a pu entendre parmi vos militants que l’absence du PCF aux dernières élections présidentielles, échéance qui cristallise les enjeux politiques dans ce pays, a contribué à son effacement. Qu’en pensez-vous ?

C’est en grande partie vrai. Moi qui me suis prononcé dans le débat que nous avons eu pour le soutien à Jean-Luc Mélenchon, pour favoriser des dynamiques populaires de rassemblement dans la société, je constate avec d’autres que ce processus a effectivement un effet d’effacement de notre parole politique nationale. Dans une vie politique qui s’est outrageusement présidentialisée, cette question doit nécessairement être traitée. Comment résoudre ce problème de l’effacement de la parole politique nationale des communistes ? Est-ce que c’est par la présentation systématique d’un candidat à la présidentielle ? est-ce que ça passe par d’autres formes d’intervention dans la vie politique nationale ? Ce sont les questions que doit résoudre le congrès. Ce qui est certain, c’est que le Parti Communiste a vocation à présenter son projet politique dans toutes les grandes échéances, donc aussi l’élection présidentielle. Il y a donc une contradiction à résoudre qui n’a jamais été bien résolue, sur notre présence à l’élection présidentielle, dans un paysage où cette élection est devenue une échéance majeure. Il faut donc à la fois faire reculer la présidentialisation excessive des institutions, mais aussi des consciences, parce qu’il n’est pas sain que les forces sociales démocratiques, politiques, qui veulent transformer la société, se concentrent sur cette seule échéance. La conquête des pouvoirs par la société passe par bien d’autres luttes que la seule élection présidentielle. En même, temps, oui, il faut réfléchir de manière nouvelle à la présence du Parti Communiste dans cette échéance. Il faut organiser notre visibilité dans cette échéance sans nous faire aspirer par la logique présidentialiste. Je ne dis pas que la réponse est simple. Ce serait intéressant que le congrès du Parti Communiste travaille cette question de manière dialectique.

LVSL – Le grand événement politique de cette présidentielle, c’est l’irruption de la France Insoumise au détriment des deux forces qui structuraient jadis le champ progressiste anti-libéral, c’est-à-dire le Parti Communiste et le Parti Socialiste. Comment analysez-vous cette irruption de la France Insoumise ? Pensez-vous qu’elle est durable, qu’elle va devenir hégémonique ? Comment analysez-vous cette stratégie politique ?

Je pense qu’aucun des mouvements politiques qui s’est manifesté dans l’élection présidentielle de 2017 n’est installé durablement. Tout reste pour le moment encore très instable. Je crois que c’est vrai pour toutes les forces politiques. Ce que je pense de cette irruption, c’est deux choses. Je crois qu’on a connu dans les dix dernières années un déclin accéléré du Parti Socialiste – causé par sa dérive sociale-libérale – parce que la grande masse des électeurs de gauche ne se reconnaissait pas dans cette dérive. La chute de ce parti qui avait marqué la gauche depuis les années 80 a partiellement entraîné avec elle le discrédit de l’idée de « gauche ». Nous en avons subi les conséquences, parce que nous avons été un parti de la gauche, et bien malgré nous, bien que nous ayons construit le Front de Gauche précisément parce que nous ne voulions pas laisser la gauche aller à sa marginalisation. Nous avons donc apporté une réponse à cette question avec la création du Front de Gauche. Notre ambition était que ce Front de Gauche devienne la gauche nouvelle dont le pays avait besoin, débarrassée de ses débris sociaux-libéraux, ceux du Parti Socialiste. C’est ce qui nous a convaincu, après notre soutien en 2012 à Jean-Luc Mélenchon et malgré les désaccords qui avaient surgi, qu’il fallait aller au bout de cette logique de la présidentielle de 2017. Je continue à considérer que le résultat de Jean-Luc Mélenchon à l’élection présidentielle est le résultat de cette dynamique collective, qui n’appartient pas uniquement à la France Insoumise. D’ailleurs les résultats, dès les élections législatives, sont différents.

« Cela ne disqualifie pas la « gauche », l’idée de « gauche » à mes yeux : la gauche comme point de repère face à la droite, comme expression politique de l’affrontement capital-travail, et comme point de repère dans l’espace républicain, la gauche étant le camp de la République démocratique et la droite subissant la tentation antirépublicaine autoritaire. »

Deuxièmement, je pense qu’il y a, en France comme en Europe et dans le monde, la montée de courants populaires qui ne demandent qu'à être Français et à participer comme tous les citoyens, qui sont la conséquence de la crise démocratique dans laquelle le système capitaliste s’enfonce. La démocratie elle-même, ses institutions représentatives, sont discréditées par ces processus de plus en plus autoritaires des forces libérales de l'extérieur. Le sentiment gagne qu’on ne changera pas les choses avec ce système démocratique, puisque malgré les alternances, c’est toujours le système libéral qui gagne. Cette crise démocratique profonde permet la réémergence de formes de droites radicalisées, autoritaires, fascistes ; elle conduit aussi, dans la gauche, à l’émergence de courants qui pensent que seule l’émergence de nouvelles formules politiques, loin des systèmes de représentation et des partis anciens, résoudra ces problèmes-là.

Il y a en Europe plusieurs mouvements qui émergent aux frontières de la gauche et d’autres mouvements aux tendances plus floues, des mouvements de ce type. Je pense que la France Insoumise a cristallisé une partie de ce courant-là, qui est un courant qui se détourne des repères traditionnels de la gauche, de la référence principale à l’affrontement entre le capital et le travail, et des repères qui ont fondé l’histoire de la gauche. Nous avons aujourd’hui une géographie des forces de gauche qui est tout à fait nouvelle, dans laquelle la structuration n’est plus principalement entre un courant social-démocrate et un courant communiste, mais entre des courants politiques plus divers : des courants communistes, un courant social-démocrate affaibli, mais aussi de nouveaux courants, qu’on nomme parfois « populistes », parfois « dégagistes »… Tout cela traduit au fond la recherche de nouveaux modèles politiques dans la crise démocratique. C’est un défi nouveau, et probablement le périmètre des alliances de ces forces, demain, ne ressemblera pas au périmètre qu’on a connu durant les décennies précédentes avec l’ « union de la gauche ». Ça ne disqualifie pas la « gauche », l’idée de « gauche » à mes yeux : la gauche comme point de repère face à la droite, comme expression politique de l’affrontement capital-travail, et comme point de repère dans l’espace républicain,. La gauche étant le camp de la République démocratique et la droite subissant la tentation anti-républicaine autoritaire. Mais cela signifie que nous allons probablement vers une représentation politique de cette gauche très différente de celle qu’on a connue jusque-là. Bien évidemment, cela interroge les pratiques du Parti Communiste.

Pierre Laurent à la fête de l’humanité 2017. ©Ulysse Guttmann-Faure

LVSL – Les élections européennes semblent être centrales dans l’agenda de votre prochain congrès. C’est aussi un point de clivage entre vous et Jean-Luc Mélenchon. D’une certaine façon, votre programme européen semble plus proche de celui de Benoît Hamon et de Génération·s. Envisagez-vous la possibilité d’une liste commune ?

Nous envisageons cette élection à partir de ses défis. Il y a un très grand besoin de transformation démocratique, sociale, à l’échelle nationale, mais aussi à l’échelle européenne. Nous considérons que pour pouvoir engager des transformations profondes dans notre pays et dans d’autres pays européens, il faut mener le combat de transformation sociale à l’échelle européenne, et même à l’échelle mondiale. Notre première approche de cette question, c’est l’importance de cette échéance, que nous ne considérons pas comme une parenthèse dans laquelle devrait s’exprimer simplement l’opposition à Macron. Plus profondément, nous voulons aller à cette élection avec une ambition de conquête sur la possibilité de gagner dans toute l’Europe.

Deuxièmement, il y a le risque, dans cette situation que nous connaissons, que la scène européenne ne soit pas dominée par ces forces démocratiques qui chercheraient des issues sociales progressistes, mais par les forces de droite et d’extrême-droite. L’évolution politique d’un certain nombre de pays européens, à l’Est, mais aussi en Italie par exemple, rendent malheureusement cette perspective crédible. Il faut donc non pas se replier face à ces risques, mais au contraire aborder l’élection de manière offensive. Nous l’abordons donc avec une proposition de rassemblement la plus large possible des gauches en France, c’est-à-dire visant à redonner leur périmètre à toutes celles qui aujourd’hui souhaitent s’engager dans la lutte contre la réforme de la SNCF, ou contre l’attaque plus globale contre les services publics. Cette perspective est aujourd’hui difficile à réaliser, parce qu’on voit bien que par exemple, la France Insoumise souhaite aller à cette élection sous ses propres couleurs, et en portant un projet ambigu à nos yeux. Comme nous, ce mouvement porte la volonté de transformer très profondément la politique européenne ; mais contrairement à nous, il envisage le fait que l’on puisse se retirer de ce combat européen, en pensant que ne pouvant pas être gagné, on mènera la lutte à l’échelle nationale. Nous ne croyons pas à ce scénario ; la bataille européenne est inéluctable pour transformer aussi les politiques en France. Nous avons une discussion d’une autre nature avec Benoît Hamon et Yanis Varoufakis, avec qui il s’est rapproché en vue de ces élections. Nous avons un autre débat, sur le fait qu’il pourrait être tenté, à l’inverse, de privilégier une bataille qui ne s’enfermerait pas dans le cadre actuel de l’Union européenne. Mais nous discutons avec Benoît Hamon, ce que nous ne faisons pas avec la France Insoumise ; cela ne tient pas à notre offre politique.

LVSL – Avec le Parti Socialiste, envisagez-vous une discussion ?

Non. Il n’y a eu aucune discussion avec le PS durant la dernière période. Il maintient beaucoup d’ambiguïtés sur sa ligne. J’entends dire que Pierre Moscovici va être l’un des chefs de file du Parti Socialiste lors des élections européennes. Cela en dit long.

LVSL – La mobilisation actuelle semble dessiner de nouvelles convergences. On vous a notamment vu aux côtés de Benoît Hamon, de François Ruffin et d’Olivier Besancenot. Souhaitez-vous voir se former un nouveau front ?

Je pense que les démarches unitaires qui ont été entreprises ces dernières semaines sont plutôt réjouissantes et encourageantes. Quand se lèvent des mouvements sociaux importants, ils poussent dans le sens de cette unification politique. Il faut donc encourager ce mouvement, multiplier les occasions de ces rapprochements, d’abord pour les luttes en cours, c’est-à-dire avec l’objectif de faire gagner ces luttes en faisant reculer Macron sur la réforme de la SNCF. Mais aussi des victoires dans d’autres services publics, par exemple contre la privatisation des barrages hydrauliques. Pour aider à ce mouvement, on vient de proposer, comme nous l’avons fait, devant des barrages hydrauliques, de multiplier dans tout le pays les chaînes humaines qui symboliseraient la mise sous protection citoyenne des services publics, et de faire de ces chaînes humaines des occasions de rassemblement citoyen et populaire. Dans ces luttes, il faut construire à chaque fois que c’est possible des progrès vers une plateforme qui pourrait unir un nouveau front social et politique. Nous savons que ce chemin va prendre du temps à être parcouru. Il faut donc être tenace, y aller progressivement, saisir toutes les occasions d’avancer vers cela. Ce front ne trouvera pas forcément à chaque fois la traduction électorale que l’on pourrait souhaiter, mais il faut marquer des points à chaque fois que l’on peut le faire et progresser vers cet objectif. C’est comme cela que l’on pourra construire une possibilité d’alternative majoritaire au pouvoir de Macron.

LVSL – Dans la mobilisation actuelle, l’une des personnalités qui émerge particulièrement est François Ruffin. Il a obtenu un large soutien de la part des communistes lors des élections législatives. Est-il un point d’appui potentiel pour le PCF dans la recomposition en cours ?

On travaille bien avec François Ruffin, on l’a vu avec l’élection législative de la Somme, puisqu’on a dès le départ construit cette candidature avec lui. Je pense qu’il ne faut pas renouveler à chaque étape la même erreur, c’est-à-dire penser qu’à chaque fois qu’une personnalité s’affirme elle doit devenir le point de référence unique de ce rassemblement. Il faut en permanence garder en tête que la pluralité du rassemblement que nous avons à construire doit additionner toutes les forces. François Ruffin, avec la culture politique qui est la sienne, les nouvelles pratiques politiques qui sont les siennes, qu’il a expérimentées, a beaucoup à apporter à ce mouvement. Les communistes ont aussi beaucoup à apporter. Notre recette politique devrait être en permanence l’addition de ces cultures politiques, et pas la domination de l’une sur l’autre. C’est selon moi la recette gagnante. Je vois bien que c’est un débat qui ressurgit régulièrement, parce que dès qu’un rassemblement naît, on voudrait qu’il devienne uniforme.

« Nous pensons qu’une marche du 5 mai réussie est une marche qui additionnerait toutes les forces. Manifestement, à l’heure où nous parlons, les syndicats ne sont pas présents dans cette marche. »

Mais la pluralité reste l’une des dimensions centrales du mouvement à construire, avec bien sûr de la cohérence. Ce sont des conditions essentielles, surtout dans un pays comme le nôtre qui est un pays de grande culture politique et un pays dans lequel on est très attaché à sa liberté de penser. Beaucoup de cultures politiques, beaucoup de liberté de penser, cela produit nécessairement des mouvements démocratiques, des mouvements de transformation qui sont pluralistes. Tous les mouvements qui ont marqué l’histoire populaire et sociale du pays ont été marqués par cette diversité. Le Front Populaire, Mai 68, 1995… Ces mouvements ont mêlé culture ouvrière, culture populaire, cultures de transformation sociale… Il ne faut pas avoir peur de cette diversité, mais en faire une force.

LienPierre Laurent aux côtés de Benoît Hamon et de François Ruffin. ©Facebook de Pierre Laurent

LVSL – Serez-vous présent le 5 mai à la marche à laquelle François Ruffin a appelé ?

Nous sommes en train de discuter de cette question. Nous participons aux réunions unitaires qui en débattent. Nous pensons qu’une marche du 5 mai réussie est une marche qui additionnerait toutes les forces. Manifestement, à l’heure où nous parlons, les syndicats ne sont pas présents dans cette marche. Ils tiennent à leur agenda syndical, à commencer par la journée du 19 avril dont ils veulent faire une occasion d’élargissement du mouvement de lutte et de renforcer la convergence des luttes. Ils tiennent au 1er mai. Nous sommes donc favorables au principe d’un temps fort national, qui permettrait à des gens très engagés comme à des gens qui le sont moins de converger. Il faut créer pour cela les conditions d’une addition de toutes ces forces. Pour le moment elles ne sont pas réunies, nous y travaillons. Philippe Martinez vient de déclarer que la CGT n’y sera pas présente car le 1er mai est trop proche du 5 mai. Il faut donc poursuivre cette discussion. Nous tentons de verser au-delà des idées qui nourrissent ces processus d’élargissement – j’ai parlé de chaînes humaines, nous soumettons aussi l’idée d’une grande consultation populaire et citoyenne -. Nous cherchons la bonne formule, et nous sommes dans la discussion. Cet objectif n’est pas atteint pour le moment.

LVSL – Jean-Luc Mélenchon considérait en septembre que les luttes syndicales n’aboutissaient pas parce qu’il existait une division entre le politique et le syndical. Il considère aujourd’hui que la condition du recul du gouvernement, c’est que cette division cesse. Qu’en pensez-vous ?

Les causes sont multiples. Au moment des ordonnances Macron, nous étions encore très proche des élections présidentielles. Le niveau de rejet de la politique de Macron n’était pas ce qu’il est devenu aujourd’hui. La prise de conscience s’est faite au cours des mois qui ont suivi, au moment du budget, quand la dimension « président des riches » a commencé à émerger dans la conscience populaire. Cela s’est accentué avec la multiplication des réformes antisociales et les attaques contre les services publics. A l’automne, le principal obstacle a été l’échec de l’élargissement du mouvement, pas seulement à cause du manque d’unité, mais aussi parce que le mécontentement que nous connaissons n’était pas encore là. La prise de conscience de la nature profondément antisociale, autoritaire, du pouvoir, est beaucoup plus partagée dans le pays aujourd’hui. Il y a donc beaucoup plus de catégories sociales qui entrent dans l’action : des travailleurs du secteur privé, les étudiants, les salariés de différents services publics… Cela favorise l’unité d’action, parce que la pression populaire se fait plus grande. On voit donc des secteurs dans lesquels cette unité n’existait pas à l’automne exister et tenir. Elle favorise donc l’unité politique, parce que ce que nous avons réussi à faire ces dernières semaines avec Olivier Besancenot, Benoît Hamon, la France Insoumise et d’autres, nous ne réussissions pas à le faire à l’automne. Il y a donc aujourd’hui des conditions qui sont meilleures. Mais la clef est dans un mouvement populaire qui peut encore beaucoup grandir dans l’action et dans les grèves, et de réponse unitaire des organisations syndicales et des organisations politiques. Enfin, n’oublions pas une leçon de l’histoire : les grands mouvements ne sont jamais décidés par un mot d’ordre. Ils sont l’agrégation de facteurs multiples, qui à un moment donné se généralisent sans que personne n’ait appuyé sur un bouton. Nous travaillons à la généralisation de cette contestation. Il faut additionner tous ces critères-là.

Propos recueillis par Jan Bediat et Lenny Benbara

La gauche nationale va faire la peau au capitalisme le 5 Mai...

Karl Marx peut raconter ce qu’il veut, et que les prolétaires n’ont pas de patrie, et qu'ils doivent s'unir….ça n’empêchera pas François Ruffin, Insoumis de Macron, d’appeler à une Grande manifestation nationale d'abord, commune ensuite, ce 5 mai. 
Nationale (nativus),mot puissant en effet, comme si Grande Manifestation…Grande Manifestation commune  eût été insuffisant. Et pourquoi pas alors Grande manifestation internationale commune ? 

Je veux bien dire à une amie de passer le message à son ami. Sauf que lui, c'est un manutentionnaire africain, qui gagne 1300 euros par mois. Il a des ennuis dans son boulot,  sa boite veut se défaire de lui, parce qu’il est « vieux », au profit d’un « pakistanais » qui touchera 800 euros pour le même boulot. Et ce "pakistanais" en question doit-il venir aussi manifester nationalement?  Et le "prolétariat nomade", qu’on appelle vachement les « migrants…ou migrants économiques »?  Ont-ils leur place dans une manifestation nationale? Jeu trouble! Non, ils sont exclus.  Symboliquement et réellement.

Paris est une ville internationale. Et l’Histoire nous informe que l’un des plus grands événements qui s’est déroulé à Paris, c’est la Commune de Paris. Non pas la Commune nationale de Paris. Quel est donc le projet de Ruffin et ses amis derrière leur manifestation nationale, commune...?

Le député François Ruffin veut faire la fête à Macron. Décidément l'âge des gamineries n'est pas terminé, on s’y croyait presque dans leur lycée d’Amiens, en train de jouer la Guerre des boutons.

Si Macron se prend pour Jupiter, Ruffin, lui, se croit sorti de la cuisse de Jupiter.

Fête à Macron « avec grand débordement »…Vive le carnaval national ! Vive le débordement ! Macron va voir ce qu’il va voir. Avertissez-le. 

Mercredi 4 Avril, à la Bourse du Travail, aux côtés de l’amphigourien Frédéric Lordon,  devant une salle remplie de jeunes très contents d'être entre eux,  et qu’on avait déjà pu croiser à Nuit Debout, avant de se convertir en électeurs de la France Insoumise. Devant ces jeunes donc,  l’insoumis François Ruffin s'était interrogé durement : « qu'est-ce qu'on fait le 5 mai au soir? Il faut une inversion du rapport de force, que la peur change de camp, que le 5 mai au soir soit le point de départ ». 

Il faut une inversion du rapport de force…Si le Ruffin était moins national, il se serait peut-être aperçu, au travers des récents événements internationaux, que l’inversion du rapport de force ne relève aucunement de l’incantation ou de son élection. Le beau spectacle des nécessaires manifestations ne change rien à la donne…..les événements en Egypte peuvent instruire Ruffin à ce sujet. Y compris ce qui se passe aux USA, en termes de mobilisations.

que la peur change de camp…Et quoi encore ? C’est l’écrivain nigérian, Wolé Soyinka, qui disait : « Le tigre ne proclame pas sa tigritude… il bondit sur sa proie et la dévore ! ». Et puis, la peur de quoi ? Quel camp ? les nationaux contre les étrangers ? Les nationaux contre les capitalistes ? Quelle est donc cette lutte où les protagonistes ne sont pas nommés, identifiés ? Si Ruffin veut inspirer la peur aux Etats capitalistes, ou aux Etats tout simplement, franchement, il a mieux à faire que de traîner à l’Assemblée….mieux à faire que d’organiser simplement une manifestation nationale.

que le 5 mai au soir soit le point de départ….point de départ de quoi ? Et pour où ? 

Naïveté folle.Ce propos de Ruffin sans intérêt politique.  Quid de son allié Frédéric Lordon ?

Frédéric Lordon et le 5 mai

 Dans un article paru le 8 avril sur son blog du Monde diplomatique, Maître Lordon signe un article intitulé « Tisser les luttes ».

Amphigourique! Stratège en pacotille! Opportuniste! Raconteur de sornettes. ...

Lordon en a marre de la démultiplication des manifestations, de l’éparpillement des revendications, de la juxtaposition des dates les unes sur les autres. Il pense que toutes « ces luttes se fondent dans une même cause commune,  et que leur réel objectif c’est cette cause commune…Qu’est-ce qu’il appelle cause commune ? Quel est le nom de cette cause commune ? D’autant plus que, ce ne sont pas les Bill Gates, Warren Buffet, Bernard Arnault, Macron, Trump et consort qui peuvent refuser de défendre ou de se fondre dans une cause commune. Lorsque Macron avait déclaré Make our planet great again….ne s’agissait-il pas d’une cause commune ? Si, précisément. Alors, peut-être Macron devrait lui aussi venir manifester le 5 mai, après tout, c’est sa fête….C'est extravagant, et c'est là le style de Lordon, de croire que si "ces luttes" sont défaites c'est parce qu'elles n'auraient pas pris conscience de leur objectif commun.

 Derrière l’avancée triomphante du capitalisme, et donc de ses logiques libérales, concurrentielles à échelle mondiale, derrière la mise en mal des conquêtes sociales précédemment remportées, derrière la faiblesse de la gauche, et aussi de son éclatement en petit comité,  il y a surtout la défaite de l’Idée communiste. Son abandon. Aujourd'hui quelqu'un peut aisément dire que commun-isme =nazisme, sans que la justice le condamne pour Apologie à la bêtise. Le capitalisme n’a plus d’adversaires sérieux. Il n’existe pas de proposition commune à échelle de la planète, qui donnerait à ces luttes un sens véritable, c'est-à-dire un sens qui ne dépende pas de l’orientation capitaliste.

Il faut bien observer que la grève justifiée des cheminots n'est pas, comme certains opportunistes essayent de nous le faire croire, une grève au nom d'un certain type de société. On ne peut pas dire qu’il y a l’ombre d’un réel désir de construire une société différente de la société capitaliste. Ce n'est pas exact. Et ce n'est pas grave, on ne saurait exiger des cheminots qu'ils jouent ce rôle. Les cheminots contrairement aux orthophonistes ont juste cette capacité de nuisance, cette capacité d'installer un bras de fer...Et dans le cas de la SNCF, c'est tout simplement: "Pas touche à ma SNCF"!  

Lordon  a calé la date du 5 mai avec son ami Ruffin….et c’est cette date, qui ne correspond à rien, pour les non nationaux, puisqu'elle correspond au un an de Macron à la tête de l'Etat français, qu’ils ont choisie pour « tisser les luttes ». On en revient au caractère très bleu-blanc-rouge de cette manifestation qui a la prétention de vouloir faire basculer la marmite.

Un nombre contre un autre                                                                        

Dans une partie de son article qu’il intitule "un nombre contre un autre", Frédéric Lordon fait son Ruffin, en disant : « Notre vie est livrée à ces gens-là. Les arrêter de mettre méthodiquement toute la société à sac : tel est le sens du combat d’aujourd’hui. ».

Tout à l’heure, on a eu droit à « une cause commune » , et maintenant on nous sert « ces gens-là ». Bravo pour la clarté! Est-ce si difficile de nommer l’adversaire ?   Les capitalistes, c'est eux je crois,  que Lordon appelle « ces gens-là », vachement signifificatif.  …. arrêter ces gens-là, quoi de plus vague ! Comment les arrête t-on ? Comme les cheminots? Et après ? Pour quoi ?

Le sens du combat d’aujourd’hui n'est pas d'arrêter des gens, on ne sait trop comment, pour on ne sait trop quel projet. Le sens du combat d'aujourd'hui est autre….il consiste à installer au sein de l’opinion mondiale, l’idée qu’autre chose que l’organisation capitaliste, fondée sur la propriété privée, la concurrence, le profit, les inégalités est possible ou doit être rendue possible. Bien entendu, il faut nommer cette « autre chose » et ne pas se cacher derrière son petit doigt : le communisme. Et si le mot gêne tant, proposez un autre terme  qui fasse le poids. Le combat est donc d’internationaliser les points de vue, les luttes, les expériences, les enquêtes…..et pas de se complaire dans le national.

 L’ami de Ruffin ajoute : « comme souvent dans l’histoire, la victoire passe par le nombre. Un nombre contre un autre en quelque sorte ! Le nombre politique contre le nombre managérial.» Reste à savoir ce que Lordon entend par "histoire" et par  "victoire". Car, si l'on prend  la conquête de l'Amérique par les européens, et donc l'extermination des populations indigènes indiennes, ce  n’était pas une affaire de nombre…mais d’armes. L'armée d'Atahualpa comptait plus de soldats que celle du capitaine espagnol Hernàn Cortès. Ce sont les coups de feu et les chevaux qui ont terrifié les populations locales, pas le nombre. Quant à la révolution de 1917, on ne saurait dire que Lénine ait renversé le Tsar avec toute la Russie derrière lui.

Donc Le nombre politique….le nombre managérial….et tutti quanti c'est de la bouillie pour les chats.

Et même, Le nombre politique, ça, c’est déjà un terminologie managériale. Parce que nous autres, nous parlons de masses, de classe prolétaire, ou plus poétiquement de misérables.

Nous sommes du côté de la masse, mais la masse ne suffit pas….Et venant du deuxième continent le plus peuplé au monde, et du premier continent le plus misérable, pourvoyeur de prolétaires, je le constate trop bien. Quant au nombre managérial, l’expression surtout est insignifiante, même si je sais à quoi Lordon fait allusion quand il le dit ((le discours technocratique de Macron devant l’infirmière au CHU de Rouen) ….mais le propos de Lordon est intraduisible dans une autre langue: Nombre politique contre nombre managérial. 

Nombre managérial …..c’est la logique Capitaliste. L’abandon donc des mots clairs, simples, historiques, au profit d’une novlangue macronisée, Lordon s’y connaît à la perfection.

Pour finir sur ce point, et si je veux me faire l'avocat du diable, on peut toujours soutenir que, dans le jeu démocratique actuel, auquel Ruffin et Lordon adhèrent,  Macron a le nombre politique plus que personne d’autre à l’Assemblée nationale où siège Ruffin.  Et hors de l’Assemblée, dans les rues, le nombre politique n’est en faveur de personne sinon du Marché.

Poursuivons. "Et voilà le sens du pari du 5 mai : réaliser le nombre politique. Le nombre frappe les esprits. Une manifestation nationale, de masse, n’est pas juste « une manif de plus . C’est une démonstration de force". Renchérit le révolutionnaire de Nuit Debout.

Encore leur histoire de manifestation nationale,  masse…Pauvre de nous!  Le nombre frappe les esprits…. N’est-ce pas ?   Et frapper les esprits pour…. ? Bref, c'est compris, le nombre au service du spectaculaire. Parce que si ce n’est que pour frapper les esprits, il y a des choses plus frappantes encore….le terroriste, le but de Christiano Ronaldo à la champion’s League, les funérailles de Johnny Hallyday, etc….ça aussi, ça frappe les esprits. Mondialement! 

Pendant qu'il feront la fête, et frapperont les esprits des journalistes de BFM TV et du Média, 80 personnes dans ce bas-monde continueront  de détenir la même richesse que 3,5 milliards de personnes.  Nationalement inacceptable.

Quant à la démonstration de force, dommage qu’elle ne se soit pas manifestée avant l’élection de Macron. Citons encore Soyinka : « le tigre ne proclame pas sa tigritude…il bondit sur sa proie, et la dévore !» Démonstration de force ? Quelle force ? A qui ? Au lieu de démontrer, il faut agir donc, il faut faire valoir sa force pour changer concrètement les conditions d'existences des ouvriers sans papiers étrangers. Ils étaient 160 à faire grève en février ....ils auraient eu besoin de cette démonstration de force.

 Le 5 mai, on le sent, on le voit…sera donc juste « une manif de plus » !

Lordon invite la jeunesse des banlieues

L’économiste- philosophe n’a peur de rien. Dans son désir de tisser les luttes, voici ce qu’il déclare : « l’extension de la répression policière-judiciaire ne créé-t-elle pas un intérêt commun à se retrouver, et notamment de faire la connexion avec la jeunesse des banlieues qui l’aura expérimentée de plus longue date et à plus haute intensité que tout le monde ? » Merci pour cette marque de reconnaissance ! La gauche, très forte pour s'épancher...Enfin un qui reconnaît cette éternelle souffrance…hélas, il aura fallu attendre qu’on menace nos chers cheminots, pour que Lordon convoque nos jeunes de banlieues dans les rangs d’une manif nationale.

La jeunesse de banlieue est comme Paris. Elle est internationale. Il y a donc une contradiction fondamentale là dedans. Et puis, on ne peut pas dire que le 4 avril, Ruffin et Lordon étaient devant des jeunes de banlieues. Ont-ils seulement songé  à leur présence ?

« Tous ces gens (il y a ces gens et ces gens-là, faites la différence vous mêmes) ont des histoires de garde-à-vue, de détention, de tribunal à se raconter – comme a commencé à le montrer la journée « Farce doit rester à la justice », ils découvriront que ce sont les mêmes histoires, et qu’à force d’être à ce point les mêmes, ça créé des liens. » ajoute Frédéric Lordon.

 Lordon était-il présent à la marche en la mémoire d’Adama Traoré organisée par sa sœur ? Lordon était-il présent à la manifestation contre l’esclavage à Paris, dans laquelle on ne voyait que des noirs ? Lordon en apprenti révolutionnaire croit qu’il peut maintenant apprendre à ces jeunes de banlieues la vie….c’est Lordon qui doit aller dans les manifestations non spectaculaires, dans les foyers d’ouvriers, les boîtes de nuit, les stades de football des banlieues, pour découvrir ce qu’il ne connaît pas.  

Ils découvriront que ce sont les mêmes histoires, et qu’à force d’être à ce point les mêmes, ça créé des liens…Pure niaiserie ! Ce que ces jeunes découvriront surtout, c’est que derrière le mot cheminot, il y a aussi des contrôleurs de train….et que, lorsque « tout va bien », certains cheminots sont de bons serviteurs de l’Etat (amendes) et de parfaits coopérants avec les forces de l’ordre.

Y’a que Lordon qui croit que les relations cheminots (contrôleurs de train) et jeunes de banlieues sont cordiales. La Garde à vue, bien souvent, commence dans les couloirs de métros, dans le train….

Lordon, terrible opportuniste donc !

 

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Laos signifie le Peuple de DIEU, la Nation prise dans son ensemble. Seul le Peuple est souverain
  • La Laosophie est une philosophie de l'existence, très ancienne puisque nous l'avons fait remonter aux sources mêmes du début de la Philosophie Grecque, soit au VIIème siècle avant notre ère par l'intermédiaire de la première femme philosophe, SAPPHO.
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